Porter un masque inefficace ou défectueux serait pire que de ne pas en porter du tout ! C'est ce qu'il ressort d'une étude publiée dans Physics of Fluids, et relayée par Futura Santé. Les chercheurs ont en effet étudié l'impact des masques sur l'inhalation de particules contaminées par le coronavirus selon leur niveau de filtration, et donc d'efficacité.
Or, s'il est clair que le port du masque réduit le risque de contaminations, sa capacité à réduire la charge virale dans les voies respiratoires dépendrait de son niveau de filtration. Les auteurs de l'étude estiment en effet que si le masque est suffisamment filtrant (au-delà de 65%), le risque de contamination au coronavirus est diminué, mais que quand le masque est usé (le niveau de filtration peut descendre à 25%), on finit en réalité par se contaminer plus que si l'on n'en portait pas. "Le port d'un masque à faible efficacité de filtration entraîne un risque accru de dépôt d'aérosols ambiants et peut donc faire plus de mal que de bien", jugent en effet les chercheurs.
Favorise la pénétration des gouttelettes dans le système respiratoire
Dans le détail, les chercheurs ont modélisé l'effet d'un masque chirurgical sur le flux d'air inhalé par ceux qui le portent en identifiant le dépôt des gouttelettes sur le tissu et le visage. Ils ont ainsi constaté que si le masque ne bloque pas totalement les gouttelettes, alors il les diffuse sur toute la surface du visage et ralentit le flux d’air, ce qui favorise l’inhalation des particules. En effet, en portant un masque pas assez filtrant, l'air se diffuse sur toute la surface du masque de manière plus lente, ce qui favorise la pénétration des gouttelettes dans le système respiratoire.
Pour rappel, une précédente étude, publiée ce mardi 22 décembre par l'American Institute of Physics, avait révélé que seul le masque N95, l'équivalent américain du FFP2, arrêtait 100% des gouttelettes. Le masque en tissu ordinaire laissait par exemple passer environ 3,6% des gouttelettes. Le masque chirurgical ne les bloque également pas toutes. Il faut donc continuer à observer la distanciation sociale et les gestes barrières, même avec un masque.
"L'utilisation de masques médicaux à grande échelle peut créer un faux sentiment de sécurité, et entraîner la négligence d'autres mesures essentielles, telles que l'hygiène des mains et la distanciation physique", assure en effet l'OMS.
Certains masques font plus de mal que de bien, Futura Santé, 6 janvier 2021.
Effects of mask-wearing on the inhalability and deposition of airborne SARS-CoV-2 aerosols in human upper airway, Physics of Fluids, 15 décembre 2020.
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