Les interactions sociales sont reconnues comme un des piliers de la santé globale. Créer du lien avec les autres permet de se sentir existé aux yeux des autres, valorisé et reconnu. En échangeant avec les autres, on se sent appartenir à une communauté, on s’identifie à un groupe.
Cette force du collectif et des relations sociales bénéficie à chacun, quel que soit l’âge. Chez les personnes âgées, ces connexions sociales érigent en quelque sorte un barrage contre l’isolement et la solitude. Cet aspect positif du lien social sur le mental des seniors est de nouveau mis en lumière dans une publication.
Cette récente étude, parue le 5 juillet dernier dans la revue PlosOne, s’est intéressée plus particulièrement à l’influence des échanges intergénérationnels sur le bien-être des résidents en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).
Pour la mesurer, les chercheurs de la Faculty of Medicine and Health Sciences à Cape Town en Afrique du Sud ont mené une expérience pendant un mois dans une maison de retraite en Afrique du Sud, consistant à organiser des rencontres entre les enfants d’une école maternelle et un panel de résidents.
Alors que le sentiment de solitude est une réalité criante en Ehpad, cette étude témoigne de l’influence positive des échanges réguliers entre des enfants et les personnes âgées.
Les résidents de l’établissements participant à l’étude ont rempli un questionnaire comprenant l'échelle de dépression gériatrique et l'échelle d'anxiété gériatrique, ainsi qu'un entretien semi-structuré, décrit l’étude. L'anxiété et la dépression étaient courantes dans l'échantillon observé.
Des interactions qui ont renforcé le sentiment d’appartenance
L’expérience a donné des résultats positifs sur le mental des résidents : "Les interactions intergénérationnelles ont été vécues de manière positive" conclut l’étude, qui souligne que les participants ont affirmé ressentir un bien-être accru.
Les expériences affectives positives vécues par les participants, et le partage d’activités stimulantes (lecture, jeux, chants, puzzles, jeu de ballon) ont renforcé leur sentiment d’appartenance. Ces échanges les ont également aidés à chasser l'ennui et leur sentiment de solitude et leur isolement.
La solitude accroît le risque de déclin cognitif chez les personnes âgées
En soulignant la puissance du lien intergénérationnel dans la prévention du risque de déclin cognitif chez les plus âgés, ces travaux concluent que les interactions intergénérationnelles peuvent servir de thérapie d'appoint dans la gestion des troubles de santé mentale chez les résidents en EPHAD.
Un enseignement qui devrait nourrir la réflexion dans le sens d’un meilleur accompagnement des personnes âgées dépendantes, alors que le lien entre la solitude chez la personne âgée et le risque accru de démence n’est plus à prouver.
Fin 2019, 730 000 personnes fréquentaient un établissement d’hébergement pour personnes âgées, et plus de 80 % d’entre eux résident en Ehpad, selon les chiffres de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques).
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