Contrairement aux vaccins développés contre plusieurs virus (poliomyélite, rougeole...) qui protègent à vie, le virus de l’influenza (grippe) requiert une nouvelle immunisation à chaque saison hivernale.
Les autorités sanitaires doivent donc constamment identifier les souches d’influenza les plus susceptibles d’infecter la population pour parvenir à produire le meilleur vaccin possible.
Or, même si ce vaccin est plutôt efficace, plusieurs études ont démontré que certains facteurs jouent un rôle dans la réponse immunitaire contre l’influenza.
Vaccin contre la grippe : l’influence du microbiome intestinal
Selon une étude, un des facteurs pourrait être le microbiome intestinal, c’est-à-dire les centaines de milliards de bactéries présentes au niveau du système digestif.
Ces bactéries influencent fortement l’activité du système immunitaire. Or, des perturbations du microbiome peuvent accentuer le développement de différents désordres immunitaires, comme la réponse aux vaccins.
Une équipe de chercheurs américains a récemment démontré que lorsque des souris sont maintenues dès leur naissance dans un environnement totalement stérile (et sont donc dépourvues de bactéries intestinales), elles génèrent beaucoup moins d’anticorps suite à la vaccination que les animaux qui possèdent un microbiome normal.
Pour déterminer si ce constat s’applique également chez les humains, l'équipe de chercheurs a recruté 22 adultes âgés de 18 à 45 ans et les a séparés en deux groupes.
11 personnes ont été simplement immunisées avec le vaccin contre l’influenza alors que les 11 autres étaient soumis à un traitement d’antibiothérapie, avec un cocktail d’antibiotiques (néomycine, vancomycine et métronidazole) pour éliminer un large éventail de bactéries intestinales avant la vaccination, produisant ainsi un microbiome “affaibli”.
Après avoir analysé les selles des patients sous antibiothérapie, les scientifiques se sont aperçu que le traitement antibiotique a complètement aboli la production du principal sous-type d’anticorps responsable de la neutralisation du virus.
La disparition du microbiome intestinal empêche donc le système immunitaire de bien répondre à un nouvel agent infectieux, par exemple ceux présents dans le vaccin annuel contre l’influenza.
D’autres études doivent être menées pour confirmer cette association, mais ces résultats suggèrent que les personnes qui sont sous antibiothérapie devraient attendre de terminer leur traitement et de régénérer leur flore intestinale avant de se faire vacciner contre la grippe.
Les complications de la grippe
Chaque hiver, plusieurs millions de personnes contractent la grippe en France. Cette maladie contagieuse, affectant les voies respiratoires, résulte d'une infection par un virus : l’influenza.
Après une incubation d'un à trois jours, une forte fièvre apparaît. Elle est souvent accompagnée d'une toux sèche, de maux de tête, de douleurs musculaires et articulaires, et d'une fatigue générale. Si la plupart des malades guérissent spontanément en une à deux semaines, la grippe peut se compliquer et entraîner une hospitalisation, voire un décès.
Ces formes graves concernent surtout les personnes fragiles, comme les nourrissons, les personnes âgées ou les personnes ayant un système immunitaire faible (personnes souffrant d’une maladie chronique ou personnes immunodéprimées).
Parmi les complications les plus fréquentes, on retrouve :
- la pneumonie, due à une surinfection bactérienne ;
- l'exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou de mucoviscidose ;
- la décompensation de l’asthme.
"Les antibiotiques interfèrent avec le vaccin contre la grippe", JDM, 20 octobre 2019.
"Comprendre la grippe", INSERM.
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