Les virus mutent constamment. C'est un fait qui est loin d'être nouveau. Variant britannique, sud-africains, brésilien... l'émergence de nouvelles variantes de la Covid-19 n'est donc pas surprenante, or elle inquiète les scientifiques.
Convié sur le plateau de BFMTV la semaine dernière, le ministre de la Santé Olivier Véran n'a pas caché son “inquiétude” face aux variants de la Covid-19 et, notamment, la nouvelle souche britannique, qu’il considère “presque comme un virus différent”. Détectée en novembre au Royaume-Uni et baptisée VOC 202012/01, cette souche mutante a commencé à se diffuser dans le sud-est de l’Angleterre, avant de se propager rapidement dans tous le pays, puis dans des dizaines de pays, dont la France fait malheureusement partie.
Que sait-on réellement de cette nouvelle souche, si ce n'est qu'elle semble plus contagieuse ? Nous avons posé la question au Pr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg. Notre expert nous évoque les symptômes typiquement observés en cas de contamination au variant anglais de la Covid-19. Aperçu dans notre diaporama.
"Cette variante ressemble plus à une grippe, on observe moins de dyspnées qu'avec la souche originelle. Ce qui apparaît, c'est que ce variant est plus transmissible, plus contagieux et qu'il donnerait plus de formes symptomatiques que la souche originelle, tout en donnant moins de formes graves ", nous rapporte le Pr Gayet.
Pourquoi le coronavirus mute-t-il ?
Il faut comprendre que tous les organismes vivants ont leur propre patrimoine génétique sur une longue chaine moléculaire nommée ADN. Certains microbes, comme le coronavirus, sont constitués d'un matériel génétique appelée ARN, qui sert de modèle pour leur assemblage. Ce dernier déterminera comment le virus infecte et attaque son hôte.
L'une des particularités de la Covid-19 est que ce virus semble avoir une bonne affinité pour les cellules humaines. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'un individu peut en être porteur sans développer de symptômes alarmants. Lorsque le virus se développe dans une nouvelle zone du monde peuplée par des humains aux caractéristiques physiologiques et immunitaires légèrement différentes de celles d'où il vient, on dit qu'il mute. Des mutations légères vont devoir s'opérer afin de permettre au virus de s'adapter à ces nouveaux hôtes.
Concrètement, le coronavirus s'est adapté à des hôtes tous différents et à des populations différentes dans divers pays grâce à sa mutation. Et c'est par cette manière qu'il a pu contaminer autant de monde.
La fatigue
Nous avons peu de publications qui nous permettent pour le moment de connaître précisément les symptômes générés par la nouvelle souche britannique de la Covid-19. Or, ce que peut nous dire le Pr Gayet à l'heure actuelle, c'est que "cette variante ressemble plus à une grippe". Le professeur cite notamment la fatigue parmi les symptômes récurrents.
La fièvre
La fièvre est aussi un symptôme couramment observé en cas de contamination à cette nouvelle souche de coronavirus, selon notre infectiologue. On se souvient du témoignage d'une famille touchée par le variant anglais, qui a assuré à nos confrères de BFM TV avoir souffert d'une fièvre intense. Et leur cas n'est pas isolé.
Les maux de tête
Les maux de tête feraient aussi partie des symptômes souvent observés en cas d'infection à la nouvelle souche de Covid-19, semble-t-il.
La toux
"Ce variant est plus transmissible, plus contagieux et donnerait plus de formes symptomatiques (toux) que la souche originale", précise encore le Pr Gayet.
Moins pathogène mais plus contagieux
"On sait qu'il [le variant anglais de la Covid-19, ndlr] est moins pathogène mais plus contagieux", note le Pr Gayet. En effet, la vitesse à laquelle il est devenu majoritaire en Angleterre est “extrêmement rapide” et donc préoccupante. Il n’aura fallu que deux mois pour que cette souche crée un nouveau pic épidémique chez nos voisins outre-Manche, les obligeant à se reconfiner. Le gouvernement a donc l’intention de tout mettre en œuvre “pour freiner la diffusion de ce variant”.
Moins de formes asymptomatiques
"Il y aurait moins de formes asymptomatiques, ce qui fait dire que la variant est plus susceptible de toucher les enfants par rapport à la première souche", estime le Pr Gayet.
Merci au Pr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg
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