Vous mangez deux fois plus que votre entourage ? Ne culpabilisez plus ! Une étude scientifique britannique publiée par Nature Metabolism révèle qu’une baisse brutale de la glycémie pourrait avoir une incidence sur la satiété. En effet, les personnes qui subissent de fortes baisses de glycémie, plusieurs heures après avoir mangé, finiraient par avoir plus faim que la normale, selon les chercheurs.
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Le taux de glucose dans le sang, appelé glycémie, demeure stable chez un individu en bonne santé et va diminuer après un repas, qui plus est s'il est copieux. On parle d’état postprandial. Il correspond à la phase de digestion et d'absorption des glucides alimentaires et dure environ 4 heures. C’est donc à ce moment-là que le taux de glucose diminue dans le sang. Il s’agit de la glycémie postprandiale.
Afin de comprendre pourquoi certaines personnes ont un appétit plus élevé que d’autres, des chercheurs britanniques ont rassemblé 1070 participants et analysé leur taux de glucose avant et après un repas. Les sujets se sont vu proposer des petits-déjeuners classiques, à base de muffins contenant la même quantité de calories, mais dont la composition variait en termes de glucides, de protéines, de graisses et de fibres.
Les participants portaient des glucomètres en continu (CGM) pour mesurer leur taux de glycémie pendant toute la durée de l'étude, ainsi qu'un dispositif portable pour surveiller leur activité et leur sommeil. Ils ont aussi enregistré leur niveau de faim et de vigilance à l'aide d'une application téléphonique, ainsi que le moment exact où ils ont pris leurs repas, et ce qu'ils ont mangé au cours de la journée.
La baisse brutale de glycémie favorise le surpoids
Après analyse des données, l’équipe de scientifiques a remarqué que certaines personnes présentaient d'importantes "chutes de sucre" 2 à 4 heures après le pic de glycémie, après chaque repas. Le taux de glucose tombait ainsi rapidement avant de remonter.
Ces derniers, qu’on peut qualifier de “gros mangeurs”, ont senti leur faim augmenter de 9% en moyenne. Ils allaient déjeuner une demi-heure avant les autres, moins gourmands, bien qu’ils aient pris exactement les mêmes repas.
Ces participants au bon appétit ont également consommé 312 calories de plus sur l'ensemble de la journée que les petits mangeurs. Ce type de comportement peut potentiellement se traduire par une prise de poids de 10 kg en un an. Selon l'étude, cette différence de métabolisme s’expliquerait donc par une baisse brutale du taux de glucose dans les quatre heures qui suivent le dernier repas.
L’appétit varie selon chaque individu
En réaction à ces résultats, le Dr Sarah Berry de l’Institut d’études supérieures King's College London s’est exprimée : "il a longtemps été mis en évidence que le niveau de sucre dans le sang jouait un rôle important concernant la gestion de la faim, mais les résultats de ces dernières études n’ont pas été concluants. Nous pouvons aujourd’hui affirmer qu’un faible taux de glucose est un meilleur indicateur de faim et de l'apport calorique ultérieur que le pic de glycémie initial après un repas, ce qui change notre façon de concevoir la relation entre la glycémie et les aliments que nous mangeons."
Le taux de glycémie et ses variations tout au long de la journée seraient donc l’explication d’un appétit plus élevé chez certaines personnes, et plus difficile à combler d’un individu à l’autre. Pour lutter contre cette sensation de faim, la solution serait d’adapter l'alimentation en fonction du métabolisme, et ainsi réduire la satiété.
Postprandial glycaemic dips predict appetite and energy intake in healthy individuals, Nature metabolism, 12 avril 2021
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