Les espaces verts boostent notre santé mentaleAdobe Stock

Les espaces verts urbains apportent de nombreux bénéfices pour la santé, mais il est toujours difficile de les quantifier. Récemment, le forestier urbain néerlandais Cecil Konijnendijk, également directeur du Nature Based Solutions Institute et directeur du Master de foresterie urbaine à l’Université de Colombie britannique, a mis au point la règle dite des 3-30-300.

Le concept est simple : selon lui, pour préserver sa santé mentale, il faut pouvoir apercevoir au moins 3 arbres de chez soi, avoir au moins 30 % d’espace boisé dans son quartier et vivre à moins de 300 mètres d’un parc ou d’un espace vert. “Respecter cette règle permettra d’améliorer et d’étendre les petites forêts urbaines dans beaucoup de villes, tout en promouvant la santé, le bien-être et la résilience”, affirme Cecil Konijnendijk.

Une utilisation moindre de médicaments

Des chercheurs de l’institut de recherche espagnol ISGlobal ont étudié les réels impacts de cette règle sur les habitants de Barcelone. Leurs résultats ont été publiés dans la revue scientifique Environmental Research en décembre 2022.

Les chercheurs l’affirment : à leur connaissance, c’est la première étude de ce type à avoir été conduite. Et leurs conclusions sont sans appel. “Suivre la règle des 3-30-300 est associé à une meilleure santé mentale, une utilisation moindre de médicaments et moins de consultations avec un psychologue ou un psychiatre.”

Pour en arriver à ces résultats, les scientifiques de l’ISG Global ont analysé les modes de vie de 3145 Barcelonais âgés de 15 à 97 ans. Toutes ces personnes ont accepté de participer à un sondage entre 2016 et 2017. Celles-ci avaient, au moment de l’étude, 49 ans en moyenne, et 52 % sont des femmes.

Les chercheurs ont, entre autres, quantifié le nombre d’espaces verts dont pouvaient bénéficier les participants et observé leur usage d’anxiolytiques et d’antidépresseurs. Ils ont par ailleurs soumis les sujets de leur étude au “questionnaire de santé général” (aussi appelé GHQ-12), un outil de dépistage servant à rechercher d’éventuels troubles psychiques comprenant 12 questions.

Le manque d’espaces verts est la norme

Cependant, et c’est là tout le problème, très peu de personnes peuvent jouir de cette règle des 3-30-300 dans les villes. Aujourd’hui, le manque d’espaces verts en milieu urbain semble être devenu la norme. “Nous avons observé que les Barcelonais étaient relativement peu exposés aux espaces verts”, que cela concerne le fait de voir des arbres depuis sa fenêtre, de bénéficier de ces espaces dans son quartier ou de vivre près d’un parc. En effet, seuls 43 % des participants pouvaient voir au moins trois arbres de leur fenêtre.

Les impacts de ce manque se font sentir : parmi les 3145 personnes ayant répondu à cette étude, 18 % affirment souffrir d’une mauvaise santé mentale et 8,3 % sont allées chez le psychologue ou le psychiatre pendant l’année. 9,4 % disent avoir pris des anxiolytiques dans les deux jours précédents, et 8,1 % des antidépresseurs.

Sources

"The evaluation of the 3-30-300 green space rule and mental health"

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0013935122017145

"Promoting health and wellbeing through urban forests – Introducing the 3-30-300 rule"

https://iucnurbanalliance.org/promoting-health-and-wellbeing-through-urban-forests-introducing-the-3-30-300-rule/

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