7 évolutions de notre carnet de santé qui marquent les changements de notre société

C’est le premier document qui nous accompagne à la sortie de la maternité. Il retrace l’enfance, l'adolescence, et pour ceux qui ne l'auraient pas égaré, l’âge adulte. Depuis sa création, il a changé d’aspect et de message, mais avec toujours la même ligne directrice : éclairer chaque instant de notre vie médicale. Depuis le 1er janvier 2025, de nouveaux axes de prévention apparaissent, marquant une société en perpétuel mouvement.

C’est en 1868 que la première version du carnet de santé fait surface. Le Dr Jean-Baptiste Fonssagrives, médecin à Montpellier, publie "Le Rôle" des mères  dans les maladies des enfants et ce qu’elles doivent savoir pour seconder le médecin. Il conçoit alors un livret qui leur est destiné. Elles y notent des indications sur la croissance de leurs enfants et leurs maladies, de la naissance à quatre ans. Payant et à destination des femmes les plus aisées, il ne remporte pas un grand succès et est vite abandonné.

Il faut alors attendre 1938 pour que le carnet de santé que nous connaissons fasse son apparition. Il est créé par Louise Hervieu, dessinatrice et écrivaine née en 1878. Le 1er juin 1939, ce précieux carnet est mis en place par un arrêté ministériel. À partir de cette date, "chaque enfant doit être pourvu à sa naissance d’un carnet de croissance délivré gratuitement, qui est disposé en vue de recevoir les renseignements prévus par le règlement d’administration publique."

Il devient obligatoire et gratuit en 1942

C’est en 1942 que la version de Louise Hervieu devient obligatoire. Gris et de petite taille, il ne contient pas de courbes jusqu'au milieu des années 1970, où sa taille augmente et les courbes de poids et de taille apparaissent. Il devient alors bleu marine jusqu’à la fin des années 1980.

Aujourd’hui, de nouvelles modifications viennent compléter la version de 2018. La première s’axe sur le numérique. "Dans un monde où l’on est envahis par les écrans, on a un peu tendance à mettre des enfants devant. On voit bien qu'ils sont hypnotisés et que, pendant ce temps-là, ils ne font pas autre chose", explique à France Info la docteure Khadoudja Chemlal, qui a coordonné la rédaction de ce nouveau carnet. "On se rend compte que la surexposition aux écrans nuit très gravement au développement psychomoteur de l'enfant", précise-t-elle.

"C’est un miracle de le retrouver à chaque fois qu’un soignant me le demande. Il commence sérieusement à se détériorer. La version numérique ne sera pas une mauvaise chose"

Des conseils sur l’alimentation et les violences physiques et psychologiques figurent également dans cette nouvelle version. Une page entière est consacrée aux conséquences de ces violences. "Ça pourrait provoquer un déclic chez les parents qui y seraient confrontés", souligne au média Le Monde Brigitte Virey, première vice-présidente du Conseil national professionnel de pédiatrie.

Cet outil, qui a perduré malgré les guerres et les conflits, est dans un avenir très proche, amené à disparaître pour laisser place à une version numérique. "C’est un miracle de le retrouver à chaque fois qu’un soignant me le demande. Il commence sérieusement à se détériorer. La version numérique ne sera pas une mauvaise chose", témoigne Émilie, 34 ans.

Pour se remémorer ce symbole de l’enfance, voici un diaporama de son évolution entre 1960 et aujourd’hui.