Ils sont des millions à proliférer sur notre corps sans que l'on ne s'en rende compte. Des scientifiques de la California Academy of Sciences ont découvert un phénomène qui touche tout le monde sans exception : des acariens du nom de "Demodex" sont présents sur chaque centimètre de peau. Leur étude, publiée dans la revue PNAS, révèle que l'évolution de cet animal microscopique est liée à la croissance de son "hôte" humain. De même, chaque type de mite serait différent selon le type de population et que ces mites suivent les familles à travers les générations.
Ces acariens sont en fait de minuscules arachnides qui peuplent les poils du corps humain, des cils au visage en passant par les oreilles et les organes génitaux. Si leur rôle n'est pas totalement déterminé, ces derniers se nourrissent de la peau. Pour les chercheurs, cette découverte est un moyen d'en savoir plus sur l'évolution humaine et permet également de comprendre leur utilité pour la santé humaine. Car si pour la plupart des gens, les acariens sont inoffensifs, d'autres souffrent de divers troublesde la peau et des yeux.
Un indice sur l'évolution humaine
"Il est choquant de constater que nous venons juste de découvrir à quel point nos histoires sont partagées avec les acariens de notre corps. Ils ne sont pas seulement des insectes sur nos visages, ils nous parlent de notre propre histoire, ancienne et complexe, et nous avons juste gratté la surface", souligne le Dr Michelle Trautwein. Pour comprendre comment et pourquoi les acariens varient géographiquement, les auteurs de l'étude en ont prélevé sur 70 hôtes humains du monde entier avant de séquencer leur ADN.
"Le continent d'où sont originaires les ancêtres d'une personne peut prédire les types d'acariens sur son visage. Nous avons constaté que les lignées d'acariens peuvent persister chez des hôtes pour des générations", ajoute le médecin. L'étude révèle par exemple que les Afro-Américains qui vivent aux États-Unis depuis des générations hébergent encore des acariens "africains". Pour les chercheurs, ces différences dans les lignées acariens sont compatibles avec la divergence des populations humaines. Ce qui permet de soutenir l'hypothèse surnommée "Out of Africa", sur la diversification génétique de l'homme.
Cette théorie sur les origines de l'humanité stipule que chaque humain vivant aujourd'hui descend d'un groupe qui a évolué en Afrique et dispersé dans le reste du monde. "Notre travail révèle également que les acariens ne se partagent pas entre passants. Nous semblons les partager avec notre famille", conclut le Dr Michelle Trautwein. La prochaine étape de cette étude sera d'échantillonner des acariens sur les sept continents pour continuer de chercher comme ces organismes microscopiques se rapportent à l'histoire de l'évolution humaine.
Vidéo : Animation : les acariens en pleine action
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