Bien que la France soit le berceau de Louis Pasteur, père du vaccin contre la rage, l’Hexagone est le premier pays anti-vaccins en Europe. Selon une étude réalisée en juin 2019, 1 Français sur 3 pense que les vaccins ne sont pas sûrs. À titre de comparaison, cette opinion n’est partagée que par 1 personne sur 5 en Suisse, Autriche ou encore Belgique. Mais les craintes entourant les vaccins sont-elles justifiées ?
Vaccin anti-covid : des effets secondaires classiques
Le développement rapide des vaccins anti-covid éveille de nombreuses craintes concernant les effets secondaires. 41% des Français se disent réfractaires à l'idée de se faire vacciner contre le nouveau coronavirus.
De nouvelles données sur le vaccin de Pfizer/BioNTech permettent d’en savoir plus sur ce produit. Un rapport sur l’essai clinique mené sur 44 000 participants (dont la moitié ont eu un placebo) confirme l’efficacité du vaccin contre la COVID-19. Il réduirait les risques d’attraper la maladie de 95% après l’administration des deux doses.
Toutefois, plusieurs effets secondaires ont été rapportés. 8 personnes sur 10 ont eu une réaction au niveau de l’injection du bras. Par ailleurs, les participants ont aussi indiqué ressentir de la fatigue (62,9%), des maux de tête (55,1%), des courbatures (38,3%), des frissons (31,9%) des douleurs articulaires (23,6%), ou encore de la fièvre (14,2%).
L’analyse précise que jusqu’à 4,6% des participants ont eu des réactions sévères. Elles apparaissaient le plus souvent après la seconde dose. Les personnes les plus touchées étaient les jeunes et les plus de 55 ans ayant un système immunitaire moins réactif.
Par ailleurs, le vaccin est déconseillé aux personnes sujettes aux allergies depuis que deux soignantes britanniques ont développé des démangeaisons et des troubles respiratoires quelques minutes après leur première injection.
Toutefois, des effets secondaires peuvent se produire avec de nombreux traitements. Ils ne sont pas inhérents aux vaccins développer contre le covid-19.
Tous les vaccins : attention aux allergies et à la fièvre
Tétanos, Rougeole, rubéole, oreillons… la vaccination permet de lutter contre des maladies infectieuses graves. Pour mémoire, elle consiste à injecter dans l'organisme un microbe tué ou atténué, ou encore une toxine rendue inactive afin, non pas d'entraîner la maladie, mais de permettre au corps de le reconnaître et fabriquer des anticorps pour l'éliminer. L’assurance Maladie précise “Certains vaccins peuvent avoir des effets indésirables, le plus souvent bénins (fièvre, douleurs au point d'injection), mais ils font courir beaucoup moins de risques que les maladies elles-mêmes”.
Parmi les effets indésirables communs à tous les vaccins, on rapporte des réactions allergiques, des r éactions inflammatoire s comme la fièvre et des douleurs (musculaires et articulaires) ou encore des convulsions fébriles.
Certains assurent également que les personnes vaccinées peuvent développer une sclérose en plaques, un autisme ou souffrir de mort subite. Le Dr Benjamin Potencier, généraliste et gériatre, se montre rassurant sur ce point : “aucune corrélation n’a été établie à ce jour, on ne peut donc pas parler d’effet secondaire. Il est vrai que des cas de scléroses en plaque ont été notifiés en 1995 lors de la campagne massive de vaccination contre l’hépatite B, mais aucune recrudescence n’a été observée dans les années suivantes”. Il ajoute “concernant l’apparition de maladies auto-immunes, les vaccins sont souvent incriminés, sollicitant le système immunitaire et pouvant provoquer des réactions. Mais pareil, aucune étude valable n’a validé la corrélation”. Pourquoi ces pathologies sont-elles avancées comme effets indésirables possibles alors ? “Certains vaccins - comme l’hépatite B à l’époque, ou le papillomavirus actuellement - sont fait sur des tranches d’âge (l’adolescence et jeune adulte) où se développe la survenue de maladie auto-immune, d’où le lien rapide de causalité…”, estime le professionnel de santé.
En revanche, dans de très rares cas, les personnes vaccinées peuvent développer un syndrome de Guillain Barré. De plus, des réactions spécifiques, détaillées dans les pages suivantes, ont été enregistrées sur certains vaccins.
Grippe : réaction locale à l'injection dans 40% des cas
Il est conseillé aux personnes de plus de 65 ans de se faire vacciner contre la grippe saisonnière tous les ans. S'il protège d'une maladie potentiellement dangereuse pour les plus fragiles, il faut savoir que le produit peut provoquer des symptômes sans gravité. De la fièvre, des nausées, des douleurs musculaires et articulaires ou encore des céphalées sont observées chez 5 à 10% des personnes prises en charge.
InfoVac, plate-forme d’information sur les vaccins, précise “l’effet secondaire potentiel le plus fréquent est, chez 10 à 40% des personnes vaccinées, une légère réaction locale au point d’injection, qui s’estompe au bout de quelques heures à deux jours, sans thérapie”.
Moins de 1 personne vaccinée sur 10 000 développe des réactions allergiques qui “s’expliquent en général par une hypersensibilité aux protéines de l’œuf de poule”.
Le vaccin contre AH1N1 (adjuvé) est pour sa part soupçonné d’augmenter les risques de souffrir de narcolepsie.
Concernant le vaccin contre les Rotavirus, virus responsables des gastroentérites sévères, L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a fait état en 2015 d’un risque très rare (moins de 1 cas sur 10 000 vaccinés), mais grave d'invaginations intestinales aiguës au décours de la vaccination. Il est ainsi conseillé dans le mois suivant la vaccination, de consulter sans délai leur médecin si l’enfant présente des douleurs abdominales, pleurs répétés et inhabituels, vomissement, du sang dans les selles, des ballonnements abdominaux et/ou fièvre élevée.
ROR, Coqueluche, BCG : attention à la fièvre des enfants
Le vaccin ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) est obligatoire pour les enfants nés après le 1ᵉʳ janvier 2018. La première injection doit être faite à 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. "Il peut avoir une fièvre importante lors de la première semaine”, précise le Dr Benjamin Potencier. De plus, certains petits présentent des plaques rouges ou un gonflement des glandes salivaires. Lorsque ces réactions surviennent, elles apparaissent environ 7 à 12 jours après la vaccination.
Par ailleurs, dans un cas sur 30 000 il y a une baisse transitoire des plaquettes sanguines ce qui peut provoquer des saignements (hématomes sous la peau en particulier). Toutefois, le site Infovac rappelle que “le risque de développer cette complication suite à la vaccination est beaucoup plus rare que le risque qui existe si on attrape la rougeole ou la rubéole (1 enfant sur 1 000)”.
Pour le vaccin contre la coqueluche, l’injection cause chez 5 à 15% des patients une réaction locale (rougeur, tuméfaction, douleur au point d’injection) ou une réaction plus générale (comme de la fièvre, généralement moins de 39°C). Ces effets secondaires apparaissent généralement entre 24 à 48 h après la vaccination et disparaissent rapidement. De plus, certains bébés (1 sur 10 000) se mettent à pleurer après et semblent inconsolables pendant quelques heures.
Le vaccin BCG qui permet de lutter contre la tuberculose, doit être réalisé si possible à partir de l’âge de 1 mois et idéalement au cours du 2ᵉ mois. Ce produit peut pour sa part provoquer quelques douleurs et laisser des cicatrices au point d'injection. Des abcès peuvent se développer au niveau de l’injection toutefois cette réaction est très rare.
Merci au Docteur Benjamin Potencier
Effets indésirables et réactions secondaires aux vaccins: distinguer le vrai du faux, InfoVac
Les vaccins, InfoVac
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