Depuis l'affaire Harvey Weinstein le débat sur le harcèlement et les violences sexuelles est de nouveau sur le devant de la scène. Mais si certaines osent enfin pointer du doigt le problème, d'autres s'insurgent accusant leurs congénères féminines de lancer un appel à la haine des hommes. Dernière confrontation en date, la réponse de l'animatrice Brigitte Lahaie à la féministe Caroline De Haas qui a déclenché la fureur de beaucoup de victimes d'agression sexuelle. "Quand vous avez été victimes de viol vous jouissez moins", explique Caroline De Haas, ce à quoi l'ancienne actrice de films pour adultes répond "on peut jouir lors d'un viol vous savez".
"Cela ne change rien au fait que le viol est un crime"
Consternée, Caroline de Haas, reste sans voix. Plus tard dans la journée, la féministe postera sur son compte Twitter : "le corps d'une victime de violence peut réagir de plein de manière sdifférentes. Cela ne change rien au fait que le viol est un crime", ajoutant qu'un tel discours appel à la banalisation de la violence.
Mardi 9 janvier dernier, Brigitte Lahaie faisait partie des centaines de femmes dont l'actrice Catherine Deneuve ou encore l'écrivaine Catherine Millet qui ont signé une tribune publiée dans le journal Le Monde défendant le droit des hommes à importuner les femmes sans être accusés d'agression sexuelle. Selon les signataires, ce "comportement puritain" servirait à rendre les femmes encore plus fragiles aux yeux de la société. Mais quelques heures après les propos de Brigitte Lahaie, le clan des signataires de la tribune s'effondre. Peggy Sastre publie sur Twitter : "les rédactrices et les signataires de la tribune des femmes libèrent une autre parole" se désolidarisent des propos tenus par l'une des signataires", considérant que ces propos ont été "insultants envers les femmes victimes de viol".
"Les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s"inquiéter"
La polémique prenant de l'ampleur, Brigitte Lahaie invitée dans l'émission L'invité qui sera diffusé sur TV5Monde à 18h30 vendredi 2 janvier, s'excuse publiquement dans un extrait diffusé par la chaîne : "Je regrette que cela ait été mal compris et sorti de son contexte. J'aurais peut-être dû ajouter "malheureusement". Ce que je voulais dire, parce que je connais par coeur les questions de sexualité, c'est que parfois le corps et l'esprit ne coïncident pas".
Le débat entre les deux camps féminins ne s'arrête pas là puisque jeudi soir, Caroline De Haas et une centaine d'autres féministes répondent elles aussi dans une tribune intitulée : "les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s'inquiéter. Elles répondent à celles qui les accusent d'être dans l'excès en justifiant que malheureusement l'excès est déjà là. "Comment imaginer un seul instant une société libérée, dans laquelle les femmes disposent librement et pleinement de leur corps et de leur sexualité lorsqu'une sur deux déclare avoir déjà subi des violences sexuelles". Les signataires ont tenu à recadrer les choses en expliquant qu'il est important de ne pas mélanger "délibérément un rapport de séduction, basé sur le respect et le plaisir avec une violence car elle contribue à la banaliser.
"Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle", Le Monde, 10 janvier 2018
"Les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s'inquiéter", France Info, 10 janvier 2018
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