Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, de quoi nous réjouir… mais également nous effrayer ! A en croire une étude suédoise publiée dans le BMJ, les réveillons de Noël et du jour de l’an sont associés à deux augmentations significatifs des infarctus du myocarde et des arrêts cardiaque. Le réveillon du 24 décembre verrait ainsi les accidents cardiaques augmenter de 37 %, et celui de la Saint Sylvestre de 20 %.
Pour autant, savoir que ces accidents cardiaques - habituellement totalement imprévisibles - sont plus fréquents pendant cette période de fin d’année, peut nous permettre d’anticiper et de prendre des précautions utiles à leur prévention.
Les personnes les plus à risque
L’infarctusest causé par un dépôt de graisse sur les parois des artères, qui entrave le passage du sang oxygéné vers le coeur. Lorsque la plaque est trop importante, l’artère se bouche et le coeur n’est plus oxygéné et cesse de fonctionner. Chaque année, 80 000 personnes sont victimes d ’infarctus en France, et parmi elles, une sur 10 décède dans l ’heure qui suit l ’accident. Les personnes les plus touchées sont les hommes à partir de 55 ans, et les femmes entre 65 et 70 ans. « Cependant, l’infarctus peut survenir plus tôt chez les personnes qui cumulent les facteurs de risque : tabac, surpoids, hypertension, mauvaise alimentation, sédentarité … » précise le Professeur Carré.
A plus forte raison si l’on se retrouve dans ces profils de personnes à risque, il convient donc de limiter au maximum certains comportements qui augmentent les risques d’infarctus pendant ces soirées festives. Voici 5 erreurs à ne pas faire pour traverser sans encombre ces fêtes de fin d’année.
Ignorer les premiers symptômes !
La plaque d’athérome s’installe de façon silencieuse et insidieuse sur les artères, l’infarctus peut donc toucher des personnes en apparente très bonne santé. La rapidité à laquelle l’infarctus est pris en charge est primordiale pour améliorer le pronostic vital du patient, d’où l’intérêt de bien en connaître les premiers symptômes.
Les signes évocateurs de l’infarctus sont :
- Une douleur qui enserre la poitrine et peut irradier vers le bras, la main, le dos et même la mâchoire
- Des vertiges
- Un essoufflement soudain
- Une grande fatigue, voire une sensation de mort imminente
- Lorsque la partie du coeur touchée est proche de l’estomac, les symptômes peuvent être digestifs : nausées et vomissements
Une des erreurs à ne pas faire pendant ces soirées de réveillon, est d’ignorer d’éventuels symptômes ou de les minimiser, par crainte de rater les festivités, de laisser les invités en plan ou de quitter la famille que l’on voit si rarement. En présence d’un ou plusieurs de ces symptômes, il est donc impératif d’appeler le 15 ou le 112 !
S’exposer aux émotions fortes
Entre le stress psychologique de l’organisation, celui des inévitables débats animés sur la politique ou l’actualité et les émotions fortes des retrouvailles avec les proches que nous voyons si peu : les soirées de fin d’année sont bien souvent riches en émois. « Les émotions fortes, qu’elles soient positives ou négatives, provoquent la libération de catécholamines - adrénaline et noradrénaline - surnommée hormones du stress. » explique le cardiologue.
Problème : ces hormones dont le but est de favoriser la réaction de fuite, agissent en accélérant la fréquence cardiaque, en augmentant la force de contraction du coeur ainsi que la pression artérielle. « Chez une personne dont les artères sont déjà encrassées par une plaque d’athérome, la libération de ces catécholamines favorise le détachement de cette plaque, et la formation d’un thrombus venant boucher la coronaire» poursuite le Professeur Carré.
On essaye donc tant que possible d’arriver calme et serein le soir du réveillon, d’éviter soigneusement tous les sujets qui fâchent et de rester éloigné du beau-frère dont on ne partage aucune opinion politique.
L’abus d’alcool
Champagne à l’apéritif, blanc fruité avec le foie gras, blanc sec avec leshuîtres, rouge avec la dinde et digestif pour le dessert : les repas de fête sont bien souvent l’occasion d’ouvrir de bonnes bouteilles et de trinquer plus que de raison. Et que ce soit dans l’euphorie du moment ou pour mieux supporter le stress de retrouvailles compliquées, il peut être difficile de se restreindre.
Pourtant, l’alcool est directement incriminé dans la survenue d’accidents cardiaques. « Même modérément, l’alcool peut provoquer des symptômes de fibrillation auriculaire, à savoir une arythmie au niveau de l’oreillette » décrit le cardiologue. Ce phénomène est d’ailleurs surnommé : l’arythmie du samedi soir et les personnes qui en sont victimes se retrouvent généralement aux urgences.
Quand cette fibrillation auriculaire se manifeste chez des personnes présentant des pathologies cardiaques ou des facteurs de risques, elle risque d’aboutir à un accident vasculaire cérébral. On essaye donc de se limiter à une coupe de champagne à l’apéritif et un à deux verres de vin à table maximum. L’eau quant à elle, est évidemment à consommer sans modération !
Les repas trop salés
Saumonfumé, fruits de mer, tarama, farandole des fromages, eaux gazeuses… le sel est omniprésent au menu des repas de fin d’année. Chez les personnes au coeur un peu fragile ou fatigué, celles déjà traitées pour insuffisance cardiaque, les fumeurs, les hypertendus ou les patients en surpoids : l’abus de sel est largement lié aux accidents cardiaques. « Lorsqu’une insuffisance cardiaque existe, un repas riche en sel peut favoriser une décompensation cardiaque, avec un risque de survenue d’oedème pulmonaire aigu» explique le Professeur Carré.
Une douzaine d’huîtres, quelques crevettes, et deux verres de Vichy Saint-Yorre (réputée pour sa grande teneur en sodium) peuvent ainsi suffire, chez des patients prédisposés, à provoquer une décompensation d’insuffisance cardiaque avec oedème aigu du poumon.
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