Trois solutions de deux spécialistes pour prévenir Alzheimer Image d'illustration Istock
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Un jour, des clés disparaissent, le lendemain, ce sont des lunettes, et un jour, ces objets sont découverts dans un endroit incongru. Des signes qui traduisent tristement l’apparition de cette affection neurodégénérative tant redoutée : la maladie d’Alzheimer. Le Dr Bruno Dubois, professeur de neurologie et cofondateur de la Fondation Recherche Alzheimer, et Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre, conseillent dans l’ouvrage Alzheimer n’est pas une fatalité des Editions Harper Collins, différentes solutions pour ralentir le processus.

Pour les spécialistes, il est important d’entretenir sa réserve cognitive en se focalisant sur des activités qui nous font du bien. "Il faut trouver des activités qui vous plaisent, qui vous stimulent, que vous avez envie de faire et que vous allez éventuellement partager avec d’autres", expliquent-ils dans leur livre. Se forcer à faire des animations déplaisantes n’apporte aucun bénéfice.

"Il faut une régularité dans la pratique, garder l’esprit ouvert, s’intéresser à l’actualité, la culture, reprendre des cours à l’université"

L'interaction sociale est nécessaire pour limiter le déclin cognitif. "Nous sommes des animaux sociaux. Nous avons besoin de communiquer et d’échanger. C’est une véritable stimulation", indiquent les spécialistes. Ces échanges doivent s’effectuer avec d’autres personnes. Selon les médecins, les animaux ne sont pas suffisants.

En variant les activités, différentes zones du cerveau vont pouvoir travailler. Et point important, la variation d’exercices permet de ne pas s’ennuyer. Jeux de société, de stratégies, tout est bon à partir du moment où vous le faites avec plaisir. "Il faut une régularité dans la pratique, garder l’esprit ouvert, s’intéresser à l’actualité, la culture, reprendre des cours à l’université… ", précisent les scientifiques.

Lire un livre est un acte simple dont le bénéfice est indéniable

Certaines activités ont plus d’impact. Plusieurs études scientifiques ont démontré que jouer de la musique, lire, ou apprendre une langue retardent l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer. "Il faut des heures pour apprendre un texte, mais dès que vous le mettez en chanson, votre cerveau retient les paroles avec une grande rapidité", soulignent les médecins.

À la fin des années 1980, des chercheurs ont étudié l'effet de la lecture sur les démences dans le Sud-Ouest. Environ 3 777 personnes ont été suivies durant 15 ans. L'objectif était d’étudier le vieillissement cérébral normal et pathologique après 65 ans. Et les résultats sont sans appel : la lecture est une activité dont le bénéfice dans la prévention des démences est incontestable.

L'apprentissage d’une autre langue, le voyage, le jardinage… sont autant d’activités bénéfiques pour le cerveau et la réserve cognitive.

Savoir prendre soin de nos sens

Pour que le cerveau soit correctement stimulé par les activités qui nous font du bien, nos cinq sens doivent rester infaillibles. "Si nous entendons mal, voyons mal, ou percevons mal les odeurs, à la longue, notre cerveau va modifier sa structure profonde et il sera plus sensible aux agressions telles que la maladie d’Alzheimer", livrent les médecins. Et la science le prouve.

Des études ont établi un lien entre la perte d’audition et la démence chez des personnes âgées. "Il est pénible de supporter les conversations lorsque l’on n’arrive pas à les suivre et encore moins à y participer, alors on s’isole."

Une méta-analyse publiée en 2023 a d’ailleurs conclu qu'appareiller une personne présentant des troubles auditifs permettait de réduire de 19 % le risque de déclin cognitif. Il en est de même pour la vue, le goût et l’odorat.

La méditation, un allié pour éviter le déclin cognitif

Le terme méditation désigne un ensemble de pratiques mentales et corporelles qui impliquent toute son attention sur la respiration, sur les sensations corporelles ou sur les pensées. "Dans le cadre de nos recherches, nous avons retenu une approche séculaire de la méditation, sans aucun aspect religieux", rapportent les psychiatres et neurologues.

Sans grande surprise, la méditation de pleine conscience serait la plus adaptée. "Cet entraînement mental vise à développer une présence consciente intentionnelle sur l’objet de la méditation. Une fois que l’on a décidé de l'objet, l'idée est d'entraîner son esprit à être consciemment présent sur lui et de détecter chaque fois que l’esprit va vagabonder", notent les spécialistes.

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