Si les accidents vasculaires cérébraux (AVC) touchent environ 150 000 personnes chaque année dans l'Hexagone, ces cas se concentreraient particulièrement en Alsace, qui enregistre le bien triste record de la région la plus concernée par ce fléau. C'est ce que révèle le Réseau Environnement Santé (RES), qui souhaite lancer une étude afin de comprendre et d'identifier les causes de ce phénomène.
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10 conseils pour éviter l'AVCHausse d'AVC en Alsace : les jeunes particulièrement touchés
Un phénomène dont le RES a conscience depuis 2017, puisqu'une première étude a révélé que le nombre de personnes touchées par un AVC invalidant en Alsace est passé de 29 à 120 pour 100 000 habitants de 1997 à 2014. En novembre 2018, un colloque s'est tenu à Strasbourg et a soulevé un deuxième point d'autant plus intrigant : cette hausse concerne une population relativement jeune, c'est-à-dire les moins de 45 ans, avec des disparités entre le Haut-Rhin (taux multiplié par 1,6) et le Bas-Rhin (taux multiplié par 4,3).
La pollution pointée du doigt
Y a-t-il des premières pistes d'explications ? Selon le RES, les causes seraient principalement environnementales. La pollution, facteur de risque connu de l'AVC au même titre que le surpoids et le manque d'activité physique, par exemple, est notamment pointée du doigt. "En Alsace, la sédentarité et l’alimentation n’ont que peu évolué ces dernières années, remarque Thomas Bourdrel, radiologue strasbourgeois interviewé par 20 Minutes. La pollution de l’air, plus. Dans l’étude, on voit bien que la hausse des AVC se fait plus sur les zones urbaines et denses. Et la région de Strasbourg fait partie des zones les plus polluées du pays."
La pollution due au trafic routier, notamment à cause des véhicules diesel qui émettent des particules ultrafines, est d'autant plus visée. Des explications qui, selon Thomas Bourdrel, sont très claires : "Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les AVC représentent la première cause de mortalité liée à la pollution de l’air dans le monde. Les preuves, on les a depuis longtemps, il ne faut pas attendre pour prendre des mesures."
AVC : vous pouvez agir sur dix facteurs de risque !
Si aucune mesure préventive concrète concernant les risques d'AVC dûs à la pollution n'a officiellement été énoncée, le ministère de la Santé souligne néanmoins que "dix [autres] facteurs de risque potentiellement modifiables sont associés à 90% du risque d'AVC". Ainsi, pour limiter au maximum ces risques, il convient de :
- "contrôler l'hypertension artérielle,
- perdre du poids en cas de surpoids ou d'obésité,
- éviter de fumer,
- pratiquer régulièrement une activité physique,
- équilibrer son alimentation, en consommant des fruits et des légumes et en réduisant sa consommation de sel,
- limiter sa consommation d'alcool,
- suivre et surveiller le traitement prescrit en cas d'affection cardiaque préexistante telle que la fibrillation auriculaire,
- contrôler le diabète ou une dyslipidémie,
- réduire l'exposition au stress,
- surveiller son taux de cholestérol".
"Alsace : Pourquoi la hausse des AVC, notamment chez les jeunes, est-elle plus forte dans la région ?". 20 Minutes. 13 janvier 2019.
"L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) : une maladie de jeunes ?". RES. 29 septembre 2017.
"[colloque] AVC, une maladie de jeune ? – 27 novembre à Strasbourg". RES. 30 octobre 2018.
"Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC)". ARS. 8 janvier 2019.
"La prévention des AVC". Ministère de la Santé. Mis à jour le 30 novembre 2017.
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