Cancer du cerveau: une piste prometteuse pour améliorer le taux de survieIllustrationIstock
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Serait-ce une lueur d’espoir pour le cancer le plus agressif du cerveau : le glioblastome. Une équipe de chercheurs de l’Université de Nantes, d’Angers, l’Inserm, et le CNRS, ont annoncé dans la revue scientifique Biomédecine le 20 juin, avoir mis au point un traitement capable d’éliminer les tumeurs chez les souris.

Cette découverte est une bonne nouvelle quand on connaît le pronostic sombre de cette pathologie. Avec 3 500 personnes touchées chaque année en France, et une résistance déconcertante face aux thérapeutiques actuellement utilisées, il en devient le cancer du cerveau le plus agressif. "Avec une médiane de survie inférieure à 2 ans après application des traitements conventionnels, cette maladie reste un défi clinique", soulignent les scientifiques du CRCI2NA dans un communiqué de presse.

"Il va falloir humaniser l’anticorps, étudier la toxicité du traitement… Le parcours est encore long mais les résultats suscitent un réel espoir"

Les scientifiques ont mis au point une thérapie à base d’un anticorps monoclonal marqué d’un isotope radioactif de lastate, "l’élément naturel le plus rare sur terre", explique Emmanuel Garcion, directeur de recherche Inserm en neuro-oncologie. Le traitement cible une molécule de surface du glioblastome associée à l’agressivité de la tumeur : le syndecan 1. Pour y parvenir, les chercheurs ont administré cet anticorps dans le cerveau de la souris femelle.

Et les résultats sont très encourageants si on en croit l’équipe de recherche. "Nous avons atteint 70 % de survie des souris dans le meilleur des groupes, avec une éradication des tumeurs, constate le Dr Emmanuel Garcion. Nous avons aussi observé une réduction des sites tumoraux secondaires, et, une protection immunologique à long terme. Quand on essaie de réimplanter la maladie, la souris ne la développe pas. Elle est protégée", révèle-t-il.

C’est un résultat très prometteur pour une application sur l’homme. Le développement de cette stratégie va se poursuivre, dans la perspective d’un éventuel essai clinique. "Il va falloir humaniser l’anticorps, étudier la toxicité du traitement… Le parcours est encore long mais les résultats suscitent un réel espoir".

Glioblastome : une recherche active

Le pronostic très sombre de cette maladie incite les chercheurs à étudier plusieurs pistes de traitements. Une équipe américaine a publié dans la revue scientifique Cell, le 9 mai dernier la mise au point d’un vaccin thérapeutique à ARN messager qui a permis de prolonger la vie de quatre patients et de dix chiens atteints de cette tumeur.

Le principe de ce vaccin de l’équipe menée par Elias Sayour, oncologue pédiatrique au centre de cancérologie de l’université, repose sur le même principe que celui utilisé pour combattre le Covid 19 : il induit une réponse immunitaire et laisse l’organisme lutter lui-même contre la maladie. Dans cette étude, ce sont les propres cellules tumorales du patient qui ont servi à créer un vaccin personnalisé.

Un virus à l’origine du glioblastome

Une équipe de chercheurs de Besançon ont mis en évidence un lien entre une infection par un cytomégalovirus et le développement de tumeurs cérébrales. "C’est la première fois que l’on démontre que le cytomégalovirus, ou CMV, peut causer, au moins dans certains cas, un glioblastome, même si son mécanisme d’action reste à élucider", indique Gaëtan Ligat, virologue à l’université de Toulouse spécialisé dans le CMV.

Des preuves de plus en plus nombreuses identifient le cytomégalovirus humain (HCMV) comme un virus cancérigène potentiel. Ce virus a été détecté dans le glioblastome multiforme. "Nous présentons ici la première preuve expérimentale de la génération de cellules de glioblastome induites par ce virus possédant des caractéristiques semblables à celles du glioblastome et conduisant à la formation d'une tumeur chez des souris", souligne un des auteurs de l’étude dans un communiqué.

Leurs résultats publiés le 24 mars dans la revue scientifique Nature, ouvrent la voie à de nouvelles voies thérapeutiques et permettent d’évaluer le traitement anti cytomégalovirus ainsi que l’immunothérapie dans la lutte contre ce cancer dévastateur.

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