- 1 - Le diabète rend-il impuissant ?
- 2 - Nuit-il à la sexualité féminine ?
- 3 - Faire l’amour est-il risqué ?
- 4 - Quand et qui consulter ?
- 5 - Traitements : sont-ils vraiment efficaces ?
- 6 - Faut-il voir un psy ?
- 7 - L’activité physique est-elle un plus ?
- 8 - Equilibre glycémique, la solution ?
- 9 - Conjoint : faut-il l’impliquer ?
- 10 - Pourquoi les médecins sont-ils peu à l’écoute ?
Le diabète rend-il impuissant ?
Le diabète peut avoir des conséquences sur la sexualité. Ses complications au niveau du coeur, des nerfs ou de l’immunité sont le plus souvent en cause. Pourquoi ? Parce que les artères fragilisées peuvent nuire à l’irrigation de la verge ; parce que les atteintes nerveuses perturbent parfois le réflexe érectile ; ou encore, parce que les infections (mycose du prépuce, par exemple) rendent le coït douloureux...
Par ailleurs, les pathologies fréquemment associées au diabète (hypertension artérielle, anomalies des lipides, pathologies hormonales…), ainsi que leurs traitements, peuvent être responsables de certains troubles sexuels. Enfin, le mal-être lié à l’annonce ou à la gestion quotidienne d’une affection chronique peut perturber la libido.
Nuit-il à la sexualité féminine ?
Le diabète ne nuit pas qu’à la sexualité masculine ! Certes, les hommes doivent faire face aux effets conjugués de la maladie. Ils peuvent avoir à gérer, par exemple, des éjaculations rétrogrades liées à l’atteinte des nerfs, qui, même si elles n’altèrent pas le plaisir, entraînent une redirection du sperme vers la vessie...
Mais, contrairement aux idées reçues, le diabète perturbe aussi le rapport au sexe chez la gent féminine. La seule différence, c’est que, muselées par des siècles d’éducation diabolisant le plaisir, les femmes peinent à l’exprimer et sont souvent plus secrètes... Le diabète perturbe pourtant le mécanisme de lubrification vaginale, favorise les infections gynécologiques (type mycoses) et inhibe le désir.
Faire l’amour est-il risqué ?
On peut avoir une sexualité même si on présente un diabète de type 1, 2 ou gestationnel. Il y a toutefois quelques précautions à prendre. D’abord, l’acte sexuel (coït) est une activité physique non négligeable… Inutile de rechercher les performances ! Un resucrage préventif à base de sucre semi-lents (biscuit, morceau de pain…) peut par ailleurs être envisagé. Ensuite, la maladie a souvent des répercussions sur l’immunité. Lors de nouvelles rencontres, il faut se protéger efficacement des infections sexuellement transmissibles (IST ou MST) par l’utilisation de préservatifs.
A noter : les patients "insulinés" grâce à une pompe (au caractère mécanique parfois inhibant), peuvent la déconnecter durant les rapports !
Quand et qui consulter ?
Chez la femme, un rendez-vous avec un gynécologue s’impose dès que les troubles sont perçus comme gênants. La consultation est une excellente occasion d’obtenir des conseils sur l’utilisation de lubrifiants ou la prévention des mycoses. Chez l’homme en revanche, toute sexopathie doit bénéficier d’un bilan (prostatique, cardio-vasculaire, hormonal, neurologique et psychologique) coordonné par le médecin ayant une vue globale de l’affection diabétique (diabétologue ou médecin traitant intéressé à la diabétologie).
Traitements : sont-ils vraiment efficaces ?
Les solutions pour les femmes ont démontré leur efficacité. Pour les hommes, c’est un peu plus compliqué ! Après un bilan complet, des traitements médicamenteux ou chirurgicaux plus ou moins fiables sont souvent proposés. - Viagra®, Cialis® ou Lévitra® : ils favorisent l’érection (uniquement dans un contexte d’excitation sexuelle). - Les supplémentations androgéniques (hormones masculines) : prescrites en cas d’insuffisance testiculaire. - Les injections dans la verge (Edex®, Caverject®) : parfaitement indolores, faciles à pratiquer et prises en charge par l’assurance maladie en cas de neuropathie avérée. - Le vacuum : une pompe entraînant une turgescence de la verge par simple dépression. - La pose de prothèse endopénienne : dans de très rares cas (elle est permanente et définitive).
Faut-il voir un psy ?
Pourquoi pas ! Il y a encore peu de temps, le psychisme était le plus souvent mis en cause dans les dysfonctions sexuelles. L’arrivée de médicaments oraux efficaces a permis d’en limiter les responsabilités. Mais la dimension psychologique du trouble ne doit jamais être minimisée, ni ignorée. La dépression, qu’elle soit liée au diabète ou non, et ses traitements médicamenteux génèrent des troubles de l’érection. Pour être efficaces, les thérapies généralistes ou les sexothérapies doivent être envisagées à bon escient, seules ou en complément des traitements médicaux.
L’activité physique est-elle un plus ?
Oui, faire un peu d’exercice est bénéfique à la sexualité du diabétique... Les études portant sur la longévité masculine dans ce domaine mettent clairement en relief le rôle positif d’une hygiène de vie de qualité. L’homme qui garde longtemps sa forme sexuelle fait aussi un poids raisonnable, et pratique une activité sportive régulière !
Equilibre glycémique, la solution ?
Maintenir l’équilibre de sa glycémie limite les risques de complications liés à la maladie (lésions artérielles, neuropathies, infections…). Un diabète de type, 1, 2 ou gestationnel, bien surveillé, permet donc de garder des érections de qualité chez l’homme. Il permet également de maintenir une lubrification vaginale suffisante chez la femme lors des rapports sexuels.
Conjoint : faut-il l’impliquer ?
Certaines thérapeutiques (médicamenteuses, chirugicales ou psychologiques) facilitent les rapports physiques. Mais l’activité sexuelle est avant tout une affaire de libido. Une vie sexuelle épanouie passe par de bons rapports de couple et une érotisation du quotidien. Pour avoir des résultats satisfaisants, le conjoint doit être "partie prenante" dans les démarches du diabétique, y compris lorsqu’elles passent par la prescription de médicaments. Un comprimé aura plus de chances de générer une érection s’il est pris en connivence, de façon ludique, plutôt qu’en se cachant seul dans la salle de bains !
Pourquoi les médecins sont-ils peu à l’écoute ?
Les praticiens ne sont pas préparés à parler de sexualité avec leur patient. Durant leur cursus hospitalo-universitaire, la sexualité relève de la salle de garde, rarement de la salle de cours ! Résultat, quand on demande à un diabétologue s’il s’est enquis de la santé sexuelle de l’un de ses patients, neuf fois sur dix, il répond par la négative. Et pourtant, à la question : "Trouveriez-vous logique d’être interrogé par votre diabétologue sur votre sexualité ?", 87 % des hommes et 73 % des femmes répondent positivement. Idéalement, il faut que le médecin aborde le sujet simplement et régulièrement, comme quand on parle de nutrition ou d’hémoglobine glyquée. S’il ne le fait pas, il ne faut pas hésiter à parler de soi-même, et si besoin insister !
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