Lamotrigine : l'ANSM alerte sur le risque d’éruption cutanée grave de ce médicamentAdobe Stock
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Troubles dépressifs ou encore épilepsie… Voici les troubles que prend en charge la lamotrigine, substance active présente dans le médicament lactimal ou encore d’autres génériques. Pourtant, comme pour chaque médicament, il y a des risques. L'ANSM vient d’alerter sur ces dangers potentiels dans un rapport publié sur son site ce lundi.

Lamotrigine : de quoi s'agit-il ?

La lamotrigine est une substance active qui bloque le glutamate, neurotransmetteur connu pour jouer un rôle clé dans l’apparition des crises d'épilepsie. Ainsi, elle possède des vertus anticonvulsivantes. Au-delà des crises d’épilepsie, cette substance est utilisée dans le traitement des troubles bipolaires.

Le traitement peut être prescrit de différentes manières. Il peut être pris seul (en monothérapie) ou encore en association à d’autres molécules.

Lamotrigine : quels sont les risques du traitement ?

La lamotrigine doit être prise avec précaution, car elle peut avoir de graves répercussions sur la santé. L’ANSM a alerté sur ces risques qui, dans les cas les plus graves, peuvent aller jusqu’à la mort. En effet, ce médicament, comme tous, possède son lot d’effets indésirables. L’ANSM précise que ces effets sont "rares mais graves" et surviennent généralement dans les deux premiers mois du traitement.

Parmi eux, les possibles conséquences de la lamotrigine, on retrouve les éruptions cutanées. Ces dernières peuvent évoluer vers une pathologie plus grave telle que le syndrome de Stevens-Johnson, de Lyell (ou nécrolyse épidermique toxique) et du Dress (syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques). Ces trois maladies peuvent être mortelles.

"En cas d’association à l’acide valproïque ou ses dérivés (valpromide, divalproate), le risque d’éruption cutanée est augmenté compte tenu d’une interaction pharmacocinétique", détaille l’organisme de santé. En prévention, l’agence de santé du médicament a fait part de plusieurs recommandations, à visée des patients mais aussi du corps médical.

L’ANSM partage la conduite à suivre par les patients

L’organisme de santé a partagé plusieurs recommandations à destination des patients qui prennent ce traitement. L’ANSM explique : "Une carte patient est disponible dans les boîtes du médicament pour vous avertir du risque d’éruption cutanée grave associée à la lamotrigine. Conservez-la sur vous en permanence".

L’organisme appelle tous les patients à être attentif aux moindre symptômes. Ces derniers sont :

  • l’éruption cutanée ou rougeur ;
  • la fièvre ;
  • les symptômes pseudo-grippaux ;
  • le gonflement du visage ;
  • les ganglions ;
  • l’irritation de la bouche ou des yeux ;
  • des saignements inattendus ;
  • ou encore une gorge douloureuse.

En cas d’apparition d’un de ces symptômes, il faut consulter "immédiatement" un professionnel de santé.

Lamotrigine : que faire en cas d’éruptions cutanées ?

Si une éruption cutanée survient , il ne faut surtout pas arrêter son traitement soi-même. En effet, seul, un médecin est habilité à le faire. Dans le cas contraire, les conséquences peuvent être très graves. Ainsi, en cas de doute, rendez-vous chez votre professionnel de santé et il décidera de la marche à suivre. Si jamais le traitement est déjà arrêté pour cause d’éruption cutanée, l’ANSM recommande aux professionnel de santé de :

  • procéder à une évaluation spécialisée dermatologique et allergologique ;
  • ne pas réintroduire la lamotrigine si le lien a été confirmé.

L’ANSM a partagé ses recommandations à destination des professionnels de santé. Cela doit être adapté en fonction de la prescription médicale. Lorsqu’il s’agit d’une monothérapie (la prise en charge ne nécessite qu’une seule molécule), l’organisme de santé recommande de : "respecter la titration nécessaire pendant les 4 premières semaines de traitement afin de réduire le risque d’éruption cutanée grave lié à la lamotrigine". En revanche : "en cas d’association à l’acide valproïque ou ses dérivés (valpromide, divalproate), le risque d’éruption cutanée est augmenté compte tenu d’une interaction pharmacocinétique. Cette association est donc déconseillée".

Pour finir, l’organisme de santé appelle tous les professionnels de santé à déclarer tout effet indésirable suspecté d’être lié à la prise d’un médicament auprès d’un centre régional de pharmacovigilance.

Sources

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