- 1 - Comprendre ce qu'est une critique
- 2 - Ne pas confondre la critique avec l'émotion qu'elle suscite
- 3 - Réagir après une critique : attendre avant de répondre
- 4 - Reformuler la critique
- 5 - Accepter une critique ne signifie pas qu'on est d'accord !
- 6 - Développer l'écoute et l'empathie
- 7 - Accepter la critique pour avoir le droit d'en formuler à son tour
Il est important de comprendre qu'une critique ne définit pas celui ou celle à qui elle s'adresse mais concerne des paroles formulées, un travail rendu, un comportement lors de tel événement...
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7 signes pour détecter un vrai psychopatheComprendre ce qu'est une critique
« Une critique n'est pas un reproche mais un jugement subjectif, qui appartient à la personne qui l'émet, sur un fait ou un comportement particulier, à un moment précis et qui aurait pu être différent dans une autre situation ou à un autre moment », explique la psychologue Johanna Rozenblum, contactée par Medisite. Il est essentiel de réussir à faire la différence entre qui l'on est et le fait reproché. Savoir ce qu'est une critique et comprendre que ce n'est pas qui l'on est qui en jeu, permettra de l'accepter plus facilement.
Ne pas confondre la critique avec l'émotion qu'elle suscite
« Quand on reçoit une critique, c'est la réaction émotionnelle qu'elle entraîne qui nous fait souffrir et rend la remarque insupportable, beaucoup plus que le message et l'information transmise », résume Johanna Rozenbum. Entendre une critique n'est jamais agréable mais le plus désagréable est sans aucun doute la vive réaction émotionnelle qu'elle entraîne chez la personne visée. « Il faut réussir à entendre la critique et ne pas la confondre avec l'émotion désagréable qu'on vit au moment où celle-ci nous est adressée. Cette réaction émotionnelle est totalement subjective et dépend de notre propre interprétation et de ce qu'elle réveille en nous », souligne la psychologue. Cette réaction ne dépend donc pas de la personne qui formule la critique.
Le plus souvent, une personne qui a confiance en elle accepte plus facilement d'être critiquée qu'une personne qui souffre du syndrome de l'imposteur à son travail ou qui manque d'assurance. Chez cette personne la critique va réveiller en elle une succession d'émotions dues à des mots qu'elles a entendus, des situations traumatisantes qu'elles a vécues dans son histoire personnelle. « Ce mouvement affectif émotionnel est très relatif à notre propre parcours. Il faut donc distinguer le message et notre réaction subjective pour réussir à entendre une critique ». Il s'agit de réussir à se détacher affectivement pour ne tenir compte que des faits et les considérer comme une information, non comme un affront ou une attaque.
Réagir après une critique : attendre avant de répondre
Si on réagit à chaud, le risque est évidemment de sur-réagir. « Pour éviter un emportement, il vaut mieux prendre un peu de recul et laisser passer du temps afin que tout ce qui est de l'ordre de l'affect s'apaise. Il ne reste alors que le substrat, c'est à dire l'information transmise par celui ou celle qui a formulé la critique », note la spécialiste.
Différer sa réponse permettra également de mieux comprendre le message que l'autre a voulu transmettre en émettant un jugement. « Cela permet de laisse de côté les émotions pour enfin, être capable d'entendre l'information », ajoute la psychologue.
Reformuler la critique
« Une fois qu'on est prêt, je conseille de réinterroger l'autre sur la critique et pouvoir la reformuler avec ses propres mots. La paraphraser avec l'autre, lors d'une conversation à froid, permet de s'assurer qu'on a bien compris ce qu'il fallait comprendre », explique Johanna Rozenblum. On a très souvent tendance à surinterpréter ce qu'a voulu dire son interlocuteur, reformuler la remarque permettra de la remettre à sa juste place et de la considérer pour ce qu'elle est. « On reprend l'information, on est factuel, ce qui à terme, évitera de rester sur une frustration et une rancoeur qui peut durer dans le temps », recommande notre experte.
Accepter une critique ne signifie pas qu'on est d'accord !
Etre capable d'accepter une critique ne signifie en aucun cas que vous êtes d'accord avec ce jugement. Et qu'on soit d'accord ou non, l'accepter et ne pas la prendre comme un reproche ou une attaque, sera quoi qu'il en soit constructif. « Si on est d'accord, on adapte son comportement, on amorce des changements et la critique est utile. Si on n'est pas d'accord, on garde à l'esprit qu'on n'est pas surpuissant et que l'autre peut avoir une autre vision d'un travail qu'on a fourni, d'un comportement, d'une réaction. Et la critique est là encore utile », justifie la psychologue.
Développer l'écoute et l'empathie
Ne pas être d'accord mais accepter apprend aussi à argumenter, à exposer son point de vue et à entendre le point de vue l'autre. « Accepter une critique et en reparler avec l'autre permet de développer son empathie, son altruisme et sa capacité d'écoute. Et dans le même temps, accepter qu'on est faillible permet de développer son humilité », argumente Johanna Rozenblum. Etre capable d'entendre une critique sera par ricochet une clé pour s'améliorer et progresser en comprenant que l'autre a sa propre subjectivité et sa propre vérité.
Accepter la critique pour avoir le droit d'en formuler à son tour
Il serait mal venu de critiquer ses collègues, ses amis ou ses proches alors qu'on est soit même totalement incapable d'accepter le moindre jugement. Si on est une personne réputée comme acceptant la critique, alors on sera également autorisé en formuler, ce qui facilite les relations saines et constructives avec autrui.
Le mot de la psychologue : Pour ceux chez qui la réaction émotionnelle est très violente après une critique, Johanna Rozenblum conseille d'essayer de comprendre cette vive réaction, pour ne plus la revivre. « Qu'est-ce que cela vient réveiller chez nous pour qu'on le prenne si mal ? Pourquoi est-ce si violent ? Pourquoi se sent-on jugé dans son entièreté ? Pourquoi son intégrité psychique est à ce point mise en jeu ? Je conseille de prendre la peine de se poser ces questions à postériori, en consultant un spécialiste », conclut la professionnelle.
Merci à Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, pour son expertise.
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