Les personnes victimes d’AVC auraient deux fois plus de risque d’avoir un cancer©AdobeStock

Parfois mortels, les accidents vasculaires cérébraux effraient par leur côté imprévisible et les possibles séquelles. Selon une étude espagnole présentée lors du Congrés de la Société Européenne d'oncologie médicale à Madrid au début du mois de septembre, les personnes ayant subi un AVC auraient deux fois plus de risque d'être victime d'un cancer dans les 6 mois suivant leur accident.

Un cancer asymptomatique déjà présent lors de l'AVC

Menée entre 2012 et 2014, l'étude a concerné 381 personnes hospitalisées pour un AVC à Madrid, suivies pendant les 18 mois après leur hospitalisation. Les chercheurs ont pris soin de sélectionner ceux n'ayant pas été victimes d'un cancer au cours des cinq dernières années. Les résultats ont montré que 45% des participants ont eu un diagnostic de cancer, généralement à un stade avancé, dans les 6 mois après avoir subi un AVC. 24% d'entre eux ont développé une tumeur au niveau du côlon, 14% au niveau des poumons et 14% également au niveau de la prostate. L'auteur principal de l'étude, le Dr Jacobo Rogado de l'hôpital La Princesa à Madrid explique : "Lorsqu'est survenu l'AVC, le cancer était déjà présent, mais à un stade asymptomatique."

L'âge : un facteur de risque prédominant

Afin de déterminer les facteurs de risques de cancer, les spécialistes ont comparé les données cliniques des patients. 4 facteurs se sont démarqués :

- Un âge avancé : les patients qui ont développé un cancer avaient plus de 76 ans.
- Un niveau élevé de fibrogène : le fibrinogène participe aux mécanismes de la coagulation. C'est le facteur terminal de la coagulation. Il est fabriqué par le foie. Les patients qui ont développé un cancer avaient un niveau de fibrinogène supérieur à 450 mg/dL sachant que concentration normale de fibrinogène est comprise entre 2 et 4g/l (medisite)
- Un faible taux d'hémoglobine : l'hémoglobine transporte l'oxygène des poumons vers les tissus du corps et le gaz carbonique des tissus vers les poumons. Les patients qui ont développé un cancer avaient un taux d'hémoglobine inférieur à 13 g/dL sachant que le taux normal d'hémoglobine chez un homme adulte est de 13.5 et 17.5 g/dl.
- Des antécédents de cancer

Des études complémentaires sont nécessaires

Lors du congrès, le Dr Fausto Rolla, médecin oncologue en Italie, a estimé que "d'autres études sont encore nécessaires avant d'établir une corrélation nette entre cancer et AVC". Les chercheurs espagnols souhaitent maintenant "étudier les mécanismes moléculaires qui expliqueraient l’implication du fibronogène dans le lien entre AVC et cancer". Pour le Dr Jacobo Rogado, "les victimes d'un AVC devraient bénéficier d'un suivi pendant 18 mois pour surveiller le développement d'un éventuel cancer".

Un AVC expliqué en images

Vidéo : L'accident vasculaire cérébral - AVC

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