L'hiver est bel et bien là, et avec lui revient l’épidémie de grippe saisonnière. Le virus circule en effet largement dans 11 régions françaises, et deux autres régions sesont en phase pré-épidémique, selon les derniers chiffres du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié par Santé publique France le 10 janvier 2024. Tous les ans, 2 à 6 millions de Français sont touchés par la grippe. Cette maladie est particulièrement dangereuse pour les personnes âgées de 65 ans et plus, les enfants de moins de six mois, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes.
“Médicaments” homéopathiques : une absence de principe actif
Pour ne pas l’attraper, il n’y a pas de mystère : il faut se faire vacciner et respecter les gestes barrière. Cependant, certains laboratoires promettent de soigner la grippe par l’homéopathie et des supposés médicaments homéopathiques destinés à cet effet sont en vente libre dans la plupart des pharmacies.
Pourquoi ça ne peut pas fonctionner ? L’efficacité de l’homéopathie n’a jamais été prouvée, pour aucune maladie. Aussi n’est-elle plus remboursée par la Sécurité sociale depuis le 1er janvier 2021. Cette “médecine alternative” est fondée sur des croyances ésotériques : une pathologie pourrait être soignée via des doses infinitésimales de principe actif (voire aucun principe actif).
Comme l’explique le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités : “La dénomination d’un médicament homéopathique comporte le nom de la souche, écrit en latin, suivi de la dilution exprimée en dilutions décimales (DH) ou centésimales (CH) hahnemanniennes. Par exemple, une dilution de 1 CH correspond à une dilution au 1/100 : 1 partie de la souche est diluée dans 99 parties de solvant. Une dilution de 2 CH correspond à 1 partie de la dilution 1 CH à nouveau diluée dans 99 parties de solvant, et ainsi de suite.”
Homéopathie : trop de dilutions pour que ça fonctionne
À noter que les plus fortes dilutions sont supérieures à 30 CH (une dilution énorme, même gigantesque). Le médecin allemand Samuel Hahnemann, fondateur de l’homéopathie, “affirmait que le pouvoir thérapeutique de la substance subsistait sous la forme d’une ‘force spirituelle dématérialisée’”, rappelle Le Monde.
Pourquoi de nombreuses personnes affirment-elles que l’homéopathie fonctionne ? On parle ici d’effet placebo. “Un placebo est un traitement qui n’a aucune action spécifique sur le trouble qu’il vise à soulager. Il peut être totalement dépourvu de propriétés thérapeutiques (comme une gélule vide) ou avoir une action qui n’a aucun rapport avec le trouble à traiter (comme de la vitamine C prescrite à un patient grippé)”, indique l’Inserm.
C’est quoi, l’effet placebo ?
Seulement voilà : dans certains cas, les placebos peuvent avoir quelques effets positifs. En effet, “des expériences d’imagerie ont montré que leur administration déclenche des modifications de l’activité cérébrale et conduit à la production de molécules favorables à notre sentiment de bien-être, comme des endorphines ou de la dopamine”.
En d’autres termes, quand le cerveau pense qu’il est soigné, certains maux peuvent l’être. Néanmoins, qu’on ne se méprenne pas : on parle ici de migraines, de nausées ou de légères douleurs. Pour le reste, l’effet placebo ne peut rien pour vous. Il est ainsi dangereux de tenter de traiter une grippe par l’homéopathie, surtout pour les personnes les plus fragiles. Cela ne serait pas plus efficace que d'avaler de simples morceaux de sucre.
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