Quand on évoque un arrêt vasculaire cérébral, l'enjeu est surtout de connaître les signes annonciateurs pour détecter son apparition. Mais les gestes de prévention ne s'arrêtent pas là puisqu'il faut également savoir comment limiter les risques de handicap une fois qu'il s'est produit. Pour limiter les séquelles neurologiques, des chercheurs de l'Inserm de l'unité "Centre de psychiatrie et neurosciences" préconisent d'avoir recours à un simple masque à oxygène.
Leurs travaux publiés dans Brain et menés pour le moment chez l’animal affirment que "ce geste très simple prévient la perte neuronale et de façon complète les déficits sensori-moteurs", expliquent les chercheurs. Il suffirait pour cela de "l’administrer aux patients pendant le laps de temps nécessaire aux équipes médicales pour réalimenter leur cerveau en sang et donc en oxygène". Un AVC nécessite une prise en charge immédiate, puisqu'un vaisseau qui transporte le sang, donc l'oxygène, jusqu'au cerveau est rompu ou obstrué.
Un traitement facile à mettre en œuvre
La priorité après le début des symptômes est donc de restaurer la circulation sanguine le plus tôt possible. Mais les traitements ne parviennent pas toujours à empêcher des séquelles comme l’hémiplégie (paralysie d'une partie du corps) et l’aphasie (trouble du langage) car ils ne peuvent pas toujours sauver les tissus cérébraux encore viables et encore moins les tissus déjà endommagés. "Or un tissu en manque d’oxygène mais encore viable se nécrose rapidement si la circulation sanguine n’est pas rétablie en urgence", précisent les chercheurs.
Chercheurs et médecins souhaitent donc trouver le moyen, dans tous les cas d'AVC, de protéger le tissu encore viable jusqu’à ce qu’il soit à nouveau irrigué et donc ré-oxygéné. Chez des souris, les scientifiques de l'Inserm ont trouvé que l'oxygène délivré par un simple masque facial prévient l’inflammation tissulaire chez les animaux. "Ce travail a également une valeur importante pour sa transposition à l’homme car le traitement consiste en une simple bouteille à oxygène et un masque facial léger", explique Jean-Claude Baron, principal auteur de l'étude.
Ce traitement est d'autant plus facile à mettre en oeuvre qu'il peut être utilisé sur le patient dès le transport en ambulance. Peu coûteux, "il serait également envisageable de le mettre en œuvre à domicile, avant l’arrivée des secours, chez les patients à haut risque d’AVC, grâce à une formation minimale du patient et de son conjoint", ajoute le chercheur. L’AVC reste une cause majeure de handicap et les chercheurs espèrent bien que l'utilité clinique de ce traitement sera prochainement prouvée par des essais ultérieurs.
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