Les hommes ont trois fois plus de risques de mourir à cause de l’alcoolisme que les femmes, d’après une étude publiée le 28 juillet dans la revue JAMA Network Open. Cependant, les choses ont bien changé depuis les années 50 : aujourd’hui, les femmes boivent de plus en plus, et leur alcoolisme rattrape celui des hommes, toujours selon cette étude. Entre 2018 et 2020, le nombre de décès liés à l’alcool a augmenté de 12,5% chez les hommes, mais de 15% chez les femmes.
Alcoolisme : lié à l’obésité chez les femmes ?
Pour arriver à ces résultats, les auteurs de cette étude ont examiné les données disponibles sur plus de 600 000 décès liés à l’alcool comptabilisés entre 1999 et 2020. “C’est vraiment inquiétant”, a réagi l’auteur principal de l’étude, le docteur en santé publique Ibraheem Karaye. D’après lui, on ne peut pas savoir précisément pourquoi cette tendance est observée. Néanmoins, il pense que cette situation peut être liée à l’épidémie d’obésité chez les femmes, car cette pathologie est associée à une alimentation plus concentrée en alcool.
De plus, les morts liées à l’alcool sont parfois également dues à l’usage d’opioïdes. “Dans certains cas de décès causés par l’alcool, il y a une grande probabilité que les personnes n’aient pas seulement consommé de l’alcool, mais aussi des opiacés. Les études montrent de plus en plus que la mortalité conjointement due à l’alcool et aux opioïdes est un problème”, explique le docteur Ibraheem Karaye.
Pour rappel, si l’on tient compte des recommandations des autorités de santé, on ne devrait pas boire plus de deux verres d’alcool par jour, et pas tous les jours. À long terme, l'alcool consommé trop souvent peut entraîner une dépendance.
Alcool : les femmes plus vulnérables
Sur le long terme, l’alcool peut également causer des pathologies potentiellement mortelles : l'alcoolisme est à l’origine de maladies cardio-vasculaires, d'hypertension, de cirrhoses du foie et de cancers (bouche, gorge, intestin, œsophage, foie).
De plus, la science a montré que l'alcool est plus dangereux pour les femmes que pour les hommes. Comme l’expliquait en 2013 dans les colonnes du Figaro Santé le professeur d’addictologie François Paille, “l'une des raisons pour lesquelles ces dernières sont particulièrement vulnérables est qu'elles ne possèdent pas le même équipement enzymatique que les hommes : par exemple, en cas d'alcoolisation aiguë, la dégradation de l'alcool par l'organisme est moins bonne".
Les Français boivent trop
En outre, une étude publiée le 8 juin 2023 dans la revue Nature Medicine montre que la consommation d’alcool augmente sensiblement le risque de développer 61 maladies, dont 33 qui n’avaient jamais été liées à l’alcool auparavant, comme la goutte, la cataracte, certaines fractures et les ulcères gastriques.
Près d’un Français sur quatre consomme trop d’alcool, d’après Santé publique France. Parmi les personnes interrogées, 23,7% des 18-75 ans déclarent consommer une quantité d’alcool supérieure aux repères officiels. L’alcool est aujourd’hui la deuxième cause de mortalité prématurée en France selon l'Inserm, et le ministère de la Santé comptabilise 49 000 décès dus à l’alcoolisme chaque année.
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