- 1 - L’homme est-il toujours responsable ?
- 2 - La frigidité est-elle fréquente ?
- 3 - Des causes souvent psychologiques
- 4 - Un problème physiologique ?
- 5 - Quelles maladies peuvent être en cause ?
- 6 - La frigidité est-elle liée à la ménopause ?
- 7 - Attention aux médicaments !
- 8 - Comment bien réagir ?
- 9 - Comment soigner la frigidité ?
- 10 - Qu’est-ce que le vaginisme ?
L’homme est-il toujours responsable ?
"L’impossibilité ou la difficulté à atteindre l’orgasme peut être liée au partenaire, soit en raison de ses insuffisances sexuelles et érotiques, soit en raison de son profil psychologique", explique le Dr Leleu, médecin sexologue. Les troubles érectiles ou l’éjaculation précoce sont peu propices à l’excitation des zones érogènes du vagin. Mais un partenaire trop pressant ou trop brutal peut aussi entraîner la frigidité de sa compagne. L’impression d’être prise pour un simple objet sexuel peut entraîner chez la femme un refus réflexe physique.
La frigidité est-elle fréquente ?
Pour les experts, la frigidité est certes un terme générique, mais elle existe ! D’après le Dr Gérard Leleu, médecin sexologue, elle équivaut à l’absence de désir sexuel (anaphrodisie) ou d’orgasme (anorgasmie). Dans une moindre mesure, l’absence de plaisir simple ou de réactions agréables aux gestes érotiques est aussi une marque de frigidité. C’est dire si elle est fréquente ! "70% des femmes n’éprouvent pas d’orgasme au cours du coït", révèle notre spécialiste.
Des causes souvent psychologiques
La frigidité relève souvent de "blocages". Une éducation rigide où le sexe est considéré comme impropre et érigé en tabou peut être une des causes. "S’installe alors dans la conscience du petit un surmoi répressif qui va tendre à rendre honteuse toute activité sexuelle (…) et cela pour toute la vie", explique le Dr Gérard Leleu, médecin-sexologue. Mais les "blocages" peuvent être liés au quotidien. Ne pas décompresser après une journée stressante ne favorise pas l’émergence du désir ou du plaisir sexuel. Une appréhension du coït peut aussi être en cause : peur d’être meurtrie par la pénétration ou de ne pas atteindre l’orgasme... L’image peut aussi jouer. Ne pas accepter son corps et ses formes peut entraîner des complexes qui nuisent fortement à la libido.
Un problème physiologique ?
La frigidité peut avoir une origine physiologique. Le vagin est un organe fragile et sensible. Certaines affections ou infections (lésions, relâchement du périnée, chlamydiae, herpès…) peuvent perturber le plaisir et la montée orgasmique. Si elles sont associées à des douleurs, elles peuvent entraîner un vaginisme, contraction douloureuse qui rend toute pénétration difficile. La sécheresse vaginale, l’hystérectomie ou l’ablation de l’appareil utérin peuvent aussi être responsables. Cette dernière opération prive le plus souvent les femmes des ovaires qui sécrètent les œstrogènes et favorisent la lubrification du vagin. Pour la sécheresse vaginale (hormis en cas d’antécédents de cancer), "on peut prendre un traitement de substitution constitué d’œstrogène ou une pommade à eau", conseille le Dr G. Leleu.
Quelles maladies peuvent être en cause ?
"Toutes les maladies chroniques aiguës ou graves peuvent être une entrave à l’envolée orgasmique", explique le Dr Gérard Leleu, médecin sexologue. Exemples : la fatigue physique et psychologique, la baisse de la tension artérielle, les troubles neurologiques, l’anémie, l’essoufflement, la douleur...
La frigidité est-elle liée à la ménopause ?
La frigidité touche à tous les âges. Mais à la ménopause, les risques sont supérieurs en raison de la baisse des oestrogènes. "Faute de cette chute d’hormones, la muqueuse vaginale devient fragile et sèche, d’où des douleurs lors de l’introduction et des frottements du pénis", explique le Dr Leleu, médecin sexologue. Mais on ne devient pas frigide pour autant ! Car la ménopause est aussi "une nouvelle jeunesse érotique", précise le spécialiste, le moment d’une libération de testostérone dans l’organisme qui provoque le désir. Résultat : c’est parfois une période de croissance du désir. Ce qui peut se révéler dangereux durant la période de péri-ménopause où le risque de grossesse subsiste.
Attention aux médicaments !
La frigidité est étroitement liée à certains traitements. "De nombreux médicaments ont un effet anti libido et anti orgasme", révèle le Dr G. Leleu, médecin sexologue. La liste est longue : "sédatifs" (même les doux comme la valériane ou le tilleul), somnifères, antidépresseurs, certains anti hypertenseurs et anticholestérol". Attention : tout arrêt de traitement doit faire l’objet d’une consultation médicale préalable.
Comment bien réagir ?
Un "blocage " ou une absence d’orgasme peut déconcerter, frustrer, voire culpabiliser la personne frigide. Surtout ne pas simuler ! Même si la tranquillité du couple semble préservée sur le moment, on s’enferme alors dans une entreprise mensongère à l’inverse d’un désir sincère. Côté partenaire, inutile également de culpabiliser. Les performances ne sont pas forcément en cause ! Dédramatiser, rassurer, faire preuve de patience, et pourquoi pas, en parler à un médecin, sont les meilleures choses à faire.
Comment soigner la frigidité ?
La frigidité n’est pas définitive. "A chaque cause, il existe un traitement adapté", rassure le Dr G. Leleu, médecin-sexologue. Il faut essayer de comprendre d’où vient le problème. S’il s’agit d’une raison physiologique (infection, virus…), la meilleure solution est de faire un examen complet chez son gynécologue. Si l’absence de plaisir est liée à un blocage psychologique, on peut envisager une thérapie, seule ou en couple. Il n’est pas forcément nécessaire de s’engager dans un travail à long terme, parfois quelques séances suffisent à cerner le problème et à débloquer la situation.
Qu’est-ce que le vaginisme ?
Tous les facteurs, qu’ils soient physiologiques ou psychologiques, peuvent générer à leur tour des tensions dans le couple, des conflits conjugaux qui ne font qu’amplifier les facteurs précédents. Ce qui peut former un cercle vicieux. Le plus souvent, un blocage d’origine psychologique se caractérise par un " vaginisme", c’est-à-dire une contraction forte, soudaine et douloureuse du vagin qui empêche toute pénétration agréable. Une seule solution pour les femmes : prendre soin de soi.
- "Contexte de la sexualité en France", (rapport de l’Inserm)
- Le traité des orgasmes, Dr Gérard Leleu, médecin sexologue, thérapeute de couple.
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