Ressentir de l’anxiété de temps à autre est tout à fait naturel. Mais parfois, la sensation de danger ou de stress devient trop intense et trop envahissante. Elle peut alors s’exprimer sous la forme d’une crise d’angoisse. On estime qu’environ 1 à 3 % des Français en feront une à un moment ou à un autre de leur vie. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes.
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“Une crise d'angoisse, aussi connue sous le terme d'attaque de panique, est l'apparition soudaine d’une peur intense avec un sentiment de danger imminent”, explique Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne et auteure de et auteure du livre 'Hypersensibilité : comment en faire un atout ?' (éd. Alpen). L’experte ajoute : “la crise dure en général une vingtaine de minutes, mais les symptômes sont très impressionnants”.
Si certains épisodes sont susceptibles d’être prévisibles, survenant lors d’un événement stressant ou traumatisant, pendant la prise de drogues ou un sevrage, d’autres peuvent se déclencher de manière inattendue.
Pendant une crise de panique, la personne a l’impression de ne rien contrôler de la situation, elle présente également :
- des tremblements : ils peuvent être accompagnés de picotements ou fourmillements dans les membres ;
- des palpitations ;
- une sensation de vertiges ou des étourdissements ;
- des nausées ou d’autres troubles digestifs comme une diarrhée ;
- le sentiment de devenir fou/folle : certains patients disent aussi avoir l’impression de mourir ou de perdre le contrôle d’eux-mêmes ;
- une transpiration excessive ;
- des frissons ou des bouffées de chaleur ;
- une gêne thoracique ou dans le ventre ;
- un essoufflement : les patients disent peiner à respirer ou ont l’impression de suffoquer.
Ces symptômes sont impressionnants aussi bien pour l’individu qui les subit que ses proches qui en sont témoins. Ils mènent d’ailleurs parfois à faire craindre une crise cardiaque et à se rendre aux urgences. Des clés peuvent aider à soutenir une personne qui traverse une crise d’angoisse.
Comment aider une personne en pleine attaque de panique ?
Si la crise de panique a lieu dans un endroit clos, il est préférable d'aider la personne à sortir avant de tenter de la rassurer. En effet, 2/3 des patients souffrant d'un trouble panique présentent également une agoraphobie.
Il est aussi conseillé d’aider l’individu paniqué à réguler sa respiration. Par exemple, parlez-lui pour l’aider à revenir à lui, l’encourager à reprendre doucement contact avec la réalité pour apprécier qu'il n'y a ni menace, ni danger.
“Idéalement, il vaut mieux prévenir que guérir, en essayant de percevoir chez l'autre le moment où la perte de contact avec la réalité survient et l'anxiété submerge. Sinon garder le contact avec la parole et étreindre ou tenir les mains permet une réassurance plus rapide. La personne se sentira cadrée et retrouvera ses moyens grâce à l'attention qu'on lui porte”, explique Johanna Rozenblum.
“Par la suite, il pourra être bien d’aborder avec elle les émotions, sensations et pensées qui l'ont envahie pour qu'elle puisse faire le récit de la montée en puissance de la peur qui a conduit jusqu'à la crise d'angoisse”, précise la psychologue.
Crises d’angoisse : les erreurs à ne pas faire
Les crises d’angoisse peuvent avoir un impact considérable sur le quotidien des personnes qui en souffrent, surtout s’il s’agit d’un trouble récurrent. Il est ainsi important de comprendre la maladie et d'apporter son soutien. Les individus qui font une crise d’angoisse, ne surjouent pas : ils sont réellement terrifiés ou persuadés qu’ils “vont mourir”.
“Il ne faut pas minimiser la souffrance en brusquant par exemple”, précise la psychologue Johanna Rozenblum. “La personne vit vraiment une expérience de danger imminent qui ne lui permet plus de garder le contrôle, que ce soit physiquement que psychologiquement”, ajoute-t-elle.
Ne pas demander de l’aide à un thérapeute ou un médecin est aussi une erreur. On estime que les attaques de panique non traitées deviennent chroniques dans 25 à 30 % des cas. Sans prise en charge, les crises se répètent de plus en plus et les symptômes peuvent s’aggraver.
Merci à Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne et auteure de et auteure du livre 'Hypersensibilité : comment en faire un atout ? (éd. Alpen).
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