Connaissez-vous la cohérence cardiaque ? Cette technique de respiration de plus en plus utilisée en sophrologie et en psychothérapie permet de mettre en phase le rythme du cœur et celui de la respiration. Pour ce faire, il vous suffit d’inspirer sur 5 secondes, puis d’expirer également sur 5 secondes, le tout pendant 5 minutes. Cette technique de respiration permettrait de gérer son stress et ses émotions, diminuer l’hypertension artérielle mais aussi de réduire la dépression et l’anxiété.
Face au succès de la cohérence cardiaque, l’INSERM, l’Institut Nationale de la Santé et de la Recherche Médicale, revient sur cette pratique mais aussi sur l’emballement médiatique autour d’elle. Si ses effets positifs sur la santé sont incontestables, elle ne peut à elle seule être considérée comme un véritable traitement, et ne suffirait pas à elle-même. Selon l’INSERM, les bénéfices de cette technique sont "exagérés". L’Institut détaille pourquoi dans sa rubrique Canal Détox.
Des bienfaits reconnus par plusieurs études
De nombreuses applications mobiles et magazines vantent les bienfaits "immédiats" de la cohérence cardiaque sur la santé. Si l’INSERM ne remet pas en cause les bienfaits de cette pratique, elle s’inquiète néanmoins du fait qu’elle soit vendue comme une pratique miracle. Pour qu’elle soit efficace, la cohérence cardiaque doit être pratiquée plusieurs fois par jour pendant plusieurs mois. Et surtout, elle ne suffit pas à soigner des pathologies lourdes comme les troubles anxieux ou la dépression.
L’organisme reconnait que plusieurs études ont mis en avant les effets bénéfiques de la cohérence cardiaque sur le plan physiologique et psychologique, notamment concernant les troubles cardiovasculaires (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque chronique) et les troubles mentaux (anxiété, stress, voire même certaines formes du trouble du spectre autistique). Cependant, l’INSERM note que ces données sont "encore parcellaires et les connaissances sur le sujet reposent pour le moment souvent sur des observations empiriques."
Attention à l’usage commercial de la cohérence cardiaque
Mis au jour par le yoga, les techniques de respiration, appelées "pranayama" en yoga, sont de plus en plus utilisées pour améliorer le bien-être. L’INSERM rappelle que si le terme cohérence cardiaque est utilisé dans le langage courant aujourd’hui, le terme scientifique plus juste est ASR pour "arythmie sinusale respiratoire". Si les essais cliniques à son sujet sont "prometteurs" assure l’INSERM, il faut en revanche être très vigilant sur le commerce qui en découle. Les entreprises privées à but lucratif comme celles qui développent des applications mobiles sont les premières à profiter de la cohérence cardiaque. L’INSERM rappelle que cette pratique de santé doit être apprise et encadrée par des professionnels de santé et non par des algorithmes.
Elle n'est pas un traitement qui soigne une maladie
L’INSERM tient à rappeler que si ça pratique améliore le bien-être, la cohérence cardiaque ne peut en aucun cas être utilisé comme seul traitement face une pathologie lourde. "Prétexter par exemple pouvoir guérir de nombreux maux – de la dépression à l’addiction en passant par le stress post-traumatique – grâce à des exercices de respiration, est une porte ouverte à des dérives", alerte l’institut. En revanche, ses effets sur les pathologies cardiovasculaires semblent "de plus en plus prometteurs »".
L’INSERM met aussi en avant une étude de mars 2023 publiée dans le magazine Nature qui a démontré les bénéfices de certains exercices de respirations lente et profonde pour calmer des états de stress ou une anxiété particulièrement importante. L’INSERM note également qu’il faut approfondir la recherche scientifique concernant les liens entre le cerveau et le reste des cellules de l’organisme.
https://presse.inserm.fr/canal-detox/la-coherence-cardiaque-une-technique-pour-ameliorer-sa-sante-vraiment/
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