Sommaire
- 1 - Cancer ou ménopause : les femmes de plus en plus indisposées par la sécheresse vaginale et les troubles sexuels
- 2 - Sécheresse vaginale : un problème (toujours) difficile à aborder avec son médecin
- 3 - Sécheresse intime : qu'est-ce qu'une muqueuse atrophique ? Quelles répercussions sur le quotidien ?
- 4 - Quels gestes du quotidien préservent la flore vaginale ?
- 5 - Quelles solutions en cas de sécheresse intime ? Comment soulager et hydrater les parties intimes ?
La sécheresse intime concerne une femme sur six en France. Souvent réduite à la seule santé sexuelle (baisse de la libido, pénétration difficile...) , elle a pourtant des implications bien plus larges : elle peut générer un inconfort intime (sans lien avec la vie sexuelle, les femmes peuvent souffrir d’un inconfort intime et le traiter même si elles n’ont pas de rapports sexuels réguliers) presque permanent en position debout ou assise, provoquer des irritations et des brûlures voire des infections gynécologiques ou urinaires. Bref, toute la région pelvienne est concernée. Ce n’est pas donc pas du tout un problème mineur, contrairement à ce que pensent beaucoup de femmes.
Cancer ou ménopause : les femmes de plus en plus indisposées par la sécheresse vaginale et les troubles sexuels
Le hic ? Ni les médecins ni les femmes abordent de facto cette problématique en consultation, alors même que la sécheresse vaginale est le lot d’une femme sur deux après la ménopause mais aussi pendant et après un cancer. 70% des femmes atteintes d’un cancer du sein subissent une ménopause précoce à cause de la chimiothérapie, de la radiothérapie ou de l'hormonothérapie, nous apprend une étude américaine publiée en 2015 dans le Journal of Personalized Medecine. Mais ce n’est pas le seul cancer impliqué. Les cancers gynécologiques (ovaire et utérus), le cancer de l’anus, les cancers digestifs et les cancers du sang peuvent aussi provoquer une sécheresse vaginale.
Sécheresse vaginale : un problème (toujours) difficile à aborder avec son médecin
“Les femmes concernées par le cancer en parlent très peu en consultation. Selon une étude, seules 14% avaient osé aborder le sujet d'elles-mêmes, les autres ayant peur d'être considérées comme futiles”, indique la Dre Marion Aupomerol, gynécologue-sexologue à Gustave-Roussy (Villejuif, 94), premier centre de lutte contre le cancer en Europe.
Un constat appuyé par ces chiffres : 68 % des Françaises déclarent que les sujets liés à leur intimité restent embarrassants à aborder selon une étude IFOP/Omnicom PR Group et Bayer datant de mai 2023.
A la gêne s’ajoute souvent un manque de communication alimenté par des idées reçues encore largement présentes chez les femmes qui traversent un cancer : il est normal de souffrir et il ne faut pas “déranger” médecin et personnel soignant avec des problèmes qui ne sont pas directement de l’ordre de la maladie et/ou qui paraissent secondaires.
"C'est vrai qu'on fait primer l'information sur les effets secondaires qui vont avoir un très gros impact à court terme, les nausées, les vomissements, la perte des cheveux, etc." reconnaît encore la Dre Marion Aupomerol.
Sécheresse intime : qu'est-ce qu'une muqueuse atrophique ? Quelles répercussions sur le quotidien ?
La sécheresse intime est liée à une atrophie vaginale (ou atrophie vulvo-vaginale). Un vagin en pleine santé affiche une muqueuse vaginale épaisse et humide, une paroi vaginale bien élastique et une lubrification naturelle suffisante et efficace.
En cas d’atrophie vaginale, la muqueuse vaginale est plus fine, sèche, la paroi moins élastique, plus rigide, le vagin est plus court. Ces caractéristiques sont bien visibles lors d’un examen gynécologique avec un spéculum. Les conséquences de l’atrophie vaginale sont celles que nous avons évoquées plus haut et touchent l'ensemble de la région pelvienne. Les troubles urinaires, que l’on n’identifie rarement comme étant une conséquence de la sécheresse intime, sont liés au déséquilibre de la flore vaginale, qui n’offre alors plus une protection suffisante pour les infections.
Quels gestes du quotidien préservent la flore vaginale ?
Les traitements contre le cancer et la ménopause induite sont déjà délétères pour le vagin, il convient de ne pas aggraver la situation avec des gestes inadaptés. Il est en particulier conseillé de :
- Utiliser des lavants doux et adaptés à la zone intime.
- Privilégier les sous-vêtements en coton.
- Porter des pantalons confortables et suffisamment larges, éviter les jeans qui serrent au niveau de l’entrejambe.
- En cas de règles, préférer les protections périodiques externes.
- S’hydrater régulièrement.
En parallèle, les spécialistes recommandent de conserver un périnée bien tonique. La rééducation périnéale (chez un kinésithérapeute ou une sage-femme) peut être une option (même des années après un accouchement) tout comme des activités douces comme le Pilates ou le yoga. Une cure de probiotiques, une à deux fois par an, peut aussi aider à maintenir un bon équilibre bactérien de la région pelvienne.
Quelles solutions en cas de sécheresse intime ? Comment soulager et hydrater les parties intimes ?
“Un vagin, ca s’hydrate ! lance la Dre Aliette Dezellus, onco-sexologue à l’institut de cancérologie de l’Ouest. Comme je mets de la crème hydratante sur mon visage quand j’ai la peau sèche, je peux hydrater mon vagin quand j’en ai besoin avec des produits hydratants en intravaginal qui sont efficaces sur plusieurs jours”.
Comment hydrater ? Il existe sur le marché des crèmes spécifiques, qui contiennent généralement de l’acide hyaluronique, un hydratant naturel du vagin. Vous pouvez aussi vous tourner vers les lubrifiants, mais ils agissent essentiellement en surface.
La marque de dermo-cosmétiques dédiée aux femmes qui luttent contre le cancer Même vient quant à elle de lancer un ovule breveté sans hormone parfaitement adapté aux femmes ayant (ou ayant eu) un cancer. Ce dispositif médical disponible en pharmacie ou sur le site de la marque, apaise les irritations, hydrate durablement, restaure la flore microbienne et favorise la cicatrisation.
