Épilation à la lumière pulsée : brûlures, douleurs... L'alerte de l'AnsesIstock

"Ces appareils ne sont pas anodins pour la santé". Très en vogue dans les instituts de beauté, car moins chère et moins contraignante que le laser, l'épilation définitive à la lumière pulsée se démocratise avec des appareils qui sont même vendus à domicile. Dans un avis publié ce jeudi 9 septembre, l'Agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation assure que, "pratiquée par des professionnels ou à domicile, l’épilation à la lumière pulsée peut provoquer des effets indésirables : brûlures, cloques, lésions oculaires".

L'établissement administratif rappelle "l’importance de mieux former les professionnels et d’informer les utilisateurs des contre-indications et bonnes pratiques à suivre". De manière générale, les appareils d'épilation à la lumière pulsée ont un même principe de fonctionnement : "la destruction du poil et du bulbe pileux, par effet, thermique".

Empêcher ainsi la détection précoce de mélanomes

Selon l'Anses "ces appareils ne sont pas anodins pour la santé". "Le plus souvent, les effets qui peuvent être provoqués sont mineurs : douleur, érythèmes, sensation de brûlure…", détaille l'Agence, précisant que "des cloques ou des croûtes peuvent également se produire à la suite de l’utilisation de ces appareils".

Toutefois, l'épilation à la lumière pulsée peut même avoir "des effets plus graves tels que des troubles de la pigmentation et des lésions oculaires en cas de mésusage". Utiliser la lumière pulsée pour s'épiler pourrait même entraîner "un retard de diagnostic du cancer de la peau, l’IPL pouvant en effet, dénaturer la couleur de lésions précancéreuses et empêcher ainsi la détection précoce de mélanomes".

Comment éviter les risques ?

Pour limiter le risque qu'apparaissent ces effets, l'autorité recommande de porter des lunettes de protection au moment de l'utilisation de ces appareils, de ne pas épiler les zones proches des yeux, comme les sourcils, de ne pas utiliser d'anesthésique, ou encore d'espacer les séances d'au moins un mois.

Pour rappel, l'Anses assure l'épilation à la lumière pulsée est déconseillée dans les cas suivants :

  • Présence de toute anomalie cutanée – relief, texture ou couleur – ou de maladie touchant la peau : antécédents de cancer cutané, psoriasis, herpès ou antécédents d’herpès sur la zone à épiler… ;
  • prise médicamenteuse de traitements photo-sensibilisants et anticoagulants
  • application de tout produit sur la zone épilée (cosmétiques, y compris les autobronzants, huiles essentielles, produits « naturels »…) ;
  • couleur de peau ou nature du poil non adaptés : personnes albinos, poils dépigmentés, duvet… ;
  • avoir été exposé, avant ou après l’épilation, aux UV naturels ou artificiels. En cas d’exposition précédant l’épilation, celle-ci ne devra pas être pratiquée avant un retour à la couleur naturelle de la peau. En cas d’exposition après l’épilation, elle ne devra pas avoir lieu avant la résolution des éventuelles lésions provoquées par l’IPL ;

L'Agence nationale de sécurité de l'alimentation, de l'environnement et du travail a recommandé d’inscrire ces dispositifs dans un cadre réglementaire adapté et demandé de mieux former les professionnels. Dans la pratique, l’épilation à la lumière pulsée s’est développée chez certains professionnels en dehors du cadre légal défini par un arrêté de 1962. Celui-ci dispose, en effet, que l’utilisation d’autres dispositifs que la cire et la pince à épiler pour des actes d’épilation est uniquement réservée aux médecins. Dès 2016, l’Anses avait souligné l’existence d’une situation réglementaire incohérente, dans la mesure où les salons d’esthétique ont la possibilité d’utiliser ces appareils pour réaliser des soins de photorajeunissement.

Plus récemment, des arrêts du Conseil d’État (2019) et de la Cour de Cassation (2021) sont venus limiter la portée de cette exclusivité aux médecins. "Le fonctionnement et les principes d’interaction avec la peau peuvent être méconnus ou mal compris par certains professionnels et par les particuliers. Il est donc nécessaire de mieux encadrer le marché des appareils et l’utilisation de cette technologie pour en limiter les effets indésirables", explique Rémi Poirier, coordinateur de l’expertise à l’Anses.

Sources

Mieux encadrer l’épilation à la lumière pulsée pour protéger les consommateurs, Anses, 9 septembre 2021.

https://www.anses.fr/fr/content/mieux-encadrer-l%E2%80%99%C3%A9pilation-%C3%A0-la-lumi%C3%A8re-puls%C3%A9e-pour-prot%C3%A9ger-les-consommateurs

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