3159. C’est le nombre de nouveaux cas de cancers du col de l’utérus déclarés en France en 2023, d’après l’Institut national du cancer. Ce cancer se développe le plus souvent à partir d’une infection à un virus, le papillomavirus (aussi appelé HPV), une infection sexuellement transmissible (IST) assez courante (au moins 70% des femmes seront “naturellement” contaminées dans leur vie). Cette IST concerne principalement les femmes de 20 à 30 ans, au début de leur vie sexuelle.
Cancer du col de l’utérus : une vie sexuelle active est bénéfique
Il existe plus de 120 papillomavirus, la plupart ne provoquant que des infections bénignes et transitoires qui disparaîtront entre 8 et 14 mois. Cependant, les infections persistantes dues à certains HPV qui favorisent la dysplasie (la transformation des cellules du col de l’utérus en lésions) peuvent dégénérer en cancer. Il faut environ 10 à 15 ans pour qu'un cancer se développe après une infection à HPV à haut risque oncogène. Si le cancer du col de l'utérus est pris en charge tôt, la guérison est totale.
Un groupe de chercheurs a par ailleurs fait une nouvelle découverte sur ce cancer : les femmes sous chimioradiothérapie qui pratiquent une activité sexuelle régulière ou qui pratiquent la dilatation vaginale subissent moins d’effets secondaires du traitement. Leur étude a été présentée lors de la réunion annuelle de l’American Society for Radiation Oncology le 1er octobre 2023.
“Éliminer le cancer est toujours notre première priorité. Néanmoins, étant donné qu’il y a aujourd’hui un nombre croissant de survivantes relativement jeunes du cancer du col de l’utérus, la prévention et la gestion des effets secondaires des traitements deviennent de plus en plus importantes afin d’assurer une meilleure qualité de vie aux patientes”, a réagi l’autrice principale de l’étude, la psychologue clinicienne au département de radio-oncologie de l’Université de médecine de Vienne Kathrin Kirchheiner.
Curiethérapie : un risque de rétrécissement vaginal
Pour les femmes dont le cancer du col de l’utérus s’est étendu aux tissus avoisinants ou aux organes, le traitement standard non chirurgical est une combinaison de radiothérapie, de chimiothérapie et de curiethérapie (il s’agit d’insérer des implants radioactifs directement dans la tumeur). Les avancées en termes de curiethérapie ont grandement amélioré la capacité à contrôler la tumeur et les chances de guérison. Cependant, le fait de délivrer de fortes doses de radiation près du vagin peut entraîner une sténose vaginale, un rétrécissement ou un resserrement du vagin.
Ces changements du tissu vaginal sur le long terme peuvent ensuite rendre les examens gynécologiques plus compliqués ou rendre les rapports sexuels pénétratifs douloureux.
Dilatation vaginale : une méthode pour mieux refaire l’amour
Aussi les médecins recommandent-ils souvent aux patientes concernées de pratiquer régulièrement la dilatation vaginale afin de réduire ces effets secondaires et d’éviter la formation de tissus cicatriciels. Avoir une activité sexuelle pénétrative fréquente peut également permettre de contrer ces effets secondaires. Toutefois, peu d’études ont pour le moment quantifié les bénéfices de la dilatation vaginale dans ce cas de figure.
“J’espère que cette étude aidera à briser le tabou autour de la santé sexuelle et facilitera le dialogue à propos de ces sujets entre les médecins et leurs patients”, conclut la psychologue clinicienne Kathrin Kirchheiner.
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