- 1 - De l’art de bien s’engueuler
- 2 - Connaître son style de conflit : une meilleure porte de sortie ?
- 3 - L’agression, un style de dispute potentiellement destructeur
- 4 - L’apaisement, une posture qui peut ternir les relations
- 5 - L’évitement, le style de dispute qui favorise le statut quo
- 6 - L’alliance, le style de dispute le plus efficace
Les prises de bec ont parfois du bon. Se chamailler avec son partenaire, en servant d’exutoire à la colère, aiderait à préserver la santé, à en croire différentes recherches scientifiques.
En 2008, une étude américaine parue dans le Journal of Family Communication a mis en avant cet aspect insoupçonné de la dispute conjugale : elle montrait qye les partenaires qui ne parviennent pas à exprimer leur colère s’exposent à un taux de mortalité deux fois plus important que ceux qui aiment à l’extérioriser.
D’autres travaux ont suggéré cette dimension cathartique de la dispute, faisant valoir son potentiel dans la réduction du stress (le fait de ne pas retenir sa colère participe à évacuer le trop plein émotionnel) et de l’hypertension artérielle.
De l’art de bien s’engueuler
En couple ou avec son entourage, bien s’enguirlander serait tout un art à savoir manier avec doigté et qui paradoxalement, profiterait à la qualité de nos relations… A condition de savoir trouver une issue constructive aux conflits.
Pour des querelles "saines" avec une porte de sortie "heureuse", d’aucuns iront pêcher des conseils issus de la communication non violente, en cultivant la bienveillance, la sincérité, le non jugement et l’écoute de l’autre.
Connaître son style de conflit : une meilleure porte de sortie ?
D’autres pourront s’employer à décoder les postures des parties belligérantes, en s’inspirant de la récente analyse de Lorein Soeiro, psychologue américain. Dans les colonnes de Psychology Today, l’expert invite à reconnaître les styles de dispute le plus souvent à l’œuvre. L’intérêt ? Comprendre l’attitude endossée par son partenaire, par ou un proche, ou par soi-même, permettrait de mieux désamorcer les pommes de discorde, en favorisant une prise de recul à même de résoudre les conflits de manière saine.
Le thérapeute s’est intéressé à ces différentes façons de se disputer et les passe au crible. Lorein Soeiro en distingue quatre. Quatre types de comportements que l’on tend à adopter quand on voit rouge. Lequel vous correspond le plus ? Découvrez-le.
L’agression, un style de dispute potentiellement destructeur
Adopter la posture de l’agresseur est une stratégie courante, selon Lorein Soeiro, qui décrypte ce type de profil. Ces personnes peuvent se mettre facilement en colère. Offensives, elles tendent à penser que si elles ne gagnent pas la dispute, leur fragilité interne en sera révélée. Ce sentiment de vulnérabilité "crée un sentiment d'anxiété chronique et une réaction défensive rapide face à une menace perçue".
Elles tendent à prendre la parole de manière impulsive et peuvent s’enflammer un peu vite, au point d’avoir des mots qui dépassent leurs pensées. Ce qu’elles disent dans le feu de l’action peut avoir des répercussions négatives sur les liens noués avec les amis, le partenaire ou tout interlocuteur.
L’apaisement, une posture qui peut ternir les relations
En voulant apaiser les choses, ces personnes tentent de résoudre les conflits aussi rapidement que possible, au risque de verser dans la superficialité. Diplomates, elles peuvent en venir à sacrifier leurs propres besoins, pour ne pas faire de vagues.
L’interlocuteur prend le dessus, mais à quel prix ? Le psychologue analyse les effets pervers d’une telle posture : "l'auto-sabotage peut traduire un manque d'assurance, voire un sentiment de martyre. Les solutions obtenues de cette manière peuvent être frivoles ou inappropriées, et peuvent finalement conduire au ressentiment, ce qui a souvent des conséquences négatives à long terme sur une relation".
L’évitement, le style de dispute qui favorise le statut quo
Les personnes ayant recours à la stratégie de l’évitement préfèrent battre en retraite dès les prémices de la dispute. Elles tendent à éviter les conflits et esquivent certaines conversations par peur de dissensions. Elles sont souvent perçues comme froides, distantes et silencieuses.
Cette attitude se révèle à double-tranchant : "éviter continuellement les conflits aboutit généralement à un résultat perdant-perdant, dans lequel personne ne gagne jamais et où aucun progrès n'est réalisé", juge le thérapeute.
L’alliance, le style de dispute le plus efficace
Ce type de posture semble la plus constructive lors d’une dispute. Les personnes déployant cette stratégie d’alliance cultivent l’art du bon compromis, font œuvre d’empathie et de modération et cherchent des moyens de satisfaire toutes les parties, quitte à brader leur confort émotionnel. "Avec ce type de solution, les relations à long terme sont privilégiées", souligne Lorein Soeiro.
Vous vous êtes reconnu dans une de ces postures et vous n’êtes pas satisfait du résultat ? Rassurez-vous, rien n’est figé. Il est tout à fait possible de modifier votre comportement pour apprendre à vous disputer plus intelligemment et, par ricochets, à préserver vos relations. Et l’expert de conclure : "Quoi qu'il en soit, rappelez-vous que vous disputer avec votre partenaire n'a rien d'inhabituel ou d'anormal, et n'oubliez jamais de vous demander s'il est vraiment plus important d'avoir « raison » que d'être heureux".
https://www.psychologytoday.com/intl/blog/i-hear-you/202405/whats-your-fighting-style
https://www.ladepeche.fr/article/2008/01/24/428769-bonne-dispute-conjugale-peut-reveler-benefique-sante.html
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