Les remèdes de grand-mère les plus dangereuxIstock
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Ce besoin de retour au naturel se remarque dans des domaines très variés tel que la santé, la beauté, les tâches domestiques. Naturelles et économiques, les solutions naturelles sont le reflet d’une méfiance de plus en plus grande. En effet, de plus en plus de jeunes parents souhaitent changer leur environnement à l’arrivée d’un bébé. Ainsi, depuis quelques années, on remarque l’essor des sites consacrés aux remèdes de grand-mère, la parution de nouveaux livres dédiés à l’usage des plantes, ou de magazines spécialisés, et même la naissance d’ateliers d’initiation aux herbes médicinales.

On appelle remède naturel ou remède de grand-mère une préparation conçue dans un but médicinal à partir de produits naturels. Les remèdes de grand-mère s'opposent par définitions, aux produits vendus de nos jours par les laboratoires pharmaceutiques tels que les gélules, les comprimés et les granulés. Omniprésentes à l'époque de nos grands-mères et avant l'arrivée des médicaments, elles ont de ce fait gardé leur appellation de "remèdes de grand-mère".

Elles sont, la plupart du temps, préparées à partir de plantes entières, d'une association de plusieurs plantes ou d'une partie de la plante : racine, écorce, bois, tige, feuilles, fleurs, fruit, graines, suc, huile essentielle...

Naturels, bons marchés et faciles à préparer, les remèdes de grand-mère peuvent aider à traiter de nombreuses affections tel que des bronchites, des troubles du sommeil ou digestif, les excès de cholestérol, l’herpès… Mais certainement pas toutes les pathologies. En cas de maladies graves, l’usage des plantes au lieu de traitements médicamenteux aura pour conséquence de reculer le diagnostic et d'anéantir vos chances de vous soigner. Pire encore, certaines de ces recettes "miracles" peuvent également devenir dangereuses en impliquant de hauts risques d’allergies, d’infections ou d’intoxications.

Quels sont les remèdes de grand-mère qui sont parfois contre-indiqués ? C'est ce que nous allons aborder avec le Dr Daniel Scimeca, médecin généraliste.

Huiles essentielles : les contre-indications à connaître

Les huiles essentielles sont à manier avec prudence du fait de la puissance des principes actifs. Elles sont en général interdites aux femmes enceintes ou qui allaitent et aux enfants. Les huiles essentielles s’utilisent avec précautions et quelques principes de bases sont à maitriser. Par exemple ne jamais utiliser d'huile essentielle sur les muqueuses auriculaires, nasales ou génitales.

En outre, si les huiles essentielles peuvent être d’une grande aide pour soulager les maux du quotidien (troubles du sommeil, stress, articulation, règles douloureuses), il faut savoir que l'aromathérapie ne peut en aucun cas substituer un traitement de fond.

Demandez conseil à un praticien spécialisé en aromathérapie ou à un allergologue en cas d'allergie.

Les plantes dont il faut vous méfier

Les plantes dont il faut vous méfier© Istock

Il faut également être attentif aux pouvoirs des plantes. Une même plante ne sera pas utilisée pour les mêmes indications en tisane ou en huile essentielle. De plus certaines plantes doivent être évitées car elles peuvent interagir avec d’autres traitements et avoir des indications différentes selon la forme. En effet, certaines plantes peuvent se révéler toxiques si l’on s’écarte d’un usage bien établi : la germandrée, traditionnellement utilisée en tisane, s’est révélée nocive pour le foie sous forme de poudre.

Certaines tisanes déconseillées si vous faites de l'hypertension

La tisane de réglisse, est parfaite pour digérer et soulager les brûlures d'estomac, mais au risque de faire chuter votre taux de potassium, si vous suivez un traitement pour l'hypertension. Il ne faut pas les boire ensemble.

La tisane de grande camomille, recommandée pour soulager les migraines, est totalement déconseillée si vous prenez des anti-coagulants car cela augmente le risque de saignements.

En outre, le millepertuis, par exemple, connu pour ses propriétés antidépresseurs, diminue l’activité de nombreux médicaments…

Le charbon en poudre pour blanchir les dents : il agresse l'émail

Le charbon en poudre pour blanchir les dents : il agresse l'émail© Istock

Le charbon permettrait de blanchir les dents et aurait une action antitartre. En outre, il se murmure qu'il diminuerait le risque d’infections dentaires. Le charbon en poudre ou sous forme de pâte de dentifrice est devenu un produit star.

Et pourtant, l’intérêt de ces propriétés miracles dans la santé bucco-dentaire est loin d’être prouvé. En effet, l’utilisation quotidienne de dentifrices au charbon blanchit effectivement les dents en surface, par abrasion. Mais cela n’est pas sans danger. Le charbon retire effectivement le tartre et les taches dues au café et au tabac, mais il peut fragiliser les dents. À cause des frottements, l’émail est agressé par les grains qui composent la poudre de charbon. Une situation qui peut être irréversible, et qui peut entraîner une hypersensibilité au toucher, au froid et à la mastication.

Les dentifrices au charbon peuvent favoriser les caries

Le charbon a également la capacité d’absorber le fluor présent dans les dentifrices. Or cette molécule joue un rôle essentiel dans leur protection. Passer d’un dentifrice fluoré "normal" à un dentifrice au charbon peut augmenter le risque de caries. Les personnes qui espèrent traiter leurs infections autour de la dent grâce aux propriétés antibactériennes et antiseptiques du charbon se trompent également.

Les remèdes naturels qui mènent aux urgences

Les remèdes naturels qui mènent aux urgences© getty

La fiabilité des sources est une question fondamentale qui demeure primordiale. Avant de s’engager dans un remède naturel, il est important, de vérifier les sources : ne pas faire confiance à une personne que l’on ne connait pas, croiser l’information avec des livres spécialisés, demander l’avis à des spécialistes et en dernier recours appeler un centre antipoison. Si toutes les recherches abondent dans le même sens, alors, c’est rassurant.

Découvrez certains remèdes étonnants qui mèneront directement aux urgences :

  • Sucer le venin en cas de morsure de serpent ;
  • Mettre du poivre sur une petite coupure superficielle ou éraflure pour arrêter une hémorragie est catastrophique avec un risque de surinfection. Cette hémorragie ne va non seulement pas s’arrêter mais ralentir la cicatrisation ;
  • Mettre du gras sur une brûlure : cette astuce dangereuse et inefficace est contre indiquée. Le problème reste le risque de surinfection. Il faut donc oublier le dentifrice, la pomme de terre ou le beurre, la seule chose à faire est de verser de l’eau abondamment puis de couvrir par une crème ;
  • Basculer sa tête en arrière lors d’un saignement de nez. Ce geste banal peut s’avérer très dangereux car en mettant la tête en arrière on ne voit plus si la personne saigne, et en continuant de déglutir, il y a un fort risque de pneumopathie ;
  • Poser de l’antipuce sur un enfant pour en finir avec ses poux, c’est carrément dangereux ;
  • Boire du lait en cas d’empoisonnement est tout simplement dangereux car les graisses du lait favorisent la dissolution des substances toxiques, donc leur dispersion. Il ne faut rien donner à boire ou à manger et ne pas chercher à faire vomir, mais contacter immédiatement les secours d'urgence.
Sources

Merci au Dr Daniel Scimeca, médecin généraliste

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