Comment reconnaître un bon médecin ?Adobe Stock
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En cette période de crise sanitaire, les médecins généralistes ont plus que jamais une place centrale auprès des patients, mais aussi au sein du système de soin : “le médecin généraliste doit coordonner les soins autour du patient dans son intérêt" précise Yhan Monney, médecin généraliste. Découvrez les éléments clés de notre expert pour reconnaître un bon médecin.

Qu'est-ce qu'un médecin ?

“Selon moi, un bon médecin doit :

  • Réfléchir et raisonner ;
  • Etre pédagogue : il doit expliquer clairement son diagnostic et son traitement ;
  • Sa pratique doit se baser sur des données scientifiques et donner ainsi accès à la science aux patients. Pour cela, il doit se documenter et mettre à jour ses connaissances ;
  • Être rationnel ;
  • Savoir prendre des décisions ;
  • Savoir orienter le patient vers des confrères spécialistes ;
  • Être abordable autant dans l’humain qu’au niveau des tarifs de consultation : ‘le patient doit se sentir libre de dire ce qu’il pense sans peur de jugement’ ;
  • S’adapter aux différentes situations et aux différents profils ;
  • Être attentif et concentré ;
  • Coordonner les soins du patient.

Personnellement, je fais tout mon possible pour chaque patient. L’élément central de tout cela, c'est l’envie de bien faire. Évidemment, c’est un idéal à atteindre et il faut garder en tête que les médecins restent des êtres humains qui font parfois des erreurs” note le médecin généraliste.

Les différents motifs de consultation

Yhan Monney l’assure, selon lui : “il n’existe pas vraiment de consultation médicale de routine. En revanche, il y a plusieurs motifs de consultation :

  • La première consultation ;
  • Le suivi d’une pathologie chronique ;
  • Les consultations pour urgence ressentie par le patient ;
  • Le suivi pédiatrique ;
  • La consultation de prévention et de dépistage ;
  • Les consultations de sortie d'hospitalisation ;
  • Le suivi psychologique ;
  • Les consultations de réévaluation (par exemple s’il faut lire des résultats d’examens).

Médecin généraliste : le déroulement d’une consultation

Le déroulement d’une consultation peut ainsi différer en fonction du motif de la visite. “Il existe un tronc commun aux consultations qui se déroule en trois temps :

L’anamnèse

L’anamnèse permet au médecin d’enquêter sur le patient. Pour Yhan Monney, cet échange se déroule en deux temps : “je laisse toujours le patient parler librement, sans l’interrompre, car c’est très désagréable et contrairement aux idées reçues, cela ne fait pas perdre de temps. À ce moment, je suis dans une écoute active, parfois je reformule ce que le patient m’a décrit et je pose ensuite quelques questions pour commencer à faire le tri dans mes hypothèses. Je fais également participer le patient à ma réflexion. D’ailleurs, je pense souvent à cette citation de Sir William Osler, médecin canadien de la fin du XIXe “si vous écoutez le patient, il vous donnera le diagnostic.”

L’examen clinique

“Selon moi, l’examen n’est pas systématique. Il faut que ce dernier soit ciblé en fonction des symptômes et du suivi général du patient. La pertinence doit être un mot clé lors des consultations.”

La prescription

“Je précise que dans certains cas, les médicaments ne sont pas la solution. Il faut savoir prescrire autre chose que des traitements et choisir plutôt des recommandations comme par exemple pour l’hygiène de vie. Il est parfois nécessaire de déprescrire un médicament en fonction des cas et des profils” précise le médecin.

Les informations clés dont le médecin a besoin

En fonction du motif de la consultation, votre médecin vous posera différentes questions pour orienter son diagnostic et vous conseiller.

Les antécédents personnels et familiaux

“Lors d’une consultation de dépistage ou lors de la première consultation, je demande à mes patients où ils en sont du côté des dépistages de masse (cancer colorectal, cancer du sein, frottis…). Je pose également des questions sur les antécédents du patient et de sa famille afin d’identifier des facteurs de risque. Enfin, je demande si le patient est suivi par un spécialiste, car j’ai un rôle de coordinateur.”

La vaccination

Sujet de nombreux débats aujourd’hui, la vaccination est également une thématique abordée par le médecin généraliste : “aux âges clés de la vie, je pose la question du calendrier vaccinal, mais souvent les réponses ne sont pas fiables, car les recommandations changent régulièrement. Si le patient a en sa possession son carnet de santé, c’est plus simple, mais il arrive parfois qu’on soit contraint de réaliser une sérologie en cas de doute.”

L’activité physique

“Je demande systématiquement lors d’une première consultation ou consultation de dépistage si le patient a une activité physique, car c’est un levier important pour la santé générale."

L’activité professionnelle

Autre question incontournable : celle de l’activité professionnelle. “Que l'on soit retraité ou en activité, cette question est essentielle, car le travail pèse sur la balance santé/prévention. En effet, certains métiers sont des facteurs de risque de maladies, c’est notamment le cas des chauffeurs (sédentarité), mais aussi des coiffeurs (exposés à des toxiques), ou des soignants (bien-être au travail).”

Être attentif à la pudeur des patients

“Un bon médecin doit être attentif à la pudeur de son patient, car il a accès à son intimité et c’est loin d’être anodin” précise notre expert médecin généraliste. “Je demande toujours son autorisation au patient, il n’est pas obligé de consentir à l’examen clinique et la notion de consentement est essentielle. D’ailleurs, cela peut révéler des choses sur la santé et la psychologie du patient comme par exemple s’il y a eu des antécédents d’abus.”

Ne pas juger ni culpabiliser le patient

“Il faut toujours partir du principe que le patient est inquiet et qu’il cherche à bien faire. Il n’a pas les moyens de répondre à ses questions, il est donc indispensable de ne pas le juger ni le culpabiliser, notamment au sujet des addictions. On doit recueillir les informations du patient sans dire ce que l’on pense et être dans une écoute active afin de le conseiller et l’orienter au mieux” explique Yhan Monney.

Médecin : être disponible pour ses patients

Si chaque médecin s’organise comme il le veut, selon le Docteur Monney “il existe une relation quasiment contractuelle entre mes patients et moi. Quand on devient médecin traitant on s’engage à être disponible dans un délai raisonnable, car nous devenons le médecin référent de premier recours. Personnellement, j’ai toujours en tête le serment d’Hippocrate que j’ai formulé à la fin de ma thèse.”

Merci au Docteur Yhan Monney

Sources

https://www.conseil-national.medecin.fr/medecin/devoirs-droits/serment-dhippocrate

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