Aptitude cardiaque au sport. Quel bilan proposer ?Fotolia

Généralités

L’attitude des autorités médicales vis à vis de l’aptitude cardiaque à la pratique du sport est très variable d’un pays à l’autre : en France, il n’y a aucune réglementation officielle, et tout médecin est autorisé à signer un certificat de non contre-indication à la pratique d’un sport donné. Seuls les sports « à risque » (sports aériens motorisés, sports de combat, plongée sous-marine, escalade) ou les compétitions officielles nécessitent la délivrance d’un certificat médical.

Les sportifs sont d’ailleurs parfois eux-mêmes réticents à réaliser des examens complémentaires cardiologiques, alors qu’ils sont beaucoup plus réceptifs à ce qui touche à la prise en charge des pathologies ostéo-articulaires ou musculaires.

On peut cependant dénombrer environ 300 morts subites par an en France chez des sportifs de compétition de moins de 35 ans, et l’analyse rétrospective de ces cas permet de penser qu’un certain nombre d’entre eux auraient pu bénéficier d’un bilan cardiologique complémentaire.

Population à risque

Certains symptômes ressentis doivent inciter à la réalisation d’in bilan cardiaque.

Les palpitations

Le fait de ressentir son cOEur battre, surtout sous la forme de crises prolongées (tachycardies) incite à faire réaliser systématiquement des explorations cardiologiques complémentaires (électrocardiogramme, éventuellement enregistrement Holter ou électrocardiogramme d’effort) à la recherche de troubles du rythme potentiellement graves. Ces palpitations, qui peuvent survenir aussi bien au repos qu’à l’effort, doivent être décrites de la façon la plus précise possible : régularité ou non du rythme cardiaque, mode de début et de fin, rapidité de la fréquence cardiaque.

Les douleurs thoraciques

Elles représentent également un élément incitant à la prudence. Il faut décrire leur localisation, leur mode de déclenchement, et leur horaire éventuel par rapport à l’effort.

Les malaises

Tout malaise ou perte de connaissance survenant chez un sportif doit inciter à la réalisation d’examens cardiologiques : il peut s’agir de syncopes brutales ou cours d’un effort, ou dans les suites de celui-ci, mais aussi de sensations de fatigue intense, parfois prolongée, ayant la même signification quant à la responsabilité d’une éventuelle cause cardiaque.

Les antécédents familiaux

L’existence de décès subits dans la famille (fratrie, parents, grands-parents, oncle et tante), notamment chez les adultes jeunes, doit être recherchée, car on sait qu’un certain nombre de maladies cardiaques responsables de mort subite ont une transmission génétique.

Les examens à réaliser

Un bilan cardiologique complémentaire peut être indiqué chez des sportifs dont les risques sont considérés comme réels.

L’électrocardiogramme (ECG)

C’est l’examen à réaliser en première intention en cas de symptômes ressentis. Il devrait systématiquement être réalisé chez les sportifs désirant faire de la compétition, en cas de sport à risque ou particulièrement éprouvant pour l’organisme (plongée sous-marine, marathon, ...). Il peut parfois mettre en évidence des anomalies évocatrices de maladie du muscle cardiaque (cardiomyopathie) ou des risques de troubles du rythme cardiaque.

L’échographie cardiaque

Elle permet d’éliminer toute arrière-pensée de cardiomyopathie ou d’anomalie des valves cardiaques, et sera systématiquement réalisée en cas de symptômes ou d’antécédents familiaux.

L’électrocardiogramme d’effort

Il est réalisé lorsqu’il existe des anomalies de l’ECG, ou en cas de suspicion de troubles du rythme cardiaque d’effort. En cas de doute, il doit systématiquement remplacer le test classique des 30 flexions en 45 secondes (test de Ruffier-Dickson).

L’enregistrement Holter

C’est l’enregistrement de l’électrocardiogramme pendant 24h, permettant parfois de retrouver des troubles du rythme cardiaque au cours de l’activité, parfois non ressentis, ou des anomalies intermittentes de l’électrocardiogramme.

Conclusion

L’exploration cardiologique systématique de tous les sportifs est évidemment impossible et inutile ; il existe cependant des situations à risque nécessitant la réalisation d’examens complémentaires simples : antécédents familiaux, existence de symptômes ressentis, anomalies de l’examen clinique.

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