Une prise de sang pour détecter des métastases, une piste prometteuseImage d'illustrationIstock
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Et si une simple prise de sang pouvait détecter les cancers ? Cette idée n’est pas tirée d’un livre de science fiction mais bien de recherche médicale. La dégradation des cellules, saines ou tumorales, dans l'organisme est un processus naturel qui laisse circuler des brins d'ADN dans le flux sanguin. Le principe de la biopsie liquide est d'identifier ces marqueurs provenant de cellules cancéreuses dans le sang. Une approche pleine d’espoir dans le suivi des patients.

Actuellement, le diagnostic du cancer au sens large se repose sur la symptomatologie, l’imagerie ainsi que la biopsie tissulaire. Celle-ci détermine le diagnostic à poser selon les caractéristiques moléculaires de la tumeur. Des actes chirurgicaux, radiologiques, ou endoscopiques invasifs qui sont parfois douloureux. La biopsie liquide pourrait à l’avenir remplacer ces actes de suivi. C’est le souhait de nombreux chercheurs.

"La biopsie liquide est une alternative prometteuse lorsque des biopsies traditionnelles à répétition sont complexes à réaliser, particulièrement chez les patients fragiles ou âgés"

"À ce jour, la biopsie liquide est une alternative prometteuse lorsque des biopsies traditionnelles à répétition sont complexes à réaliser, particulièrement chez les patients fragiles ou âgés ; ou lorsque la tumeur, pulmonaire ou osseuse par exemple, est difficilement atteignable et analysable", souligne dans un communiqué en 2017, le Pr Benjamin Besse, responsable du comité de Pathologie thoracique à l’Institut Gustave Roussy.

La biospie liquide dans le cancer du poumon

Ce centre de pointe de cancérologie en France a été le premier à utiliser cette technique de diagnostic. "Gustave Roussy est le premier centre à formaliser une consultation fondée sur une biopsie liquide pour une recherche moléculaire sur l'ADN circulant chez des patients atteints d'un cancer du poumon", précise dans le communiqué le Dr Laura Mezquita, oncologue en Pathologie thoracique. Une prouesse médicale présentée au congrès américain de cancérologie l’ASCO en 2017.

En septembre 2023, l'Institut Gustave Roussy a mis en place un laboratoire de profilage génomique des cancers en partenariat avec la société Roche France. Un peu plus de 1 300 analyses ont été réalisées depuis l’ouverture et les scientifiques comptent en faire 6 000 d’ici à la fin de l’année.

Des délais plus courts

Une technique qui pourrait à terme raccourcir les délais actuels de diagnostic. Le programme THU Reveal pilote actuellement quatre projets avec l’Institut de cancérologie. Son ambition : prédire la rechute et le suivi grâce à la biopsie liquide des patients atteints de cancers du poumon non à petites cellules.

Un programme basé sur trois axes : le premier vise à évaluer et à définir la prochaine génération de biopsie liquide pour mesurer avec précision la maladie résiduelle après chirurgie et/ou radiothérapie. Le second ambitionne de prédire la sensibilité ou la résistance à l’immunothérapie grâce à des marqueurs biologiques sanguins, et le dernier, passe par le développement et la validation d’un test ADN circulant pour le suivi des patients atteints de maladie métastatique.

Est-ce la fin des biopsies solides ?

"Si les biopsies liquides présentent des avantages considérables, les biopsies conventionnelles demeurent indispensables pour poser le diagnostic initial d'un cancer, en définir le stade, étudier l'environnement tumoral. De plus, l'ADN de certaines tumeurs, notamment cérébrales, ne se trouve pas en quantité suffisante pour être détectable dans le sang. Leurs mutations génétiques restent encore indécelables par la biopsie liquide", précise l’Institut Gustave Roussy dans un communiqué.

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