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La curiethérapie c’est quoi ?

La curiethérapie c’est quoi ?© Fotolia

La curiethérapie, aussi appelée "radiothérapie interne", reprend le même procédé qu’une radiothérapie sauf que les sources radioactives ne sont pas diffusées par une machine de façon externe, mais directement depuis l'intérieur du corps pour atteindre la tumeur et les cellules cancéreuses grâce à un implant. Ce dernier est inséré dans la zone à traiter et diffuse des rayons ionisants puissants afin de détruire les cellules cancéreuses.

Une technique sans douleur

D’après le Dr Lionel Staudacher oncologue, "cette technique est généralement sans douleur, seule la mise en place des instruments peut être douloureuse". Etant donné que les substances radioactives sont directement en contact avec les cellules malades, cette technique est beaucoup plus puissante. "La dose reçue par le corps, même si elle est en faible quantité traitera plus rapidement les cellules cancéreuses", explique Dr Staudacher. Elle a tout de même ses limites. Introduits dans le corps, les rayons ionisants ne font pas la différence entre les cellules saines et les cellules malades. Des effets secondaires plus ou moins graves peuvent alors apparaître.

Les trois cancers soignés par radiothérapie externe

La curiethérapie est généralement connue pour soigner principalement trois types de cancers. Chacun d’entre eux est soumis à des doses de sources radioactives et un mécanisme d’action qui leur sont propres :

- Le cancer de la prostate : Pour traiter le cancer de la prostate la curiethérapie est diffusée par des implants temporaires avec des sources d’iridium ou par implants permanents diffusant des billes radioactives à bas débit.

- Le cancer du col de l’utérus : ce cancer se traite utilisant l’une des trois doses (bas débit, débit pulsé et haut débit). Elles sont diffusées soit par implants temporaires, soit par implant permanent. Cependant, le traitement par haut débit est rarement pratiqué car la dose contient une source radioactive parfois trop importante et peut endommager les zones proches de l’utérus.

- Le cancer de l’endomètre : pour traiter ce cancer, les médecins utilisent généralement la curiethérapie à haut débit car lorsqu’une patiente est atteinte de ce cancer, elle subit dans la plupart des cas une opération de retrait de l’utérus afin d’éviter que les cellules cancéreuses ne se développent ailleurs.

La curiethérapie a deux modes d’actions

La curiethérapie a deux modes d’actions© Fotolia

La curiethérapie est caractérisée par deux modes d’action. Deux implants correspondant à des doses de sources radioactives différentes sont reliés à la même machine que celle utilisée lors d'une radiothérapie :

L’implant temporaire : cet implant permet le traitement à haut débit et débit pulsé. Le patient ne nécessitant pas obligatoirement une hospitalisation, ce procédé lui permet de rester mobile ou de recevoir ses proches s’il s’agit d’une curiethérapie à débit pulsé.

L’implant permanent est utilisé pour le traitement à bas débit. Etant donné que le patient doit rester à l’hôpital pendant une période pouvant aller jusqu’à une semaine, l’implant permanent empêche le patient d'interrompre dans son traitement.

Trois doses différentes pour ce traitement

Afin de pouvoir adapter le traitement à chaque patient, la curiethérapie est administrée sous trois doses :

- A bas débit : pour cette dose, les sources radioactives de césium sont utilisées en petite quantité (2,5 millimètres) pendant une période de 2 à 7 jours durant laquelle le patient est hospitalisé. La source est diffusée de manière continue par des câbles auxquels il est relié en permanence à l’implant. Durant la période du traitement, les sorties du patient sont proscrites. Il peut recevoir des visites courtes mais il doit être déconnecté de l’appareil. Dans ce cas là, le patient rattrapera les minutes sans traitement.

- A débit pulsé : la curiethérapie à débit pulsé est beaucoup moins contraignante. Car la source radioactive d’iridium est diffusée pendant 15 à 30 minutes toutes les heures. Un temps d’arrêt de 30 minutes entre chaque diffusion est accordé au patient pour qu’il puisse se déplacer ou recevoir des proches, une fois les câbles déconnectés.

- A haut débit : cette dose est rarement utilisée pour traiter les tumeurs. La curiethérapie à haut débit fonctionne avec une source radioactive d’iridium qui est beaucoup plus puissante que pendant la curiethérapie à débit pulsé. Dans ce cas là, la séance est réalisée en un temps très court. Généralement, quelques minutes suffisent. Le patient est soumis à 2 à 6 séances une ou plusieurs fois par semaine.

Quelle durée d'hospitalisation ?

A cause de ses différents modes d’administration, la curiethérapie se déroule selon plusieurs critères :

- Le cancer traité
- Le dosage
- Le type d’implant utilisé

Pour soigner le cancer de la prostate, le patient est hospitalisé la veille de l’intervention. Il sera soumis à un lavage digestif. Le jour de la pose des implants, il est endormi. Des aiguilles sont plantées par voie périnéale dans la prostate sous la surveillance d’une échographie par voie endorectale. Les implants reliés aux aiguilles diffusent la dose de sources radioactives nécessaire. Une fois l’opération faite, le patient est emmené en salle de réveille. Cette mise en place est valable pour les implants temporaires et pour les implants permanents. Le patient reste à l’hôpital pendant la durée indiquée et devra être suivi par son oncologue après le traitement.

Pour traiter les cancers gynécologiques (cancer du col de l’utérus et cancer de l’endomètre) par curiethérapie, la patiente ne nécessite d’aucune anesthésie. Cependant, un gaz antidouleur peut lui être proposé. Elle est simplement hospitalisée pendant la durée du traitement. Un applicateur vaginale crée grâce à l'empreinte du vagin de la patient est placé dans l’organe sexuel par rapport à la position de la tumeur. Cette manipulation est généralement contrôlée par une radiographie de profil. L’implant est relié à des fils diffusant les sources de radioactive. Une fois le traitement terminé, la patiente devra revenir pour une visite de contrôle.

Les éventuels effets indésirables

Une curiethérapie n’est pas obligatoirement accompagnée d’effets secondaires. Cependant, deux sortes d’effets indésirables se distinguent :

Les effets secondaires d’une curiethérapie dépendent de la réponse du patient au traitement et de la zone traitée. Le patient peut ressentir des effets secondaires immédiats, c’est-à-dire juste après la séance. Ils sont généralement sans danger et se manifestent par une irritation ou une douleur de la zone traitée. Une infection urinaire peut apparaître après la première séance. A ce moment là, le médecin oncologue peut prescrire des calmants ou des médicaments.

Ou des effets secondaires tardifs qui se manifestent généralement quelques jours à plusieurs mois après. Les effets secondaires tardifs se manifestent par des infections urinaires pouvant durer pendant 5 mois chez l’homme. Dans le traitement des cancers gynécologiques par curiethérapie, la patiente peut ressentir une inflammation du vagin et un rétrécissement de la zone impliquant ou non de douleurs pendant les rapports intimes. Un patient soumis à une curiethérapie soignant le cancer de la prostate peut devenir impuissant pendant une période . Son urètre peut développer un rétrécissement et une inflammation. Le patient peut aussi souffrir d’une inflammation du rectum.

Quel patient peut bénéficier de ce traitement ?

Trois types de patients peuvent bénéficier de la curiethérapie :

- Les personnes présentant un cancer peu avancé. Dans ce cas là, la curiethérapie consiste à détruire la tumeur ou les cellules cancéreuses avant qu’elles ne puissent atteindre d’autres stades plus graves.

- Les patients sur le point de subir une opération de retrait de la tumeur. Dans ce cas là, la curiethérapie consiste à réduire la taille de la tumeur pour faciliter son extraction. "Plus la tumeur est de petite taille, moins son extraction endommagera les zones voisines", souligne le Dr Staudacher.

- Les patients suivant un traitement par radiation ou une chimiothérapie. Ici, la curiethérapie agit comme complément de traitement. Elle renforce les traitements en détruisant les cellules cancéreuses lorsque celle-ci se prolifèrent dans la zone.

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