- 1 - L’examen clinique de routine : 6 gestes 1 fois par an
- 2 - Être entièrement nue : c’est obligé ?
- 3 - L’examen gynéco : dans quelle position ?
- 4 - Peut-on refuser la pesée ?
- 5 - Le frottis : tous les 3 ans de 25 à 65 ans
- 6 - L’échographie : ce n’est pas systématique
- 7 - La mammographie, c’est pour qui ?
- 8 - Quel examen avant de prendre une contraception ?
L’examen clinique de routine : 6 gestes 1 fois par an
L’examen clinique annuel de routine consiste en six gestes : "L’inspection de la vulve, l’examen au spéculum, le toucher vaginal, l’examen des seins, la prise de la tension et la pesée", énumère le docteur Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg.
A lire aussi :
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Chez la femme vierge : L’examen au spéculum et le toucher vaginal ne sont à faire "ni chez une jeune femme qui n’a jamais eu de rapport sexuel, ni à la première consultation pour une prescription de contraceptif si la patiente ne le souhaite pas et en l’absence de signe d’appel clinique (pertes ou douleurs par exemple)", avertit Odile Bagot.
Être entièrement nue : c’est obligé ?
Les examens gynécologiques ne nécessitent pas l’entière nudité. "C’est intrusif, voire violent, de dire à une femme de se mettre toute nue", souligne le docteur Bagot. "On peut demander aux femmes d’enlever seulement leur culotte, et elles peuvent même si elles le souhaitent venir avec une grande jupe qu’elles garderont pendant l’examen pour se sentir moins exposées", propose la gynécologue.
Pour l’examen des seins : "les femmes peuvent tout à fait dégrafer leur soutien-gorge mais garder leur haut, le soulever pendant l’examen et le remettre. Procéder ainsi sera moins agressif que de se retrouver entièrement nue", développe Odile Bagot.
L’examen gynéco : dans quelle position ?
Le plus souvent, la femme est allongée sur le dos pour les examens de gynécologie. Mais il est possible de demander au médecin de réaliser un examen dit "à l’anglaise", ou la femme est allongée sur le côté, en chien de fusil, sous réserve que le professionnel dispose d’une table d’examen adaptée.
A savoir : "Cette position est souvent adoptée chez la femme enceinte, pendant le travail, car elle est plus confortable. Même c’est plus difficile pour le soignant de réaliser un examen de contrôle dans cette position, elle est envisageable", reconnaît le docteur Bagot.
Peut-on refuser la pesée ?
La pesée est recommandée dans le cadre de la prescription d’une contraception. "L’avantage est d’avoir une référence du poids d’équilibre sur le long terme, ce qui permettra de détecter toute modification de poids due à un traitement ou à une contraception" dévoile Odile Bagot. "Mais la patiente a le droit de refuser, ça ne pose pas de problème", ajoute la gynécologue.
Bon à savoir : "Nous ne sommes pas obligées de nous peser, ou de prendre connaissance de notre poids. Si la connaissance du poids est nécessaire à la prescription d’un contraceptif hormonal, nous pouvons par exemple demander au praticien ou à la praticienne de regarder le chiffre sur la balance et de ne pas nous le communiquer. Un(e) praticien(ne) n’a pas à émettre de jugement de valeur sur notre apparence physique, notre poids ou autre" précise même le site Gyn&Co, initiative d’un groupe de militantes féministes mettant à disposition une liste de soignant(e)s respectueux(se).
Le frottis : tous les 3 ans de 25 à 65 ans
Les recommandations officielles de la Haute Autorité de Santé (HAS) préconisent de réaliser un frottis cervico-vaginal tous les trois ans pour les femmes de 25 à 65 ans. "Tout frottis avant cet âge, et plus fréquemment, n’est pas nécessaire", selon le site Gyn&Co, "sauf dans le cas d’antécédents frottis anormal ou d’exposition in utero au distilbène", précise Odile Bagot.
Pour les premiers frottis : "Seul le deuxième frottis doit avoir lieu l’année suivant celle du premier frottis. Ils seront ensuite espacés de trois ans", ajoute le docteur Bagot.
A quoi sert le frottis ? "Cet examen permet de dépister toute anomalie du col de l’utérus qui serait induite par le papillomavirus (HPV)", rappelle la gynécologue.
L’échographie : ce n’est pas systématique
L’échographie pelvienne (externe ou vaginale) n’est pas obligatoire pour le suivi de routine. Les seuls cas où elle doit être réalisée sont les suivants, selon le docteur Bagot :
- En complément de l’examen clinique si l’on suspecte une anomalie,
- Dans le cas de douleurs pelviennes ou de troubles du cycle,
- Après une infection à chlamydiae, pour vérifier qu’il n’y a pas d’anomalies sur les trompes,
- Pour faire un bilan de stérilité,
- Pour dépister un cancer de l’ovaire,
- Pour vérifier l’épaisseur de l’endomètre car il n’est pas accessible à l’examen clinique par exemple chez une femme obèse,
- Chez une femme vierge en remplacement du toucher vaginal.
La mammographie, c’est pour qui ?
Chez une femme qui ne présente pas de facteur de risque particulier, les recommandations officielles prévoient "une mammographie tous les deux ans, avec deux clichés par sein, pour les femmes de 50 à 75 ans", rappelle le docteur Bagot. "L’acte est alors gratuit, les clichés bénéficient d’une double lecture par des spécialistes et la femme est convoquée automatiquement tous les deux ans", précise-t-elle.
Avant 50 ans : "La réalisation de mammographies pourront être envisagées en fonction des facteurs de risques ou des anomalies détectées lors d’un examen de routine", révèle enfin la gynécologue.
Quel examen avant de prendre une contraception ?
"S’il s’agit d’une première contraception et que la patiente n’a jamais eu de rapports sexuels, l’examen se limitera à la pesée et la prise de la tension", nous apprend le docteur Bagot. "Dans le cas contraire, et en fonction de l’âge de la femme, on proposera un examen complet (toucher, frottis après 25 ans, examen des seins). Si la patiente est réticente, on peut différer l’examen jusqu’au prochain premier contrôle de la contraception, à l’exclusion de la prescription du stérilet pour laquelle un examen gynécologique préalable à la pose est indispensable", détaille la gynécologue.
Pour la pilule œstro-progestative : "Au bout de trois mois, il est conseillé de vérifier par prise de sang la glycémie, le cholestérol et les triglycérides pour s’assurer qu’il n’y a pas de modification métabolique", préconise le docteur Bagot. Et avant la prescription, "s’il existe des antécédents familiaux de phlébite ou d’embolie pulmonaire, il faudra faire un bilan de thrombophilie pour détecter une éventuelle anomalie familiale de la coagulation.
Un résultat positif constitue une contre-indication à la pilule", révèle la gynécologue.
Merci au docteur Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg et auteur du livre Dico des nanas, Editions Hachette Pratique, 2016.
Haute Autorité de Santé (HAS)
Gyn&Co, liste de soignant(e)s féministes - gynandco.wordpress.com
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