Pourquoi le potassium est vital ?
Le potassium est un minéral omniprésent dans l’organisme : c’est le principal ion présent à l’intérieur des cellules. C’est un électrolyte qui, avec d'autres substances, régule l'équilibre hydroélectrolytique de l'organisme. Il joue un rôle dans le maintien d'un rythme cardiaque normal.
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Potassium : 5 risques d’un taux trop élevéPour rester en bonne santé, le corps doit absorber entre 2 et 6 g de potassium par jour. Cet apport en potassium provient essentiellement du régime alimentaire et des fruits et légumes que l’on consomme. C’est à ce moment que vos reins interviennent : ils maintiennent la bonne quantité de potassium dans l’organisme. S’ils ne fonctionnent pas bien, le taux de potassium dans votre sang peut alors devenir trop élevé ou trop faible, ce qui peut entraîner de graves problèmes de santé.
Le potassium joue différents rôles dans l’organisme :
- Il conditionne la quantité d’eau présente dans les cellules.
- Il est essentiel à l’action de nombreuses enzymes, il participe notamment à la synthèse de protéines et du glycogène (forme de stockage du sucre).
- Il intervient dans la sécrétion du suc gastrique et la production d’aldostérone (une hormone qui régule les quantités de sodium et de potassium présentes dans l’organisme).
- Il est essentiel au bon fonctionnement du système nerveux et des muscles.
- Il régule le rythme cardiaque et module les variations de la tension artérielle liées aux apports de sodium.
Potassium dans le sang : quel est le taux normal ?
Un taux normal de potassium dans le sang chez les adultes se situe entre 3,5 et 5,0 mmol/L. La quantité de potassium que votre organisme peut tolérer dépend également de plusieurs facteurs : votre taille, les médicaments que vous prenez, le degré d’efficacité de vos reins et, si vous êtes en dialyse, l’efficacité de vos traitements de dialyse.
Hypokaliémie : un taux de potassium trop bas ?
Lorsque le taux de potassium est trop bas, on parle d'hypokaliémie. "On considère qu’en dessous de 3,5 on est en hypokaliémie", confirme Brigitte Lantz.
L’hypokaliémie est un trouble hydroélectrique extrêmement fréquent, présent chez 20% des patients hospitalisés et chez 10-40% des patients sous traitement de diurétiques thiazidiques.
Souvent, ce trouble est découvert de manière fortuite au cours d’un bilan biologique. Elle est bien supportée en général chez les personnes en bonne santé.
Chez les personnes ayant une pathologie cardiaque sous-jacente, une hypokaliémie discrète à modérée peut entraîner des arythmies cardiaques.
Hypokaliémie : quels sont les symptômes ?
Lorsque l’hypokaliémie est modérée à sévère, elle peut entraîner divers symptômes :
- douleurs musculaires,
- faiblesses musculaires,
- fatigue,
- crampes,
- nausées.
Hypokaliémie : quelles sont les causes ?
Plusieurs facteurs peuvent engendrer une hypokaliémie. Il est important de les connaître afin de déterminer si ou non votre taux de potassium est trop bas :
- La diminution des apports en potassium (en cas d’anorexie par exemple).
- La consommation de diurétiques (qui entraîne une perte de potassium dans les selles et les urines).
- Un abus de laxatifs.
- La prise de cortisone.
- Le syndrome de Conn (cette tumeur cérébrale peut engendrer une hypertension artérielle et une hypokaliémie).
- La consommation de certains produits (réglisse, pastis...).
- Selon Brigitte Lantz, “la prise de diurétiques à long terme est la cause la plus fréquente d’hypokaliémie”.
- Certains médicaments : B2-mimétiques, insuline, glucocorticoïdes sont aussi des facteurs de risque d’hypokaliémie.
Hypokaliémie : comment la traiter ?
Pour retrouver une concentration correcte de potassium dans le sang (entre 3,5 et 5,0 mmol/L), l’experte "conseille de boire de l’eau de Vichy, richement minéralisée. L’arrêt de substances toxiques (diurétiques, laxatifs…) permet également au potassium de revenir à la norme."
Des sels de potassium, comme le chlorure de potassium sous forme de sirop ou de microcapsules à libération prolongée, peuvent être administrés.
L’alimentation est aussi un très bon moyen de refaire son stock de potassium :
“Le chocolat, le soja, les œufs de poisson, les fruits, les haricots blancs… sont autant d’aliments qui permettent de ramener son taux de potassium à la normal”, indique Brigitte Lantz. Généralement, “celui-ci se reconstitue en seulement quelques jours”, ajoute l’experte.
Bon à savoir : la grosseur de la portion est importante. Selon la teneur en potassium dans les différents fruits et légumes, une portion d’une grosseur appropriée peut varier entre ¼ tasse et 1 tasse.
Exemples : Les framboises sont si faibles en potassium qu’une portion équivaut à 1 tasse. Par contre, le céleri cuit a une plus forte teneur en potassium si bien qu’une portion équivaut à ¼ tasse.
Attention aussi à la méthode de cuisson : elle peut avoir une incidence sur la quantité de potassium dans certains aliments. La chaleur ne détruit pas le potassium, mais les légumes racines cuits dans de grandes quantités d’eau perdent une partie de potassium, qui se retrouve ainsi dans l’eau.
Hyperkaliémie : un taux de potassium trop élevé ?
“L'hyperkaliémie se caractérise par une augmentation anormale de la concentration de potassium, soit au-dessus de 5 mmol/L”, détaille Brigitte Lantz.
En fonction de son importance et de sa rapidité d’installation, l’hyperkaliémie, souvent conséquente à une insuffisance rénale, peut provoquer des troubles du rythme et de la conduction cardiaque susceptibles d’aboutir, en l’absence de traitement urgent, à un arrêt cardiaque.
À cause de ses complications cardiaques rapidement fatales, l’hyperkaliémie représente l’anomalie électrolytique la plus dangereuse.
On la retrouve chez 2 à 3 % de la population générale, allant jusqu’à 50 % chez les insuffisants rénaux chroniques, sous traitement hyperkaliémiant.
Hyperkaliémie : quels sont les symptômes ?
Il est essentiel de connaître les symptômes de l’hyperkaliémie pour pouvoir l’identifier. Voici une liste de ceux à reconnaître :
- Irrégularités dans le rythme cardiaque (arythmie).
- Fatigue intense et chronique.
- Douleurs musculaires.
- Sensations de picotements, des engourdissements.
- Paralysies éphémères.
- Difficultés à respirer.
- Nausées, vomissements.
- Insuffisance rénale.
Hyperkaliémie : quelles sont les causes ?
Selon le Dr Lantz, "les plus touchés sont les diabétiques (de type 2) et les insuffisants rénaux. Les personnes âgées sont également davantage concernées." Cependant, d’autres causes peuvent être à l’origine d’une hyperkaliémie :
- Être atteint d'une maladie rénale.
- Une acidité du sang trop importante.
- La présence d'une maladie cardiovasculaire.
- Un régime alimentaire trop riche en potassium (banane, orange, tomates, sel, etc.).
- La maladie d'Addison (maladie endocrinienne, causée par une sécrétion amoindrie d'hormones surrénaliennes).
- La prise de certains médicaments : hypo tensioactifs, anti-inflammatoires non stéroïdiens, etc.
Un taux en potassium trop élevé peut être la conséquence d'une administration de doses massives de potassium par voie orale ou intraveineuse.
Les complications les plus probables de la maladie sont des atteintes cardiaques et cardiovasculaires plus ou moins graves, mais également un risque de déficience d'un organe et du système musculaire.
Hyperkaliémie : comment la traiter ?
Plusieurs solutions existent pour traiter l’hyperkaliémie.
“Un régime diététique approprié, une dialyse ou encore un traitement à base de résines échangeuses d’ions (1 cuillère tous les 2 jours ou tous les jours en fonction du degré de l’hyperkaliémie) sont idéaux pour ramener le taux à la normale”, assure l’expert.
Dans le cas d’une hyperkaliémie aiguë, on peut faire une injection à la personne de glucose et d’insuline qui fait entrer le potassium dans les cellules.
Quant aux personnes souffrant d'insuffisance rénale chronique, la prévention de l'hyperkaliémie repose sur le contrôle des apports alimentaires en potassium (légumes et fruits secs ou frais, viandes et volailles, chocolat), associé, au besoin, à des médicaments hypokaliémiants.
À noter : Tremper les pommes de terre dans l’eau plusieurs fois d’affilée permet d'enlever le potassium. Cette méthode ne transforme des pommes de terre en un aliment faible en potassium, mais elle vous permettra de les inclure sans danger dans votre alimentation en quantités modérées.
Pour ce faire, déposez la pomme de terre en dés dans de l’eau à la température de la pièce. La quantité d’eau doit équivaloir à deux fois la quantité de légume. Puis, amenez l’eau à ébullition. Essorez le légume, puis rajoutez de l’eau fraîche. Ramenez l’eau à ébullition et faites cuire jusqu’à ce que le légume soit tendre.
"Hypokaliémie", Passeport santé.
"Anomalies du bilan du potassium", Cuen.fr.
"L'hypokaliémie et l'hyperkaliémie pour y voir clair...", www.stacommunications.com, septembre 2002.
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