L’amende de l’ANSM à l’encontre des laboratoires pharmaceutiques va-t-elle permettre de réduire la pénurie ?Image d'illustrationIstock

La situation de pénurie de médicaments est chaque année plus préoccupante. Pour lutter contre ce problème de stocks, depuis 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) impose aux laboratoires de disposer d’un stock de quatre mois minimum pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Une législation non respectée par 11 laboratoires, sanctionnés d'une amende de huit millions d’euros. "Pour moi, ce pouvoir de sanction va dans le bon sens. Nous avions soutenu que le rôle de gendarme soit renforcé pour l’ANSM", précise Pierre-Olivier Variot, Président du syndicat des pharmaciens UPSO.

Selon l’ANSM, rien qu’en 2023, 5 000 signalements de ruptures de stocks et de risques de ruptures ont été signalés, soit un tiers de plus qu’en 2022 et six fois plus qu’en 2018. "On a une situation particulièrement alarmante", s'inquiète mardi 24 septembre sur France Info Alexandre de la Volpilière, directeur général par intérim de l’ANSM.

C’est le laboratoire Biogaran qui reçoit l’amende la plus élevée, avec quatre millions d’euros. Il n’avait pas les stocks obligatoires d’irbésartan, un médicament qui traite l’hypertension. Selon l’agence sanitaire, 748 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ont fait l’objet d’une rupture d’approvisionnement au cours des deux dernières années.

"Pour cet hiver, les stocks sont constitués, on a un plan hivernal qui a été créé l’an dernier, et qu’on relancera cette année pour prévenir les pénuries sur les médicaments qui traitent les pathologies hivernales"

D’autres mesures de prévention, telles que les plans de gestion des pénuries, visent à sécuriser les approvisionnements des laboratoires et à améliorer la disponibilité des médicaments pour les patients en France. "Des inspections auprès des laboratoires pharmaceutiques nous permettent également de vérifier qu’ils disposent bien de systèmes de détection des ruptures ainsi que de dispositifs de gestion et de suivi des stocks", précise l’ANSM dans un communiqué.

Mais cette sanction peut-elle prévenir la pénurie de stocks pour cette fin d’année ? "Pour cet hiver, les stocks sont constitués, on a un plan hivernal qui a été créé l’an dernier, et qu’on relancera cette année pour prévenir les pénuries sur les médicaments qui traitent les pathologies hivernales", souligne le directeur général de l’ANSM à France Info hier matin.

Cependant, nous n’avons aucune indication concernant les traitements des pathologies chroniques. Seul l’avenir nous dira l’état des stocks de "tous les médicaments".

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