On en met dans son café ou dans ses pâtisseries pensant bien faire, mais ils ne seraient pas si bons que ça pour la santé : les édulcorants peuvent certes remplacer le sucre, mais pas sans risque, prévient l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans de recommandations publiées le 15 mai 2023, l’agence internationale déconseille aux personnes désirant perdre du poids de se tourner vers ces options pour adoucir leurs plats.
Édulcorants : un risque accru de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires
Il a été démontré par la recherche que l’usage d’édulcorants n’apporte pas de bénéfices sur le long terme en termes de réduction de la masse graisseuse chez les adultes comme chez les enfants. L’OMS ajoute que ces substances pourraient avoir des effets indésirables chez les gros consommateurs, comme un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de mortalité chez les adultes.
“Remplacer les sucres libres par des édulcorants n’aide pas à contrôler son poids sur le long terme. Les personnes concernées doivent penser à d’autres façons de réduire leur apport en sucres libres, comme la consommation d’aliments contenant des sucres naturels, notamment les fruits ou les boissons sans sucres ajoutés”, précise la docteure Francesco Branca, directrice du département nutrition et sécurité alimentaire à l’OMS. Elle ajoute : “Les édulcorants ne sont pas des éléments nutritionnels essentiels et n’ont aucune valeur nutritive. Les personnes concernées devraient réduire le taux de sucre de leur alimentation de manière globale le plus tôt possible afin d’améliorer leur état de santé.”
Quels sont les édulcorants les plus répandus ? Medisite fait le point.
L’aspartame
En 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publie sa première évaluation complète des risques associés à l’aspartame. “Les experts arrivent à la conclusion que l’aspartame et ses produits de dégradation sont sans danger pour la population générale (y compris les nourrissons, les enfants et les femmes enceintes).” Cependant, les consommateurs fréquents d’aspartame seraient plus à risque de cancer, d’après une étude publiée en 2022 dans PLOS One.
La stévia
En 2011, l’EFSA revoit son évaluation de 2010 sur les glycosides de stéviol et conclut que “les adultes et les enfants qui consomment une grande quantité d'aliments contenant des glycosides de stéviolpourraient dépasser la dose journalière admissible établie en 2010 si l'édulcorant était utilisé aux doses maximales proposées”.
L’advantame
En 2013, les experts de l'EFSA concluent que “l’advantame et ses métabolites ne posent pas de problème de sécurité pour les consommateurs s’il est consommé en tant qu'édulcorant selon les utilisations et les niveaux d'utilisation proposés”. Ils fixent tout de même une dose journalière admissible de 5 mg/kg de poids corporel par jour.
Le sucralose
Les chercheuses en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm Charlotte Debras et Mathilde Touvier ont publié une étude sur les édulcorants. Elles ont indiqué à Libération que “ceux qui se trouvent au-delà de la médiane de consommation [17,44 mg /journée pour les hommes et 19 mg /jour pour les femmes, ndlr] ont un risque accru de cancer de 13% comparé aux non-consommateurs”. Elles précisent que ceux qui sont le plus revenus sont l’aspartame, l’acésulfame K et le sucralose.
L’acésulfame K
Libération précise que les auteurs d’une étude publiée dans la revue PLOS Medicine en 2022 ont constaté que, comparés aux non consommateurs, les personnes qui consommaient le plus d’édulcorants, en particulier d’aspartame et d’acésulfame-K, avaient un risque plus élevé de développer un cancer, tous types de cancers confondus.
“WHO advises not to use non-sugar sweeteners for weight control in newly released guideline”, un communiqué de l’OMS.
“Édulcorants”, une fiche de l’EFSA.
“Aspartame, sucralose… La consommation d’édulcorants augmenterait de 13% le risque de cancer”, un article de Libération.
“La consommation d’édulcorants serait associée à un risque accru de cancer”, un communiqué de l’Inserm.
“Artificial sweeteners and cancer risk: Results from the NutriNet-Santé population-based cohort study”, une étude publiée dans PLOS One en 2022.
https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1003950
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