En France, le marché des conserves se porte plutôt bien. L’Hexagone est le premier producteur européen d’aliments en conserve. Signe de cet engouement, un quart des portions de légumes consommées par les Français le sont en conserve. Les aliments en boîte ont la cote. Mais cet attrait pour ce type d’aliments est-il réellement une bonne nouvelle ? Les conserves alimentaires sont-elles recommandables pour la santé ? Pour le savoir, nous avons posé la question à Raphaël Gruman, nutritionniste à Paris, auteur, et ambassadeur Medisite.
Conserves : pratiques et économiques
Parmi les premières raisons qui nous poussent à consommer des aliments en conserve, l’aspect pratico-pratique apparaît en pole position. "L’intérêt c’est qu’on peut les avoir en permanence à la maison, et c’est prêt tout de suite", confirme Raphaël Gruman.
Autre avantage, et non des moindres en ces temps inflationnistes : leur prix abordable. Si on compare par exemple une conserve de légumes et les mêmes légumes au rayon frais, le premier affiche un tarif nettement inférieur. Un argument décisif pour les budgets les plus modestes. "Les conserves de légumes ne coûtent pas très cher et on peut les consommer sans risque pour la santé", abonde le nutritionniste.
Conserves de légumes : une solution d’appoint
Pour manger plus de légumes, la facilité et l’aspect financier nous inciteront en somme davantage à dégainer notre ouvre-boîte plutôt qu’à sortir notre économe. Dès lors, on peut s’interroger : ne risque-t-on pas de ruiner l’équilibre alimentaire sur l’autel de la conserve ? Non, rassure Raphaël Gruman, il est possible de manger équilibré en mangeant des conserves de légumes, à condition que cette solution reste occasionnelle, tempère l’expert. "On peut manger équilibré en consommant des conserves de légumes, mais il ne faut pas en manger tout le temps. Le problème de la conserve, c’est la conservation des vitamines : c’est la stérilisation qui fait qu’en chauffant les conserves pour les conserver justement on perd les vitamines".
Autrement dit, varier entre légumes frais et légumes en conserve apparaît comme un bon compromis si on veut continuer à puiser les vitamines contenues dans les végétaux. "Les légumes classiques en conserve doivent être considérés comme une solution d’appoint".
Privilégier les légumes bruts aux conserves préparées
Autre conseil à connaître à l’heure de choisir dans les rayons : si on hésite entre des conserves de légumes bruts et préparés, on jette son dévolu sur le premier. "On évite les aliments préparés en conserve, riches en sel et en additifs. On est sur la même problématique que pour les produits alimentaires transformés classiques, à limiter dans la mesure du possible", prévient Raphaël Gruman.
A quelle fréquence consommer des conserves de légumes ?
"On peut en consommer assez souvent à condition de les associer à des produits frais", recommande Raphaël Gruman. Le mieux restant, quand on peut, de privilégier les fruits et légumes frais.
En pratique, quels aliments en conserve peut-on manger les yeux fermés ? Raphaël Gruman nous partage 9 aliments sains, qui restent nutritionnellement intéressants, quand ils sont mangés en conserve.
Les sardines et les anchois
Les conserves de poisson comme les boîtes de sardines et les anchois font partie des aliments sains qui offrent des intérêts nutritionnels. "Les conserves de poissons sont hyper bonnes pour la santé, elles sont riches en oméga 3 et abordables financièrement. On peut les consommer régulièrement", observe le nutritionniste.
Les maquereaux
Les maquereaux, à l’instar des sardines, des anchois et du thon en conserve, apportent "un bon apport en protéines et sont sources d’oméga-3, de bonnes graisses qui prennent soin de la santé cardiovasculaire et cérébrale".
Le thon
Le thon en conserve aussi compte parmi les poissons gras nutritifs et riches en omega-3 même quand ils sont en conserve.
Raphaël Gruman invite à être vigilant quant à la conservation de ces protéines animales en conserve (sardines, maquereaux, thon, etc.). "On vérifie toujours que les conserves ne sont pas bosselées et que la date de péremption n’est pas dépassée".
Si la boîte de conserve a une apparence bosselée, on la jette, insiste l’expert : "Cela signifie qu’une bactérie toxique, la toxine botulique, a libéré un gaz et a déformé la conserve. Dans ce cas, on ne prend aucun risque, on jette la conserve immédiatement sans la consommer".
Les flageolets
Les légumineuses comme les flageolets se prêtent bien à ce type de conservation en boîte. "Les conserves de légumineuses préservent les minéraux comme le fer et le magnésium qui ne se trouvent pas impactés par la conservation ni par la cuisson du produit", note le nutritionniste.
Les lentilles
Les lentilles, autre légumineuse, peut aisément se consommer en conserve. Les légumineuses comme les lentilles sont riches en protéines végétales et en vitamines B, non impactées par la conservation.
Les pois chiches
Autre aliment phare des légumineuses à manger sans problème en conserve, les pois chiches. Ils sont riches en protéines, en fibres (bonnes pour le transit intestinal), et en calcium (bon pour les os).
Les haricots rouges et les haricots blancs
Ces haricots secs conservent toutes leurs propriétés nutritionnelles en conserve. Là aussi on peut les consommer sans problème, pointe Raphaël Gruman. Ils regorgent de fibres et constituent une bonne source de protéines végétales.
Combien de temps conserver ces conserves de légumineuses ?
S’il reste quelques boîtes oubliées au fond du placard, on vérifie la date de péremption, et si le goût est intact et que la conserve ne présente pas un aspect déformé, il est possible de dépasser de quelques mois la date de péremption.
Mais encore une fois, cela n’est valable que pour les légumineuses en conserve, pour les protéines animales en conserve, on jette si la date est dépassée.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.