La gestion des stocks de masques par le gouvernement français a été vivement critiquée depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19. Confronté à un nombre insuffisant de pièces pour satisfaire les besoins du personnel soignant, L'État a été contraint de multiplier les restrictions et les réquisitions. Quant aux particuliers, ils n’ont eu, pendant plusieurs semaines, aucun moyen de s’en fournir - à moins d’en fabriquer eux-mêmes à partir de chutes de tissu.
A lire aussi :
Confidences d'une femme infidèleLa France n’a pas connu de pénurie de masques, selon le président
Les récents propos du président Emmanuel Macron, dans une interview accordée à BFMTV, peuvent donc susciter l’étonnement. “Nous n’avons jamais été en rupture [de masques], affirme-t-il. “Il y a eu une doctrine restrictive, pour ne jamais être en rupture, que le gouvernement a prise et qui, je pense, était la bonne. Il y a eu, ensuite, un approvisionnement renforcé et une production renforcée”, précise le chef de l'État.
Il reconnaît néanmoins certains défauts dans la stratégie du gouvernement. “Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu des manques, c’est qu’il y a eu des tensions, c’est ça qu’il faudra regarder pour le corriger, et pour prévenir”. Ce constat devrait donc amener à des changements de logique sur des sujets qui, selon le président de la République, “paraissaient totalement innocents”.
“Ayons collectivement l’honnêteté de dire que, au début du mois de mars même, et encore plus en février ou en janvier, personne ne parlait des masques, parce que nous n’aurions jamais pensé être obligés de restreindre, en quelque sorte, la distribution pour les soignants”.
Le stock de masques français divisé par six en trois ans
Pourtant, le nombre de masques disponibles en France au début de l’année était très nettement insuffisant, au regard des besoins suscités par une épidémie. Début 2017, les réserves étatiques contenaient encore 714 millions de masques chirurgicaux. À peine trois ans plus tard, en mars 2020, il ne restait que 117 millions de masques chirurgicaux dans l’Hexagone, et aucun masque FFP2. Soit une division par six en trois ans.
Selon Geneviève Chêne, directrice de Santé publique France, une grande “partie [des masques] a été détruite entre 2017 et 2019”, suite à un programme de contrôle de la qualité et de l’efficacité de 616 millions de masques acquis en 2005 et 2006, demandé par la DGS. Déclarés “périmés et non-fonctionnels”, la majorité d’entre eux ont été brûlés.
Une nouvelle expertise menée par l’ANSM et la DGA, sur des masques ayant échappé à la destruction, a récemment révélé qu’une partie d’entre eux étaient pourtant en bon état, et tout à fait utilisables, comme nous vous l’expliquions plus en détail dans un précédent article. Le stock restant devrait d’ailleurs être mis sur le marché.
Emmanuel Macron: "Nous n’avons jamais été en rupture" de masques, Dailymotion - BFMTV, 18 mai 2020.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.