Que de clichés autour de la ménopause. Que de tabous et de non-dits aussi. Non, la ménopause ne se résume pas à quelques bouffées de chaleur, des kilos en trop, une baisse de libido ou des sautes d’humeur (même si ces désagréments empoisonnent le quotidien des femmes ménopausées). Non, la ménopause ce n’est pas uniquement “un cap” à passer.
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Périménopause : des risques accrus de dépressionLa ménopause, c’est beaucoup plus que ça. C’est la dernière partie de la vie des femmes (parce qu’une fois ménopausée, c’est pour le restant de nos jours), et pas forcément la plus chouette si l’on en croit l’image véhiculée par nos sociétés occidentales et le retour des femmes que nous avons interrogées.
Ailleurs pourtant, la ménopause est valorisée. "Dans la culture asiatique, on parle de second printemps, explique Alexia Cornu coach spécialisée dans le suivi forme des femmes ménopausées (il y a quelques semaines, Alexia a partagé avec Medisite des exercices anticellulite pour les quinquas que vous pouvez retrouver ici) dans une chronique radio sur Europe 1. C'est plutôt vu comme une transition positive, une nouvelle sagesse et la maturité. Durant cette période, les femmes sont finalement encouragées à se concentrer sur leur santé et leur bien-être.”
Des médecins pas toujours bienveillants
Chez nous ? Quand elle n’est pas minimisée, la ménopause est tout simplement balayée d’un revers de main, y compris par les médecins. “J’ai brutalement eu un arrêt de mes cycles pendant 6 mois après une injection de vaccin, explique Stéphanie. Je suis allée voir une gynécologue mais comme j’avais 48 ans, elle a estimé que j’étais trop jeune pour la ménopause et n’a pas voulu me tester !”.
Sauf que le corps de Stéphanie lui envoie des signaux clairs : elle se sent très fatiguée, prend 15 kilos, est obligée d’arrêter le sport - alors qu’elle était très sportive - car cette prise de poids la handicape… “C’est mon médecin traitant, à l’écoute, qui m’a prescrit une prise de sang des mois après. En fait, j’étais complètement ménopausée ! J’en veux beaucoup à cette gynécologue car je n’ai pas pu me préparer, je n’ai pas bénéficié d'accompagnement ni de traitement. Aujourd’hui, je me sens très mal.”
Même mésaventure pour Isabelle, brutalement ménopausée après une opération chirurgicale. “J’ai été opérée de l’endomètre pour régler un problème de règles abondantes mais on ne m’a pas prévenue que cette opération entraînerait leur disparition complète ! J’aurais aimé le savoir.”
Des remarques ou des sous-entendus, venus de médecins parfois, peuvent aussi blesser. “J’ai vu deux fois un gynéco hors d'âge, pas très fin, qui avait manqué de tact et m’avait vexée en me changeant mon stérilet vers 45 ans: “Ce sera le dernier”, avec un petit sourire entendu ! se souvient Patricia. Ça manquait d’empathie.”
La bonne nouvelle ? Plus de règles !
Les lectrices que nous avons interrogées sont unanimes. S’il y a une excellente nouvelle dans la ménopause c’est bien celle-là : l’arrêt des règles. En revanche, la grande majorité des femmes expérimentent le large panel des effets liés à la ménopause.
“Les bouffées de chaleur me réveillaient, explique Anne. J’étais trempée en une seconde, puis frigorifiée la seconde suivante. Et je ne m’endormais plus aussi vite.”
Même son de cloche du côté de Manuela qui a souffert pendant plus d’un an. “J’ai été brutalement ménopausée à l’âge de 48 ans et j’ai vécu un enfer pendant un an, jusqu’à ce que je me résigne à un traitement hormonal. J’ai connu à peu près tous les désagréments courants : bouffées de chaleur diurnes et nocturnes, insomnies, irritabilité, perte de libido, prise de poids, moral en dents de scie…”
Le monde du travail ? Souvent impitoyable !
A tous les désagréments physiques, s’ajoute la transformation de notre corps et de notre image. La prise de poids notamment n’aide pas les femmes qui perdent souvent en capital confiance, ne se reconnaissent plus.
Des difficultés largement renforcées par la place des femmes ménopausées dans notre société, y compris dans le monde du travail. “La ménopause ça tombe pas mal au moment où on devient indésirable au boulot. Les quinquas, ce sont les vieilles de service, il y a un côté double peine, regrette Patricia. La fraîcheur perdue de notre corps, on nous la fait bien sentir au bureau.”
Le mot de la fin ? On le laisse à Isabelle qui dit très justement : “Je suis triste qu’en 2024 on en soit encore à penser qu’une femme n’est plus bonne à rien après la ménopause et que nous soyons toutes élevées avec cette idée.”
Recueil de témoignages.
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