small portion selective focus of a fork with one pea lying on itIstock
Sommaire

Aristoloches : des centaines de cas graves !

Parce qu’elles sont "naturelles", on pense souvent que les plantes sont sans danger. Erreur ! Suite à l’absorption de gélules amincissantes à base de plantes chinoises (vendues en pharmacie par les laboratoires Arkopharma), deux femmes sont décédées en France en 2000 et 2001, et une centaine de cas d’insuffisance rénale ont été répertoriés dans les années 1990 en Belgique.

En cause : le remplacement accidentel de la Stephania Tetandra par l’Aristolochia Fangchi (famille des aristoloches), une plante toxique pour le rein. Les deux plantes ont été interdites en France. Cependant, fin 2008, les douanes françaises ont épinglé six fausses pharmacies asiatiques pour vente illégale de pilules amaigrissantes. Certaines contenaient des aristoloches… Demandez toujours à votre pharmacien.

Aristoloches : des centaines de cas graves !© Istock

Best Life, Sibutral : des pilules qui peuvent tuer

En novembre 2008, une femme est morte pour avoir pris des gélules amincissantes "Best Life®". Ces pilules étaient vendues illégalement en France et contenaient de la sibutramine. Une molécule présente dans le Sibutral®, un coupe-faim autorisé uniquement sur ordonnance dans l’Hexagone depuis juin 2001.

La sibutramine a été interdite en Italie en mars 2002 suite à 2 décès. En 2010, c’est l’EMA (Agence Européenne du Médicament) qui recommande la suspension de son autorisation de mise sur le marché.

Attention : En janvier 2009, l’ANSM a mis en garde contre les dangers du produit amaigrissant "Venom Hyperdrive® 3.0". Non autorisé en France, il y serait tout de même proposé illégalement. Or, il contient aussi de la sibutramine, même si ce n’est pas indiqué sur son conditionnement !

Les dangers : élévation de la pression sanguine, tachycardie, maux de tête, palpitations.

Attention aux diurétiques !

Parce qu’ils favorisent l’élimination de l’eau, les produits diurétiques bénéficient, à tort, d’une réputation amincissante. "Certaines personnes en font ainsi un usage détourné et les prennent pour maigrir", explique Jean-Luc Audhoui, pharmacien et membre de l’Académie nationale de pharmacie.

Or, ils ne font pas du tout maigrir puisqu’"ils n’ont aucune action sur la combustion des graisses", explique le Dr Catherine Solano. Pire, ils peuvent entraîner des carences, notamment en potassium (perturbation du rythme cardiaque), et des malaises.

Par ailleurs, ils dérèglent la fonction rénale et peuvent être responsables d’insuffisance rénale. Demandez toujours conseil à un médecin ou un pharmacien.

Jamais de coupe-faim amphétaminiques !

Anorex®, Prefamone Chronules®, Tenuate Dospan®, Moderatan®, Dinintel®, Fenproporex Action Prolonge Deglaudel®, Incital®… Il s’agit de coupe-faim amphétaminiques interdits en France depuis 1999. Cependant, leurs molécules sont encore présentes dans certaines préparations amincissantes vendues illégalement, notamment sur Internet.

Voici les noms de molécules à éviter : Amfépramone, Clobenzorex, Fenproporex et Mefenorex !

Leurs dangers : hypertension artérielle pulmonaire primitive, effets indésirables cardio-vasculaires graves, dépendance et risque d’usage abusif.

Ephédra : épinglée par les autorités

"Therma Power®", ça ne vous dit rien ? Ce produit amaigrissant, toujours vendu illégalement sur Internet, a été épinglé par la DGCCRF en 2008. Contenant de l’éphédrine (substance extraite de la plante éphédra), il entraînerait des troubles cardiaques graves (augmentation de la tension artérielle et du débit sanguin), voire mortels.

En 2008, les douanes françaises avaient trouvé de l’éphédrine dans des produits vendus dans de fausses pharmacies asiatiques se présentant comme des herboristeries (Paris IIIe, XIIIe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissement).

Or, rappelons qu’en 2003, l’Afssaps a interdit "la prescription, la délivrance et l’administration à l’homme de la plante éphédra ou Ma Huang [éphédra chinois]". Demandez toujours conseil à un médecin ou un pharmacien.

Ephédra : épinglée par les autorités© Istock

Alli et Xenical : des effets secondaires

Orlistat : un nom qui ne vous dit probablement rien ! Il s’agit pourtant de la molécule composant la fameuse pilule Alli® (60 mg) – le premier médicament "anti-obésité" autorisé à la vente en France de 2009 (face aux polémiques, le fabricant cesse sa fabrication en 2012) – et le Xenical® (120 mg), un autre produit "amincissant" lui aussi décrié.

Son action : "L’orlistat diminue l’absorption des matières grasses ingérées dans l’organisme", explique Jean-Luc Audhoui, pharmacien.

Ses dangers : L’orlistat augmente la quantité de graisses dans les selles 24 à 48 h après la prise (diarrhées) "ce qui diminue l’absorption des substances présentent dans les lipides, comme les vitamines liposolubles ". Certes, "remplacer un repas par un substitut n’est pas gênant. Il vaut même mieux prendre ce type de produit plutôt que de ne pas manger. Mais ce n’est pas une aide à l’amaigrissement ! On perd le plaisir alimentaire...", ajoute le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Extraits thyroïdiens : à oublier !

En 2006, une quinzaine de personnes ayant consommé des gélules "amincissantes" à base d’extraits thyroïdiens, vendues dans une pharmacie parisienne, ont été hospitalisées. L’une d’entre elles est décédée. Si, aujourd’hui, les extraits thyroïdiens pour l’amincissement sont interdits en France, certaines préparations restent disponibles sur Internet.

"La tendance sur le Web est aux anabolisants. Ils contiennent notamment des extraits thyroïdiens qui favorisent l’amaigrissement, mais le risque cardiaque est considérable", explique Jean-Luc Audhoui, pharmacien.

Avant d’ajouter : "Avec les hormones thyroïdiennes, le pouls est en permanence à 110-120 contre 70-80 normalement." Demandez toujours conseil à un médecin ou un pharmacien.

Compléments alimentaires : trop peu contrôlés

En gélules, en capsules ou en tisanes, les compléments alimentaires spécial "minceur" ne manquent pas ! Mais attention ! Comme ce ne sont pas des médicaments, ils n’ont pas besoin d’autorisation de mise sur le marché pour être commercialisés et sont peu contrôlés.

En 2002, la DGCCRF a contrôlé plus de 700 sociétés productrices. Verdict : sur les 4000 produits vérifiés (étiquetage et composition), 60 % étaient non-conformes ! "Le seul intérêt de la prise de compléments alimentaires est une remise à niveau vitaminique ou en oligo-éléments", rappelle le Dr Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste.

Précautions à prendre : les acheter en pharmacies et vérifier qu’ils comportent la liste des ingrédients ainsi que les conseils d’utilisation.

Isoméride : des troubles pulmonaires

En matière de coupe-faim, l’Isoméride® (à base de dexfenfluramine) a été l’un des plus gros scandales de ces dernières années. Commercialisé en 1985 contre l’obésité, il fait sa première victime en 1994. Une jeune femme est atteinte d’une hypertension artérielle pulmonaire, nécessitant une transplantation bi-pulmonaire et une chirurgie cardiaque.

En 1997, le médicament est à l’origine de troubles cardiaques graves aux USA. Et c’est la même chose pour le Ponderal® (molécule fenfluramine, similaire à la dexfenfluramine) responsable de troubles cardio-vasculaires.

Depuis, ils sont interdits en France. Mais on peut encore les trouver (ou leur molécule) sur Internet. Demandez conseil à un médecin ou un pharmacien.

Isoméride : des troubles pulmonaires© Istock

Acomplia : des risques de dépression

23 octobre 2008 : l’Acomplia®, médicament anti obésité, est retiré du marché français. En cause, sa substance active, le rimonabant, entraînerait des troubles dépressifs chez des personnes sans antécédents psychiatriques. Sur les 1366 notifications d’effets indésirables recueillies jusqu’à fin juillet 2008, 1192 cas ont été confirmés par un professionnel de santé.

Parmi eux, 385 cas de troubles dépressifs ont été rapportés dont 125 graves. Malheureusement, si le rimonabant a disparu des réseaux légaux de vente de produits minceur, on peut toujours en trouver sur Internet ou à l’étranger. Soyez donc vigilants et demandez toujours conseil à un médecin !

On ne combine pas les produits !

Maigrit-on plus et plus vite en associant plusieurs produits amincissants ? "Non, il ne faut pas combiner plusieurs produits pour maigrir sans en avoir parlé à son médecin avant. Cela peut être très dangereux pour la santé", répond le Dr Jackie Ahr, secrétaire général adjoint du Conseil national de l’Ordre des médecins. De même, inutile de doubler les doses des médicaments amaigrissants dans le but de maigrir plus vite !

"Avec la pilule Alli®, par exemple, on peut perdre 5 % de son poids au bout de 3 mois, et dans le meilleur des cas. Mais ce n’est pas en augmentant les doses que l’on va doubler les 5% de perte de poids. Et c’est même dangereux acheté sur Internet peut se révéler dangereuse voire mortelle..."

Conclusion : achetez en pharmacies et toujours sur avis médical.

Sources

- "Médicaments utilisés dans le surpoids et l’obésité : quels bénéfices attendus, quels risques ?", Afssaps, avril 2009

- "FDA Expands Warning to Consumers About Tainted Weight Loss Pills", FDA, 2008

- "Décès consécutif à la consommation d’un complément alimentaire à visée amaigrissante", DGCCRF, 2008

- "Bilan 2001-Principaux faits marquants en vigilance des produits de santé", Afssaps, 2001

- Conseil national de l’ordre des pharmaciens

- Conseil national de l’ordre des médecins

- Evaluation des risques liés à l’utilisation de produits de santé à des fins d’amaigrissement, ANSM, 2015

Voir plus

Vidéo : 5 trucs pour maigrir avec l'homéopathie

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Partager :