La ménopause ne s'installe pas seule, pourquoi la Istock
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La ménopause représente une période de transition majeure dans la vie d'une femme, marquée par des changements hormonaux et physiques. Bien que ces changements soient souvent perçus comme inévitables, ils peuvent également exacerber certains problèmes de santé mentale, notamment les troubles du comportement alimentaire (TCA). Selon Florence Pujol, diététicienne nutritionniste et comportementaliste, il est essentiel d'être particulièrement vigilant vis-à-vis des troubles alimentaires après la ménopause.

Les fluctuations hormonales : un facteur clé

Les hormones jouent un rôle central dans la régulation de l'humeur et de l'appétit. À la ménopause, les fluctuations hormonales entraînent souvent des changements d'humeur et de comportement alimentaire. Toutefois, il est crucial de noter que ces fluctuations ne créent pas de nouveaux troubles alimentaires, mais peuvent aggraver des TCA préexistants. Comme l'explique Florence Pujol, "la ménopause n'est pas à l'origine des TCA, mais elle peut les intensifier". En effet, les femmes souffrant déjà de troubles alimentaires peuvent voir leurs symptômes exacerbés par cette période de bouleversements physiologiques.

Un impact émotionnel important

La ménopause peut également s'accompagner d'un stress émotionnel accru. Les fluctuations hormonales peuvent renforcer des sentiments d'anxiété ou de dépression, augmentant ainsi le risque de troubles alimentaires. Les femmes ménopausées sont parfois confrontées à des sentiments de perte de contrôle, à une insatisfaction corporelle due aux changements physiques, ou encore à des questionnements identitaires. "Beaucoup de femmes se disent qu'elles ne sont plus désirables, qu'elles ne servent plus à rien", souligne Florence Pujol. Ces sentiments peuvent conduire à une recrudescence des comportements liés aux troubles alimentaires, notamment la restriction, la boulimie ou l'hyperphagie.

Le stress émotionnel et les bouleversements de la vie

La ménopause survient souvent à une période charnière de la vie, où d'autres changements significatifs peuvent se produire, tels que le départ des enfants du domicile familial ou la proximité de la retraite. Ces bouleversements peuvent intensifier le stress émotionnel, favorisant ainsi l’apparition ou l’aggravation des troubles alimentaires. Certaines femmes peuvent compenser le vide émotionnel ressenti par une alimentation excessive, tandis que d'autres peuvent restreindre leur alimentation pour regagner un certain contrôle. "Plus l’émotion est intense, moins on la supporte, et cela peut mener à des comportements d’évitement tels que la perte de contrôle alimentaire", avertit Florence Pujol.

Les changements morphologiques et l'insatisfaction corporelle

Un autre facteur important à prendre en compte est la modification morphologique associée à la ménopause. La redistribution des graisses dans le corps, en particulier au niveau de l’abdomen, peut engendrer une insatisfaction corporelle. Cette transformation du corps, souvent perçue comme étant hors de contrôle, peut pousser certaines femmes à se tourner vers des régimes extrêmes ou une pratique excessive du sport. "C’est l’image de soi qui est en jeu, et l’obsession du corps et de la beauté peut nourrir un trouble alimentaire", explique Florence Pujol. La pression sociale liée à la minceur et à la jeunesse peut aggraver cette insatisfaction.

L’image de soi joue un rôle déterminant dans les troubles alimentaires. Les femmes ménopausées, confrontées au vieillissement du corps et aux changements physiques (visage qui se relâche, prise de poids), peuvent voir leur estime de soi se détériorer.

Conseils pour éviter les troubles alimentaires après la ménopause

Florence Pujol insiste sur l'importance de consulter un professionnel de santé dès que l’on ressent un malaise, que ce soit une insatisfaction corporelle, des troubles de l’humeur ou des problèmes de sommeil. Les troubles du sommeil, souvent associés à la ménopause, peuvent en effet influencer l'humeur et, par ricochet, les troubles alimentaires.

Si vous avez des antécédents de TCA, il est particulièrement recommandé de consulter un diététicien spécialisé dans la ménopause dès l’âge de 45 ans, afin de prendre des mesures préventives. "Il vaut mieux prévenir que guérir", rappelle la spécialiste. De plus, si vous ne vous sentez pas écoutée par votre gynécologue ou si celui-ci minimise vos préoccupations, il est conseillé de changer de praticien. "Il est essentiel de se sentir soutenue et comprise dans cette phase de la vie", souligne Florence Pujol.

Pour plus d’informations et des conseils pratiques, Florence Pujol recommande son ouvrage “Je me libère de la boulimie” et vous invite à visiter son site web pour obtenir des ressources complémentaires.

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