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Combiner la marche et la course est-il une approche intéressante dans la pratique sportive ? Inventée dans les années 1970, cette technique d’entraînement porte le nom de "jeffing", de son créateur Jeff Galloway (un athlète américain).

Une pratique accessible aux débutants en sport

Le premier avantage de cette alternance entre course et marche est son accessibilité, car elle peut être autant pratiquée par les coureurs expérimentés que par les débutants. "Le principal type de personne qui bénéficiera d'une approche course-marche sera le débutant qui n'a pas une bonne condition aérobique au départ, explique Arj Thiruchelvam, entraîneur de course, dans les colonnes de Stylist UK. Cela permet de sortir de sa zone de confort, à savoir la marche, et de faire l'expérience d'un travail d'une intensité plus élevée pour stimuler les progrès", ajoute-t-il.

Quel rythme adopter ? Au début, il est recommandé de pratiquer le jeffin sur une durée d’environ vingt minutes : de la course pendant une à deux minutes, suivie de périodes de marche légèrement plus longues. Au fur et à mesure des séances, vous pouvez allonger les intervalles de course et raccourcir le temps de marche. Vous pouvez adopter le rythme qui vous convient, selon votre condition physique ou le jour de pratique.

Plus d’endurance et moins de vitesse

La technique est également davantage axée sur l’endurance que sur la vitesse, contrairement au "fartlek", une méthode d'entraînement suédoise similaire (qui signifie "jeu de vitesse"). Elle peut donc aussi convenir aux personnes plus sportives qui veulent s’améliorer sur l’endurance. "Si vous êtes déjà un coureur et que vous cherchez à augmenter votre distance, je vous conseille de ne pas laisser vos marches de récupération dépasser trois minutes au maximum, estime l’entraîneur de course. Si vous utilisez un cardiofréquencemètre, vous ne voulez pas que votre fréquence cardiaque revienne au repos ou en phase de récupération ; au contraire, vous voulez qu'elle soit au moins dans la zone 1, et qu'elle se rapproche de la zone 2." Il explique que ses clients ont tendance à courir pendant 20 à 60 minutes, avec des pauses de 60 à 90 secondes pour marcher.

Mieux gérer la fatigue et les douleurs musculaires

Un autre avantage de la pratique est qu’elle est moins violente pour l’organisme. En effet, la course à pied est l'une des forces d'impact les plus élevées que vous puissiez faire subir à vos articulations, et à cause de cela, les gens peuvent ressentir des douleurs et des blessures de surutilisation s'ils accélèrent trop rapidement. La méthode course-marche permet une progression plus lente et plus sûre.

D'après une étude publiée en 2016 dans le Journal of Science and Medicine in Sport, le jeffing permet de terminer un marathon presque aussi rapidement qu'une course continue, avec moins de douleurs musculaires et de fatigue. À noter que seuls 22 hommes et 20 femmes ont participé au marathon, soit en adoptant une stratégie de course/marche, soit en se contentant de courir.

"Savoir que vous pouvez fractionner votre course peut vous rassurer"

Concernant la performance, cette méthode permet une meilleure gestion de la fatigue et de parcourir de plus longues distances sans épuisement. Toutefois, le jeffing ne permet pas de réduire la charge sur le système cardiovasculaire selon les résultats de l’étude.

La combinaison marche-course présente également un impact positif sur la santé mentale. "Quelqu'un qui vient de commencer à courir peut être un peu nerveux, alors psychologiquement, savoir que vous pouvez fractionner votre course vous rassure pour la terminer", ajoute Arj Thiruchelvam. De quoi donner envie de s'y mettre ?

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