bouteille de vin rouge et verre de vin sur un tonneau en bois© iStockIstock
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Vin de noix : contre la fatigue

Le vin de noix est un tonique. En clair, il peut booster l’organisme. On peut le prendre en cas de baisse de forme, de fatigue.

Comment le préparer : "Pour fabriquer un vin de noix, il faut utiliser quelques noix fraîches encore un peu vertes, que vous couperez en quatre et auxquelles certains ajoutent parfois quelques feuilles de noyer. Elles seront laissées 3 mois dans un litre de vin rouge. Ensuite, vous passerez le liquide sans remuer la bouteille afin que les résidus végétaux restent au fond", conseille Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste. Une variante : ajouter au litre de vin, 10 cl d’alcool fort parfumé, 100 g de cassonade et 1/2 gousse de vanille.

Les bonnes doses : Un ou deux petits verres à madère par jour.

Vin chaud : contre le rhume

"Certaines plantes sont de bons antiseptiques", explique Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste. "Cela est dû aux différents composés qu’elles contiennent, et que l’on retrouve en plus grande quantité dans certaines écorces". Pas étonnant, donc, que pour soigner le rhume et le refroidissement nos ancêtres aient concocté un vin chaud ("pour faire transpirer", note le spécialiste), à base d’écorces de cannelle et d’orange.

Comment le préparer : Faites chauffer 75 cl de vin rouge avec 2 bâtons de cannelle, l’écorce d’une orange, deux clous de girofle et 125 g de sucre.

Les bonnes doses : Un ou deux petits verres à madère par jour.

Vin de gentiane : il stimule l’appétit

Vin de gentiane : il stimule l’appétit© Istock

Le vin de gentiane peut aider à stimuler l’appétit lorsqu’on en manque, en période de convalescence par exemple. On utilise la racine de gentiane. Vous pouvez la trouver chez le pharmacien puisqu’il s’agit d’une plante protégée dont la récolte est interdite.

Comment le préparer : Laissez macérer 1 cuillère à soupe de racine coupée en dés dans un petit verre d’eau de vie, pendant 48 h. Versez 120 g de sucre dans 1 litre de vin blanc sec puis ajoutez les racines et l’eau de vie. Laissez reposer 15 jours et filtrez. "Ce vin est un grand classique de l’apéritif", note Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste.

Les bonnes doses : Un ou deux petits verres à madère par jour.

Recettes aphrodisiaques, anti grippe…

Mode d’emploi : Pour un vin facilitant la digestion, laissez macérer deux poignées de romarin frais dans un litre de vin blanc sec. Pour la même indication, mettez une poignée de feuilles de sauge dans un litre de vin blanc ou rouge et oubliez pendant quelques semaines.

Pour un vin stimulant, voire, selon certains, aphrodisiaque, versez 15 g de poudre de ginseng dans un litre de vin blanc et laissez reposer pendant 1 mois.

Pour un vin tonique et, dit-on, anti grippe, laissez macérer 20 g d’écorce de quinquina et un bâton de cannelle dans 1 litre de vin doux pendant 1 mois, filtrez.

Les bonnes doses : Un ou deux petits verres à madère par jour.

D’où viennent les vertus thérapeutiques des vins ?

D’où viennent les vertus thérapeutiques des vins ?© Istock

On utilise depuis des siècles les vins thérapeutiques pour stimuler l’appétit, améliorer la digestion ou tonifier l’organisme, c’est l’origine du "remontant".

"Autrefois, ils permettaient de conserver le bénéfice des plantes médicinales pendant les périodes hivernales. Ainsi, elles étaient maintenues à l’abri de la poussière et des risques de moisissure... C’est un peu le même principe qu’avec la tisane mais, d’une part, l’alcool permet de dissoudre certains composés dans l’eau et, d’autre part, le sucre et l’alcool vont jouer un rôle de conservateurs", explique Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste.

Peut-on faire des vins santé avec tous les vins ?

"Rouge ou blanc, peu importe, mais mieux vaut choisir un vin sucré et un peu lourd : un porto, un frontignan ou un muscat qui titrent aux alentour de 16° pourront très bien faire l’affaire. Ils sont suffisamment sucrés et alcoolisés pour faire de bons conservateurs", explique Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste.

Par ailleurs, attention aux vins trop tanniques : leur tannins vont s’ajouter à ceux des plantes, ce qui pourrait perturber la conservation des principes actifs. C’est pourquoi, en théorie, "à chaque plante son vin, en fonction de ses composants".

Le mieux ? Suivre nos recettes locales élaborées au fil des siècles.

Peut-on utiliser toutes les plantes ?

Peut-on utiliser toutes les plantes ?© Istock

Toutes les plantes qui sont utilisées en tisanes, décoctions ou dans la cuisine peuvent aromatiser les vins. "Dans toutes les régions, on trouve des vins fabriqués avec les plantes locales : les gens prenaient ce qu’ils avaient sous la main", constate Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste.

Et comme l’amertume des plantes aromatiques augmente les sécrétions gastriques, ce qui stimule l’appétit, on trouve des plantes très amères comme la gentiane, dans des recettes de vins "maison" d’autrefois, souvent devenues aujourd’hui des classiques de l’apéritif.

Vins santé : secrets de fabrication

Pour faire un vin santé, "c’est tout simple : il suffit de laisser macérer une quantité donnée de plantes dans le vin, pendant un laps de temps pouvant aller jusqu’à trois mois, puis de filtrer avec un filtre à café afin de retirer les résidus de végétaux qui restent en suspension", explique Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste.

Il est également possible d’ajouter un alcool fort (armagnac, cognac, calvados, rhum) pour la conservation si le vin n’est pas assez alcoolisé. Certains ajoutent également à leurs recettes du sucre ou du miel afin de corriger l’amertume de certaines plantes.

Attention : "Le sucre assure une meilleure conservation, mais il ralentit l’absorption des principes actifs."

Vins santé : des doses approximatives

Vins santé : des doses approximatives© Istock

"Les doses de plantes utilisées ne sont pas extrêmement précises, ce sont celles que connaissaient nos aïeux : la poignée, la pincée, les brins, la cuillère", sourit Jean-Pierre Nicolas, ethnobotaniste. "De même lorsque l’on parle d’un litre de vin, il s’agit souvent en fait d’une bouteille de 75 cl."

D’autre part, en termes de consommation, les vins de santé ne sont pas des vins de table. Ils sont à boire à raison d’un ou deux petits verres à madère par jour. On les prendra avant les repas s’ils ouvrent l’appétit (vins apéritifs), s’ils tonifient l’organisme (vins toniques) ou s’ils facilitent la digestion (vins digestifs).

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