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Que l’on vive en zone urbaine ou en milieu rural, la lumière est omniprésente, la nuit comme le jour. Selon une étude publiée dans The Lancet en 2023, 80 % de la population mondiale est confrontée à des niveaux de luminosité nocturne intense. De nombreux scientifiques ont démontré certaines conséquences de cette pollution, comme la hausse de certains cancers, du diabète, de l'insomnie ou des maladies cardiovasculaires. Aujourd’hui, une étude révèle un risque plus élevé de développer la maladie d’Alzheimer. Bref, une lumière toujours plus agressive.
Dans une étude publiée dans la revue Frontiers in neuroscience, des chercheurs du Centre médical de l'Université Rush, dans l'Illinois aux États-Unis, ont comparé des cartes de pollution lumineuse dans 48 États américains avec les dossiers médicaux d'habitants de ces mêmes zones. "Nous révélons qu'aux États-Unis, il existe une corrélation positive entre la prévalence de la maladie d'Alzheimer et l'exposition à la lumière artificielle nocturne, en particulier chez les moins de 65 ans", explique dans le média américain Sciencealert, le Dr Robin Voigt Zuwala, chercheur en médecine.
"La majorité de l'évolution humaine a été marquée par des journées lumineuses, des soirées sombres et des nuits noires, et nous avons vraiment changé la donne. Certaines personnes n'auront aucun problème avec ça, mais ce n'est pas le cas de tout le monde", explique George Brainard, directeur du Light Research Program à l'université Thomas Jefferson, à Philadelphie au média National Geographic.
Un risque plus important chez les plus de 65 ans
Chez les plus de 65 ans, la pollution lumineuse semble plus importante que les autres facteurs de risque tels que l’abus d’alcool, les maladies rénales chroniques, la dépression, les maladies cardiovasculaires et l’obésité.
Les chercheurs émettent quelques limites à leurs recherches et précisent que des études supplémentaires sont nécessaires. Ces données suggèrent que l'exposition à la lumière pendant la nuit peut influencer la maladie d'Alzheimer, mais des études supplémentaires sont nécessaires.
Les zones rurales aussi touchées
Cette pollution lumineuse est évidemment plus présente dans les zones urbaines à travers les lampadaires, les panneaux publicitaires, les devantures de magasins, les véhicules … Mais aussi étonnant que ça puisse paraître, la campagne n’est pas protégée. Le média National Geographic explique que les fusées de gaz naturel et les réseaux de transport illuminent le ciel. Ces zones produisent plus de 50 % de lumière mesurée la nuit par satellite, selon une étude sur la pollution lumineuse publiée au printemps dernier.
En intérieur, les écrans de téléphones, tablettes, ordinateurs ou tout autres appareils électroniques sont aussi des sources de lumière que l’on minimise dont l’impact sur le sommeil et la santé en général est important.
Il faut éteindre les lumières
En 2020, la société à but non-lucratif "Illuminating Engineering Society", a soutenu des appels de fonds en faveur d’une diminution de l’éclairage collectif. Il s'agit de limiter les longueurs d'onde bleues, d'utiliser le niveau d'éclairage le plus faible possible et d'utiliser des écrans de protection pour diriger les rayons avec plus de précision, précise National Geographic.
"Une campagne de sensibilisation pourrait permettre de modifier facilement les modes vie, en particulier pour les personnes qui présentent des facteurs de risque face à la maladie d'Alzheimer", souligne le Dr en médecine Robin Voigt-Zuwala dans le media sciencealert.
"Les changements pour limiter ce risque sont faciles. Il suffit d'utiliser des rideaux occultants, des masques pour les yeux, quoi que ce soit pour être dans une obscurité totale. Ces changements seront particulièrement utiles pour les personnes vivant dans des zones fortement touchées par la pollution lumineuse", conclut-il.
Sources
https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(23)00129-1/fulltext
https://www.ies.org/advocacy/light-at-night/
https://www.sciencealert.com/lead-alzheimers-risk-for-under-65s-could-be-reduced-with-good-curtains
https://www.frontiersin.org/journals/neuroscience/articles/10.3389/fnins.2024.1378498/full
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