Environ 11 millions de Français souffrent de migraines, dont 870 000 les vivent de façon chronique. Elle représente la deuxième maladie la plus invalidante au monde et la première pour les femmes. Pour faire disparaître une crise, les médicaments sont la piste privilégiée, mais ils ne sont pas toujours efficaces. D’autres solutions non médicamenteuses existent. L’une d’elles, assez étonnante, a montré des effets très prometteurs. Son nom : la musique.
Invisible, cette pathologie est souvent banalisée et non reconnue dans notre société. Pourtant, son caractère invalidant impacte fortement la vie quotidienne, personnelle et professionnelle. "Il m’arrive de devoir prendre un arrêt de travail au moment d’une crise, ce qui peut parfois agacer mes collègues", déplore Marie, infirmière de 40 ans dans un centre hospitalier parisien. Selon une étude réalisée en mars 2020, 55,6 % des patients ont manqué au moins un jour de travail.
"Ils confondent les maux de tête avec une migraine, ce qui est absolument différent"
"C’est une douleur invisible que l’entourage a tendance à minimiser", explique Marie. "J’ai souvent annulé des sorties au cinéma entre copines ou des soirées à cause de l’arrivée inattendue d’une migraine". Des amis qui ne comprennent pas toujours l’ampleur du phénomène. "Ils confondent les maux de tête avec une migraine, ce qui est absolument différent", explique-t-elle.
Pour qualifier une migraine de chronique, certains critères doivent apparaître : 15 jours de céphalées par mois depuis plus de trois mois, avec des caractéristiques de douleur migraineuse au moins huit jours par mois.
La prise en charge de cette pathologie repose, d’une part, sur la réduction des facteurs déclenchants et, d’autre part, sur la mise en place d’un traitement adapté en fonction de la nature, de la fréquence et de l’intensité de la crise. Ce sont des traitements symptomatiques qui, à ce jour, ne guérissent pas la maladie.
Des facteurs de risque propres à chacun
- Stress ou relâchement après le stress
- Les variations du rythme de sommeil
- Un changement de rythme de vie
- L’exposition à une lumière forte ou à une odeur particulière
- Le bruit
- Les changements de météo et de pression atmosphérique
- La chaleur
- Les variations hormonales, les règles
- La fatigue
- Une émotion positive ou négative
- L’alcool
- L’hypoglycémie
La musique pour limiter la douleur
Comme quelques migraineux, Marie utilise la musique pour apaiser une crise. "C’est mon médecin qui m’a parlé d’une application payante à télécharger sur mon téléphone pour écouter de la musique thérapeutique", raconte la jeune femme. Son nom : MusiCare.
L’association "La voix des migraineux" a d’ailleurs développé un partenariat avec cette marque qui propose une playlist composée spécifiquement pour les personnes migraineuses.
Alors que l’on pourrait penser que la musique accentue l’intensité de la douleur, cette solution médicale étonnante a prouvé son efficacité. Une étude menée en 2021 suggère que l’écoute quotidienne de musique, spécialement composée pour les patients migraineux, pourrait aider à prévenir les crises.
Music Care, une application d’écoute musicale à vocation thérapeutique
Ce dispositif médical, disponible sur Android comme sur iOS, nécessite une prescription d’un médecin. "Ce n’est pas juste une écoute de musique comme sur n’importe quelle plateforme, mais bien des sons thérapeutiques", explique Marie.
Pour les personnes qui souhaitent le découvrir sans passer par la case médecin, c’est possible. L’association "La voix des migraineux" dispose d’un lien prescripteur. Avec lui, vous disposez d’un mois d’écoute gratuite sans obligation d’abonnement à la fin de la période.
"C’est une musique particulière qui s’écoute à l’aide d’un casque ou d’écouteurs. Chaque oreille reçoit le même son, mais avec une fréquence différente. Chaque hémisphère du cerveau traite séparément les sons en produisant des ondes cérébrales. La fréquence des sons déterminerait le type d’ondes cérébrales. Suivant les ondes produites, les effets diffèrent : relaxation, endormissement, diminution de l’anxiété, augmentation de la concentration", indique l’association sur son site.
Un traitement utilisé depuis quelques années dans la prise en charge de la douleur chronique à l’hôpital, "cette écoute a totalement changé mon quotidien", confie Marie.
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