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L’ikigaï, pour mettre du sens dans sa vie
“Ikigaï” ou “生き甲斐” en écriture japonaise, peut se traduire par “ce qui me donne de la joie” ou “ce qui me donne envie de me lever le matin” en français. C’est un concept japonais, une philosophie à adopter au quotidien, qui permet de se rappeler pourquoi nous vivons et quel est le sens que nous souhaitons donner à notre vie. Héctor Garcia et Francesc Miralles, deux auteurs espagnols passionnés par le Japon, expliquent en préambule de leur livre La Méthode ikigaï, découvrez votre mission de vie, que cela correspond "au sens de la vie, à ce qui nous fait nous lever chaque matin avec enthousiasme".
La clé du bonheur des Japonais
Ce concept est largement étendu dans la société japonaise moderne, où les journées des citoyens sont très remplies par le travail, le temps passé dans les transports ou encore les tâches domestiques. Mais, loin de là l’idée de réserver cette philosophie aux travailleurs !
Les plus anciens cultivent aussi leur ikigaï, notamment pour rester actifs bien après leur retraite et garder un bon équilibre et une meilleure santé. Et, pour certain, comme les spécialistes du sujet Hector Garcia et Francesc Miralles, l’ikigaï serait sans nul doute l'une des clés de la longévité des communautés centenaires au Japon.
Atteindre l’équilibre entre ces quatre piliers
La passion, la vocation, la profession et la mission sont les quatre bases qui structurent l’ikigaï de chacun. Pour trouver son ikigaï, il faut donc réussir à atteindre l’équilibre entre ces quatre piliers. Mais identifier le but profond de sa vie n’est pas toujours une mince affaire. Pour certain, c’est évident et la question ne se pose pas alors que pour d’autres, c’est plus délicat, et cette réussite demande plus de temps. Si vous faites partie du second groupe pas d’inquiétude, il existe de nombreuses façons de trouver sa raison d’être. Par ailleurs, cet ikigaï peut évoluer au cours de la vie et celui de vos vingt ans ne correspond peut-être plus. À chaque âge sa raison d’être. Il est donc important d’aborder cette philosophie sans appréhensions ou idées préconçues.
Décoder les mécanismes de la pensée
L’ikigaï permet de se lever tous les matins avec une pensée positive… Mais pas uniquement ! Trouver son ikigaï c’est décoder les mécanismes de sa propre pensée. Cela permet de se connaître et d’être en accord avec soi-même. Un élément plus que nécessaire pour prendre quotidiennement des décisions en harmonie avec ses envies profondes.
Si plusieurs chemins permettent d’accéder à son ikigaï, la rédaction a choisi de se pencher sur ces deux voies. Libre à chacun d’utiliser celle qui lui convient le mieux.
Les 4 questions à se poser pour trouver son ikigaï
Pour trouver sa raison d’être, il y a quatre questions clés à se poser. Elles correspondent aux quatre piliers évoqués précédemment.
Prendre du temps pour parler avec soi-même
Pour réussir l’exercice, il est important de se poser dans un endroit calme et d’y consacrer un réel moment. C’est en quelque sorte une réunion avec soi-même. Bougies, lumière tamisée, tisane, musique douce… À chacun son truc pour se sentir bien et détendu. Il est également conseillé de prendre de quoi écrire : feuille ou ordinateur selon vos préférences, mais gare à ne pas vous laisser distraire par les écrans ! Une fois que vous êtes prêt, vous pouvez commencer en vous demandant :
- "Qu’est-ce que j’aime faire ?" : cela concerne votre passion, les tâches que vous aimez accomplir au quotidien, etc.
- "En quoi suis-je doué(e) ?" : cela représente votre vocation, ce pourquoi vous avez un don presque inné.
- "De quoi le monde a-t-il besoin ?" : cette question est certainement plus délicate à répondre, et il n’y a évidemment pas de “bonne réponse”, mais une réponse personnelle qui correspond à sa propre mission de vie.
- "En quoi suis-je rémunéré(e) et est-il possible de se faire rémunérer de cette façon ?" : trouver sa raison de vivre est une bonne chose, mais pouvoir en faire sa profession permet d’atteindre son ikigaï avec succès.
Une fois que vous aurez répondu à ces quatre questions, votre ikigaï devrait se révéler par lui-même. Il s’agira forcément d’une activité qui vous passionne, qui vous permet d’exprimer vos talents, qui a un sens pour vous et pour la société, et au mieux, qui est suffisamment bien payée pour vous permettre de vivre comme vous le souhaitez.
Néanmoins, si ce n’est pas clair pour vous, n’ayez crainte. Selon les Japonais, chacun de nous possède forcément un ikigaï, voire plusieurs, en son for intérieur. Il suffit peut-être d’aller chercher ailleurs… Et pourquoi pas dans l’enfance ?
Ikigaï : retrouver son rêve d’enfant
Si le premier exercice est trop difficile pour vous et que vous n’arrivez pas à trouver votre ikigaï, peut-être que vous devriez faire une introspection plus poussée, en retournant dans vos souvenirs d’enfance et d’adolescence. Dans son livre Trouver son ikigaï, vivre de ce qui nous passionne, Christie Vanbremeersch a interviewé de nombreuses personnes qui se sont souvenues que leur ikigaï s’était manifesté dans l’enfance ou au cours de leur adolescence. Et pour cause, ce sont des périodes de vie pendant lesquelles l’anxiété liée à l’avenir professionnel et où la charge mentale du quotidien ne parasitent pas le désir et l’imaginaire.
Retrouver le noyau dur de notre désir
Enfant, vous souhaitiez être écrivain, médecin, pâtissier, vétérinaire, danseur ou encore pilote d’avion ? Ces projections peuvent vous aider à y voir plus clair sur ce que vous aimez vraiment faire, sur ce qui vous passionne, même si cela ressemble plus à des rêves une fois adulte.
Pour parvenir à trouver votre ikigaï grâce à votre passé, la spécialiste préconise de quitter votre temporalité pour vous replonger pleinement dans l’esprit de vos 5, 10 ou 15 ans. Prenez des notes sur ce qui vous animez à cette époque : chanter, danser, lire, écrire, peindre, jardiner, cuisiner, dessiner, bricoler, expliquer, prendre soin, réconcilier, apprendre, rêver… Une fois encore, ne vous mettez pas de barrières et essayez de définir cinq choses que vous aimiez faire. Une fois que vous avez ces éléments, demandez-vous quels bénéfices ces activités vous procuraient et comment elles étaient accueillies par votre entourage.
Dans un troisième temps, posez-vous la question de savoir ce que ces activités suscitent en vous aujourd’hui. Regret ? Motivation ? Indifférence ? Si vous ressentez une nostalgie et des regrets, c’est certainement parce que vous avez laissé trop longtemps de côté cette facette de votre personnalité. Pour retrouver la joie de vivre et l’envie de vous lever chaque matin, vous devriez, sans plus attendre, lui faire une place d’honneur dans votre vie actuelle.
Sources
Passion Japon, Editions Hachette Tourisme
La Méthode ikigai, découvrez votre mission de vie - Hector Garcia et Francesc Miralles, Editions Solar
Trouver son ikigaï, vivre de ce qui nous passionne - Christie Vanbremeersch, Editions First
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