Bientôt un vaccin pour le cancer du sein ?

Grande nouvelle pour les femmes atteintes d’une forme agressive de cancer du sein : un vaccin montre des résultats prometteurs. C’est ce que révèle un essai clinique, mené par des chercheurs de la Washington University School of Medicine, aux Etats-Unis.

L’étude, publiée le 14 novembre dans la revue Genome Medicine, a porté sur un vaccin néo-antigène qui se révèle plutôt efficace sur les cancers du sein triple négatif. Ce cancer, décelé chez 9 000 nouvelles femmes par an, se distingue par l’absence des trois hormones réceptrices utilisés pour traiter les autres types de cancer du sein. Cela le rend particulièrement agressif et difficile à traiter.

Baisse des récidives

L’étude a porté sur 18 patientes atteintes de ce cancer, sans propagation, et ayant subi une chimiothérapie et une opération pour le faire disparaître. Elles ont reçu trois doses du vaccin. Après trois ans, les chercheurs ont constaté que deux d’entre elles étaient victimes d’une récidive. Or, habituellement, 50 % des femmes traitées pour ce cancer subissent une rechute.

Le vaccin est qualifié par les chercheurs de néo-antigène : il permet au système immunitaire de reconnaître les mutations dans la tumeur du sein, et à attaquer les cellules cancéreuses.

D’autres essais à plus grande échelle sont nécessaires afin de confirmer l’efficacité de ce vaccin, mais les résultats sont enthousiasmants. Les chercheurs à son origine espèrent pouvoir développer cette technologie et l’adapter à d’autres pathologies.

Les traitements actuels peu efficaces

S’il s’avère efficace, le vaccin viendrait compléter les traitements actuels, qui ne sont pas aussi ciblés. Aujourd’hui, ce cancer ne peut pas être traité par hormonothérapie, comme les autres cancers du sein, du fait de l'absence des récepteurs nécessaires.

Les femmes qui en sont victimes peuvent avoir recours à la chimiothérapi e, la radiothérapie et/ou une opération chirurgicale, mais le cancer du sein triple négatif reste très agressif. Il représente 15 % des cancers du sein, et 40 % des femmes touchées ont moins de 40 ans.