Sommaire
- 1 - Le bio n’est pas garanti sans pesticide !
- 2 - Le bio peut contenir des OGM
- 3 - Des vertus santé non prouvées
- 4 - Manger bio, ça pollue !
- 5 - Le bio n’est pas à l’abri des fraudes
- 6 - Méfiez-vous du faux bio
- 7 - Cosmétiques, détergents : attention aux arnaques !
- 8 - Labels bio : comment s’y retrouver !
- 9 - Produits bio : quels sont les contrôles ?
Le bio n’est pas garanti sans pesticide !
Zéro pesticide : voilà ce que promet la charte de l’agriculture biologique. Mais le diable est dans les détails ! En réalité, l’agriculture bio autorise l’usage de nombreuses substances phytosanitaires, à condition qu’elles soient d’origine naturelle : exit les molécules de synthèse, donc. Les plus courantes sont le soufre et le cuivre, deux fongicides fréquemment utilisés par les agriculteurs bio. Par ailleurs, les sols contiennent des traces persistantes de pesticides chimiques et les produits bio peuvent également être contaminés par les parcelles voisines, cultivées en agriculture conventionnelle. En mars 2018, l’association 60 Millions de consommateurs a ainsi passé au crible 74 références de produits bio (quinoa, riz, sucre de canne, café, chocolat, miel et huile d’olive). Résultat : près de 7 % des références contenaient des résidus de pesticides chimiques.
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Depuis le 1er janvier 2009, la présence "fortuite" d’organisme génétiquement modifié (OGM) à hauteur de 0,9 % dans des produits biologiques est tolérée. Surprenant ? Oui ! Surtout quand on sait que cette décision a été prise d’un commun accord par les ministres de l’Agriculture de l’Union européenne alors que le Parlement européen, à l’initiative des députés écologistes, s’était prononcé pour un plafond de 0,1 %. Et c’est encore plus surprenant lorsqu’on sait que ce seuil de 0,9 % est aussi celui appliqué à l’alimentation conventionnelle. Et il y a pire : les eurodéputés de la Commission Agriculture ont voté en février 2016 l’abandon de la décertification. En pratique, si un produit bio contient plus de 0,9 % d’OGM, il perd son certificat bio. Mais les eurodéputés veulent assouplir cette règle. Le projet de loi n’est pas
Des vertus santé non prouvées
Manger bio, ça pollue !
En moyenne, 7 Français sur 10 consomment du bio au moins une fois par mois. Problème : la production intérieure n’arrive pas à suivre cette déferlante ! Si de plus en plus d’agriculteurs franchissent le pas – aujourd’hui, 8 % des exploitations sont bio – le recours aux importations reste fréquent. Environ un tiers des produits bio sont importés de l’étranger : la moitié de l’UE, l’autre moitié, du reste du monde. Du coup, à ce jour, l’alimentation biologique contribue aussi à la pollution de l’air. Pourquoi ? Parce que, qui dit importation, dit transport donc libération de dioxyde de carbone ! Le transport des marchandises par bateau produit 10 à 15 g de dioxyde de carbone par tonne au km, ceux par camion 50 à 90 g, et ceux par avion 675 à 870 g (ce dernier est le moins utilisé).
Le bio n’est pas à l’abri des fraudes
DGCCRF - l’organisme mandaté par l’Etat pour contrôler les producteurs, transformateurs, importateurs, distributeurs et organismes certificateurs de la filière biologique. La dernière enquête de l’organisme, datée de 2015, fait ressortir un taux d'anomalie de 12,5%.
Si la filière de l’agriculture biologique est très contrôlée - peu de problèmes sont constatés - elle n’est pas exempte pour autant de fraudes. "Nous avons identifié l’utilisation d’un conservateur interdit dans un pain biologique, la présence de résidus de produits de traitement issus de la chimie de synthèse sur du raisin, et des publicités faisant référence à l’agriculture biologique alors que le professionnel n’avait pas fait contrôler son activité par un organisme certificateur", explique Sylvie Garnier de laMéfiez-vous du faux bio
Certains produits ont la couleur du bio et la forme du bio, mais attention, ils ne sont pas bio ! "Les marques jouent avec la tendance en s’appropriant les codes du bio côte emballage, couleurs ou mention type : "sans colorants et conservateurs"", explique Madame B., responsable dans une société internationale d’étude marketing. En clair, certains fabricants n’hésitent pas à miser sur la confusion. Ils utilisent des matières brutes, du papier kraft ou du carton pour des emballages qu’ils colorent en blanc, vert ou brun ! "Les consommateurs font leurs courses rapidement. Les marques en profitent pour véhiculer un message ambigu", précise notre interlocutrice qui a tenu à garder l’anonymat. Un conseil : soyez vigilant !
Cosmétiques, détergents : attention aux arnaques !
ISO 16128 : c’est le nom de la nouvelle norme internationale concernant les produits naturels ou bio. Elle a été adoptée en octobre 2017 mais les défenseurs de la cause bio interpellent sur son caractère trop laxiste, peu restrictif et très flou. "Suite à sa publication, des produits contenant des ingrédients chimiques et polluants pourront légalement se revendiquer bio", ont ainsi dénoncé un collectif d’associations dans un communiqué. Aucun seuil n’a été fixé, permettant de déterminer à partir de quand on peut parler de cosmétique naturel ou de cosmétique bio. Par ailleurs, il n’existe pas de liste noire qui interdit l'utilisation de certaines substances dans le cosmétique…pas mentionnés dans l’étiquetage. Ce qu’il faut faire : repérer les labels Ecocert, Qualité France, Cosmétique Bio et Cosmétique Écologique qui sont agréés par le ministère de l’Industrie. Et les mentions "contrôlé par un organisme tiers", "contrôlé par un organisme indépendant" ou "contrôlé par" suivies d’une identification de l’organisme qui a fait le contrôle, sont les plus fiables.
Labels bio : comment s’y retrouver !
AB, Demeter, Nature et Progrès, logo européen… Pas facile de s’y retrouver ! Tous les labels certifient en fait que le produit est constitué d’au moins 95 % d’ingrédients d’origine biologique. Néanmoins, leur présence n’est pas systématique. Elle dépend de la volonté du producteur (excepté pour le label européen, obligatoire sur les produits européens). En l’absence de label, le produit doit comporter la mention "issu de l’agriculture biologique" ainsi que le nom et l’adresse de l’organisme certificateur. Les marques privées, elles, imposent aux producteurs des contraintes supplémentaires à la réglementation européenne. "Demeter réclame que l’exploitation biologique soit le plus possible autosuffisante", précise Anne-Laure Gaffuri, déléguée exécutive de l’association Bioconsomm’acteurs.
Produits bio : quels sont les contrôles ?
"La filière biologique est plus contrôlée que celle de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) ou du Label Rouge", assure Anne-Laure Gaffuri, déléguée exécutive de l’association Bioconsomm’acteurs. Elle est en effet visée à toutes les étapes de production (transformation, stockage, distribution). "Il y a un contrôle obligatoire une fois par an et nous intervenons en plus de manière inopinée ", explique Julie Basdevant d’Ecocert. Et dans le cas d’écart à la règlementation, "les sanctions peuvent aller du simple avertissement au déclassement du produit", précise Olivier de Marcillac d’Agrocert. A noter : Ecocert, Qualité France, Ulase, Agrocert, Certipaq et Aclave sont reconnus par les pouvoirs publics pour certifier l’agriculture biologique en France.
mots-clés : vins, raisin, pain, cosmétiques, pesticides, pollution, bio, Avion, produits à risque, regret
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