Imaginez. Vous avez été en couple pendant des années avec la même personne. Avant elle, vous avez connu trois amours de jeunesse. Depuis votre rupture, vous recommencez à aller à des rendez-vous galants, et vous avez eu des rapports sexuels avec quatre personnes. Au total, au cours de votre vie, vous avez connu intimement huit personnes. Ces personnes, elles aussi, ont eu des aventures avant vous, ce qui signifie qu’elles ont potentiellement été exposées à des infections sexuellement transmissibles (IST).
Infections sexuellement transmissibles : un accident est vite arrivé
Parmi les IST les plus fréquemment contractées en France, on retrouve :
- la chlamydia
- la gonorrhée
- la trichomonas
- la syphilis
- l’herpès génital
- sans oublier le VIH, ou virus de l'immunodéficience humaine, qui entraîne le Sida au stade le plus avancé de l’infection
Alors oui, vous vous protégez religieusement. Mais que savez-vous du statut de vos partenaires ? Des risques qu’ils ou elles ont pu prendre ? Vous-même, êtes-vous bien sûr d’avoir suivi à la lettre toutes les recommandations en termes de prévention des risques sexuels ? Il faut par ailleurs garder à l’esprit qu’un accident est vite arrivé : préservatif qui craque ou mal enfilé, oublie de protection pendant le sexe oral, glissements… Pour toutes ces raisons, il est important de connaître la notion d’exposition sexuelle indirecte.
“Alors que près d’un·e Français·e sur deux admet avoir fait l’impasse sur le préservatif avec un amour de vacances, la rentrée est une bonne occasion de faire le point sur son exposition aux risques sexuels et d’envisager un dépistage si nécessaire”, indique le site de consultation médicale en ligne Zava. “Même si vous avez eu peu de partenaires, il est fort probable que le nombre de partenaires auxquel·le·s vous avez été exposé·e par un contact sexuel indirect soit plus élevé que vous l’imaginez”, poursuit la plateforme.
IST : un outil en ligne pour calculer son exposition indirecte
Pour aider les personnes concernées à calculer leur exposition sexuelle, Zava a mis en place un outil en ligne qui mesure le nombre de personnes auxquelles on a été exposé, cela jusqu’à six degrés de connexion. Reprenons l’exemple cité dans le premier paragraphe de cet article : une personne ayant connu intimement huit personnes dans sa vie (si on admet que chacune de ces personnes a également eu des relations sexuelles avec huit personnes), aura été indirectement exposée à 299,592 partenaires au total. D’où des risques d’IST bien plus importants que ce que l’on croit !
“Même si vous et tous vos partenaires avez eu très peu de partenaires sexuel·les direct·es, cela peut rapidement représenter des centaines de milliers d'expositions indirectes - un nombre qui justifie largement de prendre des précautions”, explique Zava. Ce message n’est pas à l’unique destination des “jeunes” ou des personnes ayant de nombreux partenaires sexuels : il doit aussi être entendu par leurs aîné·e·s. En effet, le nombre d’IST a augmenté chez les sénior·e·s ces dernières années. Plusieurs facteurs sont en cause : on compte davantage de divorces et de séparations chez les sénior·e·s, et, en parallèle, cette population est la moins touchée par les campagnes de sensibilisation.
Seules 12% des personnes âgées de 50 à 70 ans se sentent concernées par les risques d’IST
En 2014, un sondage OpinionWay révélait que 90% des personnes âgées de 50 à 70 ans s'estiment bien informées des modes de contamination, mais que seules 12% d'entre elles se sentent concernées par les risques d'infection, et que seules 46% déclarent avoir déjà réalisé un test de dépistage (contre 61% chez les 18-49 ans). Le non-recours aux préservatifs démontre par ailleurs que les personnes âgées ne se reconnaissent pas dans les campagnes de sensibilisation aux IST.
“Pourtant, la vie ne s’arrête pas après 60 ans et il n’est plus démenti qu’une vie sexuelle perdure. Pour autant, les représentations de la société à l’égard de la sexualité des plus de 60 ans constituent un tabou. Agir sur le regard des professionnels de santé – qu’ils soient libéraux ou exercent au sein d’institutions – par la prise en compte des risques encourus doit permettre d’améliorer les pratiques et de mieux protéger les seniors”, estime l’École des hautes études en santé publique dans un rapport. Alors, si vous vous sentez concerné·e, ou si vous vous inquiétez pour vos ami·e·s, n’hésitez pas à utiliser le calculateur Zava : il n’est jamais trop tard.
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